Améthys saison 2 - Le choix I (Terminée)

chap 42

+ Améthys +

Je cours dans une forêt verdoyante, même si l'endroit est magnifique, je suis pourchassée par une espèce de monstre à corne qui disparaît à tout bout de champ (des Corkacs). C'est notre septième duel et Flame n'est toujours pas revenu, ça fait déjà quinze jours maintenant. Malgré son absence, les bleus ont gagné une étoile la semaine dernière. C'était un parcours d'endurance avec plein d'obstacles, des aliens à combattre, des énigmes à résoudre pour retrouver un « bâton magique ». Nous devions résoudre les énigmes en équipe et n'avions pas le droit d'avancer tout seul. Mais avec Quincy comme capitaine, qui nous engueulait à tout bout de champ, impossible de se concentrer. Ce qui explique notre défaite lamentable.

Aujourd'hui, chacune des équipes se trouve dans une serre. Vêtus de treillis, le visage barbouillé en mode camouflage, nous devons franchir trois niveaux en évitant d'être touchés par les monstres, et surtout d'être capturés. Nous n'avons pas le droit de les éliminer où nous sommes renvoyés du camp. Mist l'a été en utilisant son brouillard venimeux, et le pire dans tout ça, c'est que si, quelqu'un est éliminé, toute l'équipe doit attendre deux minutes avant de continuer !

― C'est encore loin ? s'écrie Camille.

Je suis devant et je guide mes nouveaux compagnons vers la sortie. Même Quincy me suit, alors qu'il ne m'avait plus parlé depuis notre échec la semaine dernière. Mais je crois que cela l'a fait réfléchir. D'autant plus que la plupart de ses amis l'ont sermonné.

― Améthys ! Sur ta gauche ! crie Eiole.

Je tourne la tête et je vois comme un champ de force se dessiner. C'est la créature qui apparaît prête à me lancer une attaque. Je bondis dans les airs et l'évite.

― On dirait qu'ils sont de plus en plus nombreux ! remarque Amandil.

― Il reste une quinzaine de mètres environ !

Nous courrons en franchissant les troncs d'arbres envahissants, tout en évitant les assauts des Corkacs.

― Nous y sommes ! crié-je, en voyant la porte à quelques mètres de nous.

Quincy hurle de joie et se met à courir à une vitesse fulgurante qui me surprend.

Nous entrons tous dans la salle, nous sommes une vingtaine d'élèves. Les commères ont été capturées dès le début du jeu et ont donc quitté le terrain.

― Encore, deux niveaux et nous avons gagné !

— Dis, comment t'as fait pour apercevoir la porte alors que moi... avec ma faculté de clairvoyance, ça m'a fait tourner la tête en la cherchant ! me chuchote Camille.

― C'est juste le hasard.

― Le hasard ? réplique-t-elle, incrédule.

― Bon sang, nous sommes où maintenant ? interroge Staz en regardant le nouveau paysage.

C'est le désert et devant nous un énorme mur gris.

― Réfléchissez, c'est comme l'an dernier. Plus nous changeons de niveaux, plus c'est difficile ! s'exclame Camille.

― Il faudra franchir les obstacles, commente Harald, et certainement grimper ce mur. Tu vois une porte Améthys ?

― Non, rien... Je crois que nous devons escalader ce mur.

― Est-ce qu'il y a encore ces Corkacs ? interroge Cheyenne, une majestueuse aux longs cheveux tressées.

Pour l'instant, je ne vois aucun monstre, mais si nous avons changé de niveau, alors nous rencontrerons certainement de nouvelles créatures.

― Moi je parie qu'il y aura de nouveaux monstres, déclare Éiole.

― De toute façon, tant que nous ne nous y aventurons pas, nous ne le saurons pas ! poursuit Zélus.

― Allez ! Avancez ! ordonne Quincy. N'oubliez pas que l'objectif de ce jeu est d'arriver en un temps record et que nous soyons plus nombreux que les bleus ! Et ne vous faites pas enlever ou sinon je vous jure que ça va mal tourner !

Nous traversons le désert quand soudain, le sol tremble sous nos pieds et le sable se lève se métamorphosant en créatures. Des Corkacs, mais dont la couleur de peau est différente de ceux du niveau précédent. Ils nous attaquent. Je m'élance sur les côtés pour les esquiver. Subitement des cris s'élèvent, derrière moi Quincy se fait capturer et disparaît avec son assaillant dans le sable. Ça me fait bien rire! Dire qu'une minute à peine, il nous menaçait.

Nous atteignons le mur, je m'envole pendant que les autres grimpent. Une fois en haut, des cordes s'étirent à perte de vue dans des nuages. En dessous, nous ne voyons que du brouillard.

― Et maintenant ? interroge Clunter.

― Je pense que nous allons devoir nous agripper à ces cordes pour avancer, proclame Camille.

― Oui, mais si on tombe, y'a quoi en bas, à part ce brouillard ? demande Féliks.

J'utilise ma clairvoyance pour détecter ce qu'il y a au-delà du brouillard. Je distingue alors des créatures avec des ailes.

― Il y a des créatures volantes, annoncé-je.

― Des créatures volantes ?

― Pour l'instant, ils ne nous ont pas repérés, alors profitons pour avancer ! Je vous conseille de ne faire aucun bruit.

Les élèves s'agrippent alors aux cordes et rampent sur le fils, quant à moi, je flotte dans les airs.

Je surveille les monstres. Ils planent dans les airs sans se rendre compte de notre présence. Au bout d'un moment, la corde semble descendre, les élèves se laissent glisser. Le brouillard se dissipe et bientôt une falaise se dresse devant nous. Tout à coup, les créatures se mettent à croasser. Je les observe, elles se ruent sur nous.

― Elles nous ont repérées ! crié-je.

Les élèves se mettent alors à avancer aussi vite qu'ils peuvent. Mais les créatures, trop rapides, jaillissent et kidnappent les élèves qui sont encore derrière.

Nous atteignons la falaise, nous sommes maintenant une quinzaine d'élèves. À quelques mètres, se tient une porte en plein milieu d'un désert de sable noir.

― Vous pensez quoi de cette porte ? interroge Amandil.

― Nous ne tarderons pas à le savoir, répond Éiole en s'y précipitant.

Nous le suivons. Une fois à l'intérieur, nous sommes dans une grande pièce noire sécurisée par des lasers.

― Oh, mon Dieu, s'écrie Camille.

― Je pense que nous devons traverser cette salle sans nous faire toucher par ces lasers au risque d'être « out » ! commente Harald.

― Et quelle direction prendre ? interroge Lew.

Je m'accroupis et regarde au loin, le jeu de l'ombre et de la lumière ont des effets trompe-l'œil et je n'arrive pas à la trouver.

― Moi, je sais par où passer ! annonce subitement Camille, je vois mieux dans le noir !

Je hausse les sourcils, étonnée. Il y a un instant, elle avait du mal à utiliser sa clairvoyance et maintenant, on dirait qu'elle est plus à l'aise. Quoi qu'il en soit, je la laisse passer devant.

Nous rampons, essayant de ne pas frôler les fils. Une sonnerie retentit soudain, un élève a touché un fils.

« Oups » murmure-t-il avant que son corps explose.