Améthys saison 2 - Le choix I (Terminée)

chap 48

Il est 19 heures pile lorsque Arwen revient toute souriante au Gouffre. Je ne sais pas ce qu'elle a fait tout ce temps, et même nos conversations ne me manquent pas, tellement je suis préoccupée par toutes ces histoires. Je n'ai pas d'appétit et je joue dans mon assiette avec ma fourchette.

Je pense au message de Flame. Il dit que c'est terminé entre nous, il m'ignore, me sauve la vie, m'ignore encore et maintenant, il m'envoie un message comme si de rien n'était et veut me parler ? ! Décidément, il n'y a que lui pour me mettre dans tous mes états !

Alaska me donne subitement un coup à l'épaule.

― Allez, mange ! Nous avons besoin de force pour découvrir la vérité !

Je souris et commence à manger.

Une fois dans la chambre, je m'allonge sous la couverture, et passe mon temps à réfléchir pendant un long moment. Je ne vois même pas les filles éteindre la lumière, ni aller se coucher. Je tourne dans tous les sens dans mon lit. Après deux nuits blanches, je devrais m'écrouler de sommeil, mais impossible ! Flame est là, il m'attend, il veut me parler, je me suis résolue à ne pas y aller et pourtant mon cœur dit le contraire. Je voudrais savoir ce qu'il veut me dire... J'aimerais qu'il m'explique ce que signifiait ce baiser avec Océane... A-t-il éprouvé quelque chose pour elle ? Une question qui m'a traversée l'esprit durant toue sa convalescence, car c'est vrai, je suis la seule à lui avoir dit que j'étais amoureuse de lui ! Il ne m'a rien dit ! Même s'il m'a confié qu'il ne risquerait pas de me quitter pour une autre, ce n'était que de belles paroles. J'enfonce ma tête dans l'oreiller, pour avoir les réponses à toutes mes questions, il faut que je lui parle. Je prends ma tablette, il est déjà 23 heures. Je me tourne sur le dos et j'observe le plafond.

Vas-y !

Non, ne pars pas, il est peut-être parti...

Mais s'il attend ? !

Mon corps se lève alors de lui-même. J'enfile mes baskets et quitte la chambre en silence.

Lorsque j'ouvre la porte, il pleut. Tellement perdue dans mes pensées, je n'avais pas entendu le déluge ! Je reste un moment à l'embrasure, je respire fortement, je ne vois personne. Bien sûr, vu l'heure et, à cause de la pluie, il a dû s'en aller.

Je referme alors doucement la porte, quand soudain une ombre surgit et m'empêche de la fermer. J'ai des frissons dans le corps et mon souffle devient saccadé.

Je lève le visage.

― J'étais là, dit Flame, tout trempé.

Ses muscles ont perdu de l'ampleur que sa veste semble trop grande pour lui, et sa joue est si creuse. Mon cœur se serre, j'ai envie de pleurer, de le prendre dans mes bras, essayer de le soigner, mais je ne peux pas, pas temps que je ne saurai pas la vérité.

― Tu viens ? interroge-t-il en s'éloignant de moi.

Je le suis vers les bois malgré la pluie. Je m'abrite sous un arbre, Flame se met en face, à un mètre de moi. Je commence à avoir froid. Et c'est là que je me rends compte que je ne suis pas habillée comme il se doit ! D'habitude je laisse mon jogging et mon t-shirt, mais là, je porte ma ridicule tenue de nuit : un short avec une tête de chat derrière et un caraco avec le même dessin devant ! Mon cœur se met alors à battre la chamade, je porte de la lingerie !

Nous restons un moment à nous regarder les yeux dans les yeux, sans rien dire. Un mur semble s'être installé entre nous et je ne sais pas comment le briser.

— Dis, j'aimerais avoir ton avis... Trouves-tu que j'ai perdu en virilité ?

Je hausse les sourcils, et me sens rougir. Pourquoi il me demande un truc comme ça ? Est-ce que c'est de ça qu'il voulait me parler ?