Améthys saison 2 - Le choix I (Terminée)

chap 5

 xx Flame xx

― J'arrive pas à croire que ces monstres soient aussi puissants, m'écrié-je en m'effondrant dans le canapé en face de la télé.

― Ça, tu ne pouvais pas le prévoir ! dit Acyl.

― Je voulais juste faire diversion... et semer la zizanie !

― Je crois que tu l'as fait ! commente Oilossë.

― Non, je crois que je n'ai fait qu'empirer les choses !

― Quoique, la vidéo que t'as monté sur ta mère... ça, ça risque de semer la zizanie ! dit Jaylen.

― Mais pour l'instant, ça ne semble pas les atteindre.

― Oh, mais si ! Ça les a atteints, dit Resnick en entrant dans le salon. Une réunion d'urgence a eu lieu ce matin, et d'après mon informateur, la plupart des ministres sont outrés de savoir que ta mère est vivante !

― Ce n'est malheureusement pas suffisant. Dès que mon père reviendra, ils se tairont de peur d'être tués. Mais je voulais juste les mettre au courant !

― Et pour ces monstres ? interroge Jaylen. Ils courent toujours, une cinquantaine de soldats des sections 12 et 8 patrouillent dans la ville et aux alentours.

― Je pense qu'il va falloir que je répare ce que j'ai fait.

― T'as rien fait de mal ! Au contraire, personne n'est au courant de ce qui se passe dans les laboratoires. Ils ont compris, au Conseil des ministres, que ces créatures sont bien sorties du labo après l'explosion. Le souci, c'est qu'ils ne le dévoileront jamais, commente Resnick.

Je réfléchis et retire la clé de ma poche. J'ai réussi à prendre des données, et j'ai un fichier qui me donne accès aux caméras de surveillance.

― Moi, je peux leur montrer. Mais avant, il faudrait peut-être que je rejoigne Nebeless pour abattre ces monstres. C'est de ma faute si la plupart des villes sont mises en quarantaine. Je ne pensais pas que ça irait si loin.

― Une chose me turlupine, Flame, t'as montré ta mère au peuple, et maintenant... quand ton père rentrera, qu'est-ce que tu comptes faire ? demande Oilossë.

― Jouer la comédie bien sûr !

Bip ! La sonnerie du télé-communicateur, posé sur le meuble du séjour, retentit. Je me lève pour répondre. L'hologramme de Palco apparaît.

― Bonjour, Flame ! dit-elle.

― Bonjour, je réponds d'un ton contrarié.

Elle me fixe d'un air sceptique.

― Nous avons perdu les données des caméras de la demeure depuis un mois, et vu les circonstances, je venais prendre de tes nouvelles.

― Tu aurais dû demander aux surveillants là-haut, c'est moi qui ai trafiqué les caméras. Je n'aime pas être observé 24 heures sur 24.

― Mais tu es le fils du Commandor...

― Je suis un type dangereux et je suis capable de me défendre seul, lui coupé-je. Ce n'est pas un rebelle qui va m'arrêter ! Tu m'appelles pour savoir si j'ai écouté les informations ? Oui ! Et je réglerai ce problème avec mon père, je n'ai pas besoin que tu fasses la médiatrice.

― Je ne suis pas uniquement là pour te parler de... cette femme qui se fait passer pour ta défunte mère, dit-elle avec délectation, mais ça concerne les monstres inconnus. Le Conseil des ministres a décidé de les exterminer en envoyant tous les types dangereux.

Les monstres inconnus ? Elle le dit avec une once de mensonge dans sa voix, je me retourne vers les autres qui se joignent à moi.

― Je suis désolée de vous déranger en pleines vacances mais, l'heure est grave comme vous l'avez constaté, et nous avons besoin de vos pouvoirs. Dans une heure, un vaisseau viendra vous chercher, alors tenez-vous prêts !

L'hologramme s'efface.

― Eh bien, ce que tu voulais est venu à toi et nous allons à Nebeless ! commente Jaylen.

― Vous devez dès à présent penser à un plan, commente Resnick. Nous ne savons pas ce que les boudjelaihs ont trafiqué, ni comment les battre.

― Ces monstres ont la même capacité que ceux avec lesquels je me bats, chaque nuit, dans mes cauchemars, révélé-je. Ils peuvent se rendre invisibles. Et le seul moyen de les faire apparaître, c'est d'utiliser des armes ultrasoniques.

Une heure plus tard, sur le toit de la demeure, un vaisseau arrive.

― Bonjour, les gars, dit Ashes en nous voyant.

C'est le seul à qui on a retiré la mémoire, il a de nouveau l'air d'un psychopathe. Quoi qu'il en soit, je crois qu'il a gardé de la sympathie pour nous. J'ai dû faire un mind control sur lui, pour qu'il ne prenne pas les pilules, mais je n'aurais pas pu l'inviter ici, nous n'aurions pas pu parler librement. À côté de lui, se tient Isaak, il nous regarde comme si nous étions des ennemis. Il était un noir, c'est Parys qui lui a fait un lavage de cerveau. Il est le dernier qui soit arrivé sur Cirth. Et vu, qu'il est resté beaucoup plus de jours que nous au labo, je suis persuadé que les boudjelaihs l'ont fait quelque chose. En plus, il est le seul ici à avoir pris ces fameuses pilules. Acyl s'assoit à côté de lui, ils sont d'Iel tous les deux.

― Alors Isaak ?

― J'suis resté au labo depuis mon arrivée, c'est la première fois que je mets le nez dehors... Alors, si ça va ? Ouais, ça peut aller, sauf que je ne sais plus ce qui s'est passé sur Tétra.

― L'important, c'est que tu sois revenu, non ?

― Ouais, mais j'avais toutes mes capacités, je n'étais pas malade comme certains, j'aurais pu rentrer chez Six, ils n'auraient pas dû me retenir !

Six, je crois que c'est le scientifique qui s'est occupé de lui. Je suis le seul ici, qui n'est pas grandi dans un labo entouré de scientifiques. Je me demande si c'est une chance ou pas, après tout, ça ne change pas grand-chose, je n'ai pas réellement connu d'amour paternel.

― Et tous ces vaccins, jour et nuit ! Pas compris pourquoi ! reprend Isaak.

― Eh, bien peut-être que t'avais chopé un virus contrairement à nous ! ricane Oilossë.

― Hey ! J'avais la force d'un Titan ! J'étais pas malade ! Pigé ! ? Si t'étais restée, j'aurais bien aimé voir ta sale tronche !

― Ma sale tronche ? Je te gèle et on verra qui aura une sale tronche !

― Hey ! Du calme les enfants, dit le copilote du vaisseau. Il retire son masque. Un homme d'une trentaine, très musclé, cheveux blonds et barbe au menton.

― Nous sommes venus vous chercher pour une mission : abattre des monstres ! Pas pour que vous chamailliez entre vous ! Moi c'est Sawat, et je suis votre chef ! Vous allez m'écouter alors je veux que vous fermiez vos gueules !

Je plisse le front, cet officier est peut-être notre chef mais s'il veut que nous l'écoutions, il va falloir qu'il parle autrement.

Isaak grimace, puis se tourne vers Sawat et ouvre ses mains prêtes à lui lancer quelque chose au visage. Je me lève et rapidement m'empare de son poignet. Il me regarde surpris.

― Tu veux te défouler ? Sois patient, y'a des bestioles là-bas qui nous attendent, dis-je en lui serrant le poignet.

Nos regards se croisent, j'essaie de pénétrer son cerveau mais il me bloque, tout comme je le fais. Je le lâche alors.