Sauve-toi [Namgi]

Sea

Ce chapitre est assez particulier et rythmé un peu différemment de d'habitude, enfin vous verrez de quoi je parle en lisant !

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Le fait qu'il y avait quelqu'un d'autre dans son lit fut la première pensée qui vint à Yoongi en fermant la porte de sa chambre. Un léger frisson parcourut le bas de son dos et son cerveau tenta de trouver une raison à cette forme sous ses couvertures. Les rideaux tirés ne laissaient plus pénétrer le moindre rayon et la seule source de lumière provenait de quelque part dans la pièce. Quelque part, où ? Il chercha sans bouger de sa place, mais cette lueur orange jaunâtre semblait émaner de partout et de nulle part à la fois.

Il voulut reculer, il voulut retrouver l'espace rassurant du couloir bondé mais quelque chose lui dit qu'il ne pourrait plus faire demi tour. Comme si tout avait disparu et que les bruits avaient été engloutis par le néant. Le silence, une petite respiration et le doux battement d'un cœur chaud et encore gorgé de sang.

Le sien, songea-t-il sans savoir lequel il désignait de lui ou de l'autre personne. La couverture était fine et le corps semblait s'y délimiter si facilement. Yoongi pourrait voir son visage, si ses jambes ne le clouaient pas aussi fortement.

Une voix s'éleva du silence. Un pied se posa sur le sol. Et une silhouette émergea de la pénombre.

La lumière orangée d'une veilleuse pour enfants, son propriétaire s'était éveillé à nouveau pour le regarder dans les yeux. Un sourire, son surnom chuchoté sur le bout des lèvres et un vide si grand dans cette pièce.

Il était innocent.

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Il avait toujours adoré la mer. Pourtant, cette étendue d'eau limpide, il ne l'avait jamais vue qu'en image. L'album entre ses mains, il s'en souvenait. Ses parents posaient là, pieds nus et souriant sur une plage de sable blanc. Lui aussi y était, mais n'était alors qu'une bosse sous une robe.

Il ne l'avait jamais respiré, mais il ressentait un manque en songeant à l'air de la mer, au vent violent qui secourrait ses cheveux dans tous les sens et aux mains chaudes qui serreraient les siennes alors qu'on les prendrait en photo, tous les trois.

Mais sur cette photo, il était seul ; les mains tendues vers l'infini.

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Lire dans un tel silence était impossible pour Namjoon. Le moindre crissement, le moindre pas, la moindre voix ; tout le déconcentrait. Son oreille était à l'affut du son le plus infime. Les mots étaient là, sous ses yeux et une page blanche l'aurait autant – si ce n'est plus ! – passionné. Il en venait à regretter le flot de paroles qui, avant, s'écoulait sans cesse de la bouche d'Hoseok.

Maintenant, ça lui manquait presque.

Ça faisait quelques jours que son colocataire semblait avoir abandonné l'idée de le lier d'amitié avec son nouvel ami, ce n'était pas une mauvaise chose en soi, mais d'un autre point de vue, Namjoon ne pouvait s'empêcher d'être mal à l'aise. Une sorte de sentiment qui ressurgissait alors qu'il s'était profondément enfoui en lui ces dernières années. Un sentiment familier qui ne l'avait jamais réellement quitté mais qui avait fini par se faire oublier, au point que Namjoon l'avait souvent cru totalement disparu.