Améthys saison 2 - Le choix I (Terminée)

chap 59

++ Améthys++

Nous sommes dans un restaurant au dernier étage d'un gratte-ciel. Il y a une vue imprenable sur la ville. Rumina et moi sommes allées au cinéma voir un film, puis nous avons visité quelques musées et maintenant nous déjeunons.

― Tu as passé une bonne journée en ma compagnie ?

― Oui, merci beaucoup.

― Tout cela, nous n'en avons pas encore là où tu sais, il ne reste que des vestiges. Dès que j'ai été réveillé, je n'ai vu que pauvreté et désolation. En arrivant ici, j'ai été choquée de voir comment les gens se pavanent presque insouciants et j'ai dû faire pareil pour m'intégrer.

Je souris. Et je regarde l'heure, il est déjà 14 heures 15. Le temps passe vite.

― Es-tu tendue ?

Je hausse les épaules.

― Je pense que c'est juste la peur d'aller vers l'inconnu. Je me pose des questions sur ce voyage, la nouvelle épreuve, ma mission...

― Je ne sais pas si mes mots auront de leur importance mais, Emeraude t'as chargé d'une mission, que tu sois la Bienfaitrice, mais avant toute chose, elle veut que tu grandisses heureuse, et nous le souhaitons tous. Alors s'il y a des choses que tu ne souhaites pas faire, ne le fait pas. Fais ce que tu penses être juste. Écoute toujours ton cœur.

― Oui, je comprends.

Elle me prend la main sur la table et me sourit.

― Malgré la distance, nous penserons à toi.

Nous terminons notre dessert avant de quitter le restaurant et de retourner au Muséum. Des parents s'en vont déjà et je crois que nous sommes les dernières arrivées.

En descendant les marches qui conduisent au hall, tous les élèves sont debout comme des soldats, le Commandor est là et parle à Laine, Flame est à côté de lui, les bras croisés. Il se tourne vers nous et plisse les yeux en voyant Rumina. Je pense qu'il a dû comprendre qu'il s'agissait de sa mère. Elle reste d'ailleurs un moment figée en voyant le Commandor.

Ce dernier pivote la tête en nous voyant, mon cœur se met à battre plus vite, premièrement parce que je n'aime pas la façon dont il me jauge avec ses yeux flamboyants et deuxièmement parce que le clone de Rubis est ici ! Qu'est ce qui se passerait s'il la reconnaissait ?

― Améthys RISE, dit le Commandor.

Je le salue, puis il lève un sourcil vers Rumina. Celle-ci retire alors ses lunettes. Ses yeux ne sont plus bleus, mais indigo comme les miens. Elle lui fait un beau sourire.

― Rumina RISE, Commandor Aegnor, se présente-t-elle avec un accent étrange. Je suis la tante d'Améthys. Je suis enchantée de vous rencontrer.

Elle lui offre sa main et il y dépose un baiser. Est-ce que les grandes dames font ça pour saluer ? Surtout avec le Commandor. Quoi qu'il en soit ce dernier lui prend la main.

― Je ne connais pas la famille RISE, j'avais pourtant invité votre nièce à déjeuner durant les vacances, mais elle avait déjà quitté la capitale avec sa tutrice.

― Je viens de Kepler, notre famille s'y est installée pour les exploitations d'opium. Et mon frère, Carnellian RISE, après sa retraite de l'armée a repris une exploitation. Vous devez certainement connaître... L'OPIUM Galery et la famille LEIGHA. Nous leur avons racheté leur firme il y a de cela de nombreuses années. Depuis, nous sommes devenus de purs produits de Kepler. Mais mon frère a tenu à ce qu'Améthys fasse ses études sur notre planète mère, qu'elle connaisse ses origines, alors nous l'avons envoyée ici. Même si la vie est très flatteuse sur Kepler, nous savions que c'était sur Cirth qu'elle s'épanouirait.

― Vous avez dû y vivre très longtemps, vous avez pris l'accent képlérien.

