Chap 2

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Je regarde Jaylen et Acyl. La combinaison est blanche et très... moulante, et leur casque blanc ne laisse apparaître que leur bouche. On dirait des Koivalniens, des aliens tout blancs pas plus hauts que mes genoux et dont la bouche est aussi grosse que le visage, venant de la planète Koiln. Je ris en les voyant marcher, ils ne sont pas très à l'aise.

― Eh ! crie Jaylen, t'es pas beau à voir toi non plus, on dirait un labud* plumé !

― Un labud ? Parce que t'en a déjà déplumé, un toi ? C'est une espèce protégée ! Je dirais plutôt le robot blanc première génération ! ricane Acyl.

― Hey, les garçons ! s'exclame Oilossë, un peu de calme ou nous allons nous faire repérer ! Cette couleur l'est déjà assez ! Il est 20 heures ! On ne va pas tarder à nous donner le signal!

Nous regardons Oilossë, elle est la seule à ne pas ressembler à une chose débile ici. Normal, c'est une fille et tous les vêtements lui vont.

Nous sommes dans la forêt qui entoure la base Sattelaire, juste derrière le grand mur qui, soi-disant, les protège de toute attaque, et franchement, il ne sert qu'à épouvanter la population. Ce sont les seuls endroits où les drones ne sillonnent pas.

Une montre sonne.

― Enfin, c'est l'heure, ils quittent leur bureau, murmure Oilossë. Là-bas, je ne veux pas vous entendre !

― Ouais maman, ricane Jaylen !

― T'es vraiment différent de ton père, tu sais, commente Acyl en fixant Jaylen.

― C'est pour cela que j'aimerais bien rencontrer ma génitrice, maintenant que je sais que je ne suis pas un rat de laboratoire.

J'installe des ventouses sur le mur et je l'escalade. Les autres me suivent. 10 mètres plus loin, nous atteignons le sommet. Il y a des gardes boudjelaihs qui patrouillent dans l'allée, arme en main.

― C'est ça leur mur ultra-protégé ? interroge Acyl.

― Nous sommes sur Cirth, si mon père commence à mettre des zeaters ou des infectés comme garde, c'est évident que la population se retournera contre lui. Ici, je ne crois pas que ces boudjelaihs se transforment en leur vraie nature.

Oilossë sort un shuriken et le lance dans la tête d'un soldat. Celui-ci tombe, et à quelques mètres derrière lui, deux autres gardes se retournent pour voir ce qui se passe. Ils se précipitent alors vers le cadavre. Acyl, Jaylen et moi bondissons afin de les encercler. Après quelques coups de pied et de poing, ils s'effondrent.

― Ils nous ont injecté un truc, ce n'est pas possible, dit Acyl, je n'étais pas aussi balèze avant !

Je fronce les sourcils, nous sommes restés trois semaines dans le laboratoire boudjelaih juste après notre arrivée. Ils nous faisaient des examens à longueur de journée. Comme m'a dit ma mère, je n'ai pas pris les pilules qu'ils nous donnaient, mais, ils venaient nous piquer une fois par semaine avec je ne sais quel vaccin.

Nous continuons à descendre l'allée jusqu'au premier bâtiment de la base. Deux soldats surveillent l'entrée. Je m'occupe de celui de gauche et Acyl celui de droite. Nous grimpons ensuite vers le dôme du bâtiment. Il y a une trappe de secours au sol, seul moyen d'entrer par effraction. C'est un endroit assez spécial (en général l'architecture des boudjelaihs est très spéciale avec leur salle qui pivote dans tous les sens !), et la salle de contrôle des ordinateurs se trouve au centre.

Sur la terrasse, un peu avant d'arriver au dôme, des gardes sont statiques, on dirait qu'ils n'ont pas envie de bosser. Une chance ! Jaylen et Oilossë s'approchent d'eux par-derrière et leur tordent le cou.

J'ouvre la trappe, Resnick nous a montré le plan, et grâce à ma mère, j'ai maintenant une mémoire photographique.

Une fois ouverte, Oilossë accroche une ventouse à la paroi et me tend une corde. C'est un genre de fil électromagnétique que les rebelles nous ont confié. Un peu comme un élévateur... sauf qu'on s'agrippe à un fil. Acyl sort une fléchette de sa poche, il regarde les caméras de surveillance et souffle à l'intérieur pour lancer un gaz qui brouille les ondes.

― Nous allons poser les bombes, murmure Acyl, t'es sûr que ça va aller tout seul ?

― Ouais, pas de souci pour moi, j'ai sept minutes avant que le gaz ne fasse plus effet, j'ai largement le temps. Vous devez faire attention de votre côté.

― Nous nous rejoignons au mur dans 10 minutes ! dit Oilossë.

― Ok.

Je me laisse tomber dans le vide, le fil se mettant à descendre lentement. J'atterris en pleine salle de contrôle. Dès 20 heures, les ordinateurs sont en mode automatique, et plus personne ne les surveille. Je sais juste qu'un boudjelaih vient toutes les demi-heures, vérifier si tout va bien. Je regarde ma montre, le temps m'est compté. Je me dirige vers l'ordinateur central, je sors la clé de ma poche, j'ai déjà préparé le virus, il ne me reste plus qu'à le télécharger ! Aussitôt dit, aussitôt fait. Je me rends ensuite sur un autre ordinateur et récupère quelques données en attendant que le virus fasse effet !

Un écran attire mon attention, il y a des créatures de laboratoire qui tournent en rond. J'ai une idée, je vais les libérer ! Dès que l'alarme sonnera, les boudjelaihs seront occupés à les traquer au lieu de poursuivre leurs vrais assaillants !

Cinq minutes après, je récupère ma clé, les symboles de l'ordinateur ont changé, j'ai réussi ! Mais il faut rester vigilant ! Je place alors une bombe sous la table, compte à rebours : 4 minutes 60 secondes. Et dans cinq minutes, toute la population aura un message, chez eux, dans leur salon.

Je remonte la corde et utilise ma vitesse lumière pour rejoindre les autres au mur.

Nous quittons la base, descendant une colline pentue.

Brusquement, les explosions se manifestent, une sonnerie retentit. Nous courrons jusqu'à la rivière où Resnick nous attend avec son aquatis, une voiture sous-marine.

― Dépêchez-vous, avant qu'ils n'envoient les drones !


*labud: Animal semblable à un cygne

Améthys  saison 2 - Le choix I (Terminée)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant