Chapitre 26 - Désobéissance

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Lorsque je me réveillai, le soleil descendait sur l'horizon visible de la baie vitrée de la chambre de l'hôtel. On m'avait allongée sur mon lit. Sheila et Zita étaient assises sur le petit canapé, Yoann sur un tabouret - que je ne me souvenais pas avoir vu dans notre chambre - et Robin en tailleur sur le tapis. Je me redressai et m'étirai. Ils interrompirent leur conversation en voyant mes mouvements pour me fixer.

- Comment tu te sens ? Me demanda Zita.

- Merveilleusement bien, mais il est quelle heure ?

- 19h, répondit Yoann après avoir jeté un œil à son portable posé sur la petite table basse.

- Waouh ! Déjà ! M'étonnai-je.

Un silence s'installa mais Sheila le brisa rapidement.

- Ton évanouissement nous a sauvé la mise, cette Sarah et ces remarques mal placées commençaient à nous sortir par les yeux.

- Ravie d'avoir pu aider sur ce coup-là, lui répondis-je avec un sourire.

- Du coup la réunion a été interrompue et ça nous permet de réfléchir à leur proposition sans qu'on nous hurle dessus, ajouta Yoann. Et aussi de préparer une argumentation solide dans le cas où on refuserait.

La question qui me brûlait les lèvres s'échappa de ma bouche.

- Qu'avez-vous l'intention de faire ?

Le silence s'installa dans notre petit groupe suite à ma demande. Robin passa nerveusement sa main dans les cheveux.

- Sincèrement, on n'en sait rien. On attendait que tu sois réveillée pour y réfléchir tous ensemble, m'expliqua-t-il.

- Alors ouvrons le débat, suggéra Zita en tirant avec anxiété sur une mèche de ses cheveux roux.

- Dans un sens, débuta Yoann, il y a l'aspect non négligeable qu'ils couvrent nos arrières avec la police. Pour l'instant on bénéficie en quelque sorte d'un immunité et ça nous permettrait de la conserver.

- Et ils nous offriront une formation plus complète que les Sentinelles pour les combats purs et durs, ajouta Robin.

Nous hochâmes la tête : Yoann avait raison, cet aspect n'était pas négligeable. Sheila prit la parole juste après eux.

- D'un autre côté, on est déjà dépassé avec la secte, on ne passe pas trois jours sans se retrouver confronté à eux. Donc j'ai du mal à imaginer comment on pourrait en même temps gérer une vie d'agent de la CIA.

- En plus, nous ne savons pas ce qu'ils attendent de nous en travaillant pour eux, ajoutai-je.

Des soupirs s'élevèrent de notre groupe. Nous n'étions pas beaucoup plus avancé qu'avant le débat.

- Demandons-leur ce qu'ils attendent de nous, ce qu'ils nous offrent comme protection en travaillant pour eux, poursuivis-je. Et avec ces nouvelles informations, prenons une décision.

Quelqu'un frappa à la porte, mettant ainsi définitivement fin au débat, puis l'ouvrit. Sarah apparut, elle me lança un regard noir.

- Tiens, tu es réveillée ? Me lança-t-elle d'une voix dédaigneuse.

- Tiens, tu es sèche, répliquai-je sur le même ton qu'elle.

- Je vous veux tous dans le restaurant de l'hôtel dans une demi-heure, dit-elle avant de claquer violemment la porte.

- Qui veut accepter cette aimable invitation ? Demanda Yoann après avoir soupiré.

- Pas moi ! Répondons-nous tous en même temps.

- Hé, s'exclama Sheila, j'ai vu un restaurant italien qui avait l'air sympa en rentrant de la plage, on pourrait y aller manger ensemble. Qu'en pensez-vous ?

Nous nous mîmes tous d'accord pour y aller et nous donnâmes rendez-vous 25 minutes plus tard dans le couloir pour s'éclipser avant l'heure de convocation de Sarah.

J'utilisai la salle de bain de notre chambre en premier et sortis en robe d'été. Sheila prit ma place en rigolant mais je ne compris pas pourquoi.

- Anaïs, il pleut depuis que tu es à la douche, me fit Zita.

Ah. Ça expliquait les gloussements de Sheila. J'échangeai donc ma robe contre un jean slim et une chemise à carreaux offerte par Natacha pour mes 17 ans.

Après être toutes les trois passées à la douche, nous nous retrouvâmes toutes alignées devant les lavabos en train de nous coiffer et maquiller. Ce n'est pas parce qu'on était des Sentinelles qu'on n'était plus des filles ! J'étais en train de démêler mes cheveux lorsque Zita lança la conversation avec un sourire malicieux.

- Alors Sheila, tu n'aurais rien à nous raconter par hasard ?

Cette dernière rougit et interrompit son maquillage.

- Qu'est ce que vous voulez que je dise ? Vous m'avez l'air d'être déjà au courant...

Je jouai à l'innocente pour tourmenter encore un peu Sheila.

- Au courant ? Au courant de quoi ?

- On a conclu avec Yoann...

Un sourire victorieux étira mes lèvres et celles de Zita, nous avions enfin des aveux de Sheila. Zita sauta dans les bras de Sheila et la serra contre elle, heureuse. Je ne les connaissais pas depuis longtemps mais je me sentais déjà incroyablement proche de ces filles. Par contre je déchantai rapidement en voyant Zita se retourner vers moi avec une lueur malicieuse dans le regard.

- Et toi avec Robin ?

La brosse à cheveux m'échappa des mains et chuta sur le tapis.

- Quoi avec Robin ?

Sheila roula des yeux avant de répondre.

- Tu sais quand on vous a laissé seuls dans la chambre après la tentative de fuite de Lydie.

- Il ne s'est strictement rien passé.

Les filles eurent l'air déçues et reprirent leurs activités.

- Mais est ce que c'est ton genre ? M'interrogea brusquement Sheila.

J'interrompis mon geste et la fixai dans le miroir.

- Je sais pas, ça signifie quoi cette question ?

Sheila fronça les sourcils en me fixant toujours dans le miroir avant de me répondre.

- Est ce qu'il ressemble à tes anciens copains par exemple ?

- Euh...c'est à dire que j'ai rien pour comparer

Zita ouvrit la bouche d'étonnement en comprenant la situation et les yeux de Sheila s'écarquillèrent.

- Mais comment c'est possible ? S'étonna Zita. Tu es magnifique et tu es loin d'être une imbécile. Tu as tout pour plaire !

- Si vous aviez vu ma meilleure amie, vous comprendriez vite. Elle, elle est carrément canon, expliquai-je en songeant à Natacha. Du coup les mecs ne voient qu'elle. Mais jusqu'à présent, ça ne m'a jamais dérangé, bien au contraire. Je ne suis pas très douée pour tisser une relation avec le sexe opposé, même simplement de l'amitié !

Une lueur malicieuse traversa les yeux des deux filles à côté de moi au même instant.

-Alors Robin serait parfait pour essayer ! S'exclama Zita.

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Les Sentinelles 1 - La Sentinelle D'ArgentOù les histoires vivent. Découvrez maintenant