Fake ?

Scène 1

- Je veux être à toi, souffla Amélie en plongeant ses yeux clairs dans ceux d'Adam.

- Je t'aime, Amé, murmura-t-il en se penchant sur ses lèvres.

Il glissa ses mains le long de ses cuisses jusque sous la longue chemise qu'elle portait pour dormir. Pour lui montrer qu'elle était prête, elle défit d'elle-même les lacets de son col pour s'offrir à ses yeux. Il suivit ses gestes le souffle coupé.

- Tu es magnifique.

- Je t'aime.

- Moi aussi, dit-il en posant ses doigts sur les pans du vêtement pour l'écarter.

Il se figea et se redressa, aux aguets.

- Quoi ? demanda-t-elle inquiète.

- Tu as entendu ?

- Coupez ! cria le réalisateur. Sad, faut vraiment que tu perdes cet air salace.

Sad libéra Maelys et se passa les mains dans les cheveux, agacé.

- Arrête de foutre de moi, Maurizio ! gronda-t-il. Ça fait trois fois que tu nous fais recommencer cette scène. C'est toi le vieux pervers...

Maelys se redressa et referma sa chemise.

- Ce n'est pas grave, on va la refaire, tempéra-t-elle avec une patience infinie. Ça n'avancera à rien de râler.

- Lys, file-moi à boire, s'te plait.

- Bon... cinq minutes de pause, annonça Maurizio. Mais sérieux, Sad, pense à autre chose, là...

L'agent de l'acteur s'approcha avec une bouteille. Maelys en profita pour manger un bonbon à la menthe. Cette scène commençait à lui taper sur les nerfs à elle aussi, et Sad ne faisait rien pour arranger les choses. Mais... un peu de courage et ce serait bientôt terminé.

- Bon... C'est quoi cette histoire d'air salace ? lui demanda son partenaire. Je peux te dire que vu comme ça me gonfle, je me sens tout sauf excité, là...

- Le comte est du genre novice, il a peur de la toucher, peur de lui faire du mal. Toi, tu as quelque chose d'un prédateur !

- D'un prédateur ! Bah toi, tu le tiens bien ton rôle de pucelle effarouchée, marmonna l'acteur en s'éloignant vers son siège.

Il s'y laissa tomber et ferma les yeux, le visage levé vers le plafond. Maelys se garda bien de s'approcher de lui et resta près de Rion, son agent.

- Un conseil ? lui demanda-t-elle d'un air blasé.

- Un coup de pied bien placé avant la scène et ça devrait passer tout seul, sourit-il d'un air torve.

- Ah ! C'est une bonne idée, approuva-t-elle. Le petit air douloureux qui manque...

Ils échangèrent un regard complice.