― Oui, cela fait quinze ans que je n'ai pas remis les pieds sur Cirth et que je n'avais plus parlé un mot cirthian.

― Eh bien, je dois avouer que vous parlez très bien cirthian malgré cet accent. (Il se tourne alors vers moi). J'espère Améthys, qu'un jour votre tante et vous me feriez l'honneur de déjeuner avec moi.

― Bien sûr, répond Rumina, ce serait un grand honneur. Je resterais sur Cirth jusqu'à l'arrivée de ma nièce, et ensuite, je rentrerai sur Kepler, vous n'avez qu'à contacter mon hôtel, Le Splendia, et me demander.

― Je n'y manquerai pas, Miss RISE.

Rumina sourie et remets ses lunettes.

― Bien, j'attendrai votre appel... il est déjà temps pour moi de partir. (Elle se tourne vers moi). Je te souhaite un très bon voyage. N'oublie pas ce que j'ai dit. (J'acquiesce, elle me fait une bise sur le front avant de se tourner vers le Commandor et Laine). Messieurs, à bientôt.

Rumina s'en va alors sans laisser le Commandor indifférent. Une fois parti, il me regarde, je durcis mon regard, je veux qu'il me voie comme une personne forte et non une petite lowclass. Il se tourne ensuite vers Flame.

― Nous nous reverrons dans deux jours.

Il salue alors les autres élèves et s'en va.

― Bien, Flame, Améthys, allez-vous asseoir, il reste encore...

Il n'a pas encore fini sa phrase, qu'Éiole apparaît en compagnie d'une femme aux cheveux blonds, ni trop grande ni trop petite avec de jolies courbes. C'est certainement sa mère.

Flame me fait signe d'aller nous asseoir. Je le suis et nous rejoignons Harald, Zélus, Alaska et Fiendril.

Les commères, Océane et Arwen, me regardent d'un air avide. Jamais, je n'aurais imaginé qu'un jour Arwen me regarderait ainsi. C'est vrai que je lui ai menti, à propos de ma famille, mais je ne savais rien d'eux !

― Alors ? interroge Alaska, en me tapant à l'épaule, tu t'es bien amusée ?

― Oui et toi ?

Elle me montre ses doigts ornés de bagues en argent avec des pierres brillantes.

― Elles sont magnifiques, dis-je en lui prenant la main pour les observer de plus près.

― Il faudra que nous fassions les magasins ensemble une fois que nous serons de retour ! J'espère que nous n'aurons pas à dormir je ne sais combien de temps, puis que nous nous réveillons dans une infirmerie et qu'on nous ordonne de nous rendre dans la salle d'attente car nos parents sont là !

― Nous allons faire un voyage qui va durer une semaine, annonce Flame. Oriel se trouve à sept heures lumière en partant de Wilwarth, les vaisseaux voyagent donc en utilisant la Temporel Gate. Je ne pense pas qu'ils nous feront dormir. Nous serons avec les officiers d'une brigade.

― Je peux m'incruster ? demande soudain Éiole.

― Ouais, répond Flame.

Il s'assoit à côté de Flame en face de moi. En y repensant, je ne l'avais pas revu depuis ma convalescence et en assistant aux deux derniers cours il n'est pas venu m'adresser la parole et ne s'est pas collé à moi comme à son habitude. D'autant plus que c'est étrange que Flame accepte qu'il s'installe à côté de lui. Ai-je manqué quelque chose pendant que je récupérais ?

― Vous avez passé une bonne journée ? demande-t-il alors.

― Ouais, répond Zélus, cinéma, salle de jeux vidéo et les Space Burger !

— Oh, t'a goûté à leur nouveau burger ? s'exclame Harald. Trop épicé !

Nous n'avons pas le temps de discuter davantage que le professeur Laine nous interpelle :

― Maintenant que tout le monde est de retour, il est temps que nous rentrions. Reprenez vos places respectives !

― Maintenant nous pouvons dire que le bon temps est fini ! soupire Zélus.