Chapitre 52 - Interrogatoire

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Je venais de m'emporter devant Raphaël et de l'appeler par son prénom, il serait facile pour lui de comprendre que je le connaissais. Profitant de son état de choc je me dirigeai vers l'arrière boutique pour disparaître de sa vue. Avoir lutté avec mes capacités de Sentinelle d'Argent m'avait épuisée et mes membres commençaient à trembler de fatigue. Je rejoignis la pièce où se trouvait Naya, toujours occupée à confectionner son attrape rêve malgré les événements qui venaient de se produire. Je m'allongeai à côté d'elle après m'être rechangée juste avant de sombrer dans les bras de Morphée.

Zita me retrouva une heure plus tard et me réveilla en douceur. Elle m'annonça que l'état de Wakiza était stable même s'il n'était toujours pas tiré d'affaire.

- Et... hum je sais pas comment te le dire... hésita t'elle. Raphaël est dehors et il voudrait t'interroger. Il n'a pas osé te réveiller donc il m'a interrogée en premier, je lui ai dit que tu étais avec moi puis que tu avais rejoint Naya pour la protéger en cas de besoin. Elle appuiera ta version si elle est aussi interrogée.

Mon rythme cardiaque s'accélèra brusquement.

Et s'il m'a reconnu tout à l'heure ? S'il veut me voir pour ça ? Ou peut être qu'il veut juste me voir pour avoir ma version comme le pense Zita ?

- Anaïs, arrête de paniquer, je sens ton angoisse jusqu'ici, me murmura Naya.

Elle attrapa ma main puis fit glisser ses doigts jusqu'à ma Marque. Sa caresse m'apaisa et je me levai, un peu plus sereine. J'inspirai un bon coup avant de franchir le rideau qui me séparait de la boutique. Raphaël attendait, appuyé contre le comptoir, les bras croisé sur son torse. Ses paupières étaient baissées, il semblait somnoler. Il s'était débarrassé de son gilet pare balle et ne portait qu'un simple jean avec un tee-shirt gris. J'allais tousser pour lui signaler ma présence mais avant que je n'ai pu le faire, il ouvrit les yeux et ses prunelles couleur acier me transpercèrent. Je manquai d'avaler ma salive de travers, perturbée par son regard qui parcourait sans gêne mon corps. Finalement il s'arrêta au niveau de ma poitrine, ce qui me perturba encore plus. Je crus voir un sourire sur ses lèvres mais ça ne dura qu'une fraction de seconde.

Raphaël s'approcha de moi d'une démarche souple, presque féline et j'eus la désagréable impression d'être sa future proie. Je reculai d'un pas.

- Qu'est ce que... qu'il se passe ? Begayai-je en le voyant s'approcher encore plus de moi.

Il s'arrêta à une cinquantaine de centimètres de moi sans cesser de me fixer. Les battements de mon cœur s'accélérèrent et je sentis mes joues chauffer. Il était près, beaucoup trop près. Son visage s'approcha du mien jusqu'à ce que ses lèvres frôlent presque les miennes et avant que j'ai compris ce qu'il se passait, sa main fondit sur mon cou. Son visage retrouva une distance raisonnable avec le mien et je baissai les yeux : ma chaîne avec le cristal pendait au doigt de Raphaël.

- C'est étrange, j'ai juré voir le même sur la Sentinelle d'Argent il y a environ une heure. J'espère que vous avez une très bonne explication pour m'avoir fait courir après une chimère...

Je me sentis pâlir. Il m'avait percé à jour.

- Les autres ne sont pas au courant, commençai je à lui dire, il n'y a que Zita qui sait pour la Sentinelle d'Argent.

Je me laissai tomber sur un tabouret avant de poursuivre, mes jambes tremblaient trop pour rester debout.

- On dit qu'il faut tromper ses amis pour arriver à tromper ses ennemis. Alors je ne leur ai rien dit. La secte ne doit pas être au courant, en ne se doutant pas de mon identité, ils cherchent à mettre la main sur une septième sentinelle qui n'existe pas. De plus, ils ne se méfient pas de moi puisque officiellement chez les Sentinelles je n'ai aucun pouvoir. Lydie nous a trahi, peut être qu'un autre le fera donc l'idéal est qu'ils en sachent le moins possible sur moi pour l'instant, tant que nous ne sommes pas prêts à mettre un terme à cette guerre qui n'a que trop duré.

Raphaël m'écouta en silence et je le laissai digérer toutes les informations en tripotant nerveusement mon cristal.

- Vous avez besoin de quoi pour être prêt ?

- La pierre volcanique, affirmai-je sans hésitation. On en a besoin pour le pouvoir perdu.

- Et elle est où cette pierre ?

Je grimaçai en entendant cette question qui me tourmentait depuis un moment.

- C'est bien ça le problème, on ne sait pas, répondis je à Raphaël.

Je lui fis le point sur tous les indices qu'on avait assemblé depuis le début et qui ne nous menaient à rien. Il m'écouta attentivement en prenant des notes sur un calepin qu'il avait sorti de sa poche.

- Je vais voir si je peux obtenir plus d'infos avec nos bases de données, finit il par me dire avant que le silence ne s'installe.

Une question me tracassait mais je me demandais si c'était une bonne idée de lui poser. En même temps, le faire me permettrait d'être plus prudente alors je me lançai.

- Comment est ce que tu as su que c'était moi ?

Raphaël releva la tête de ses notes pour m'observer puis il referma son calepin qu'il glissa dans la poche arrière de son jean.

- La première chose qui m'a mis la puce à l'oreille c'est la façon dont tu m'as tenu tête tout à l'heure, exactement comme à Miami.

Je souris en l'entendant évoquer ce souvenir, ma tendance à suivre mon instinct quitte à entrer en conflit avec les autres m'avait trahie.

- Ensuite, tu m'as appelé par mon prénom donc tu me connaissais. Et le cristal est assez reconnaissable.

Il s'arrêta et sembla hésiter avant de poursuivre, il semblait tout à coup mal à l'aise.

- Il y a autre chose, affirmai je en le fixant.

Il hocha la tête avant de se lancer.

- Les courbes de ton corps, après t'avoir vue en nuisette suite à la fuite de Lydie, j'ai finis par voir la forte ressemblance entre la Sentinelle d'Argent et toi. Et puis tu as la même tendance à être mal à l'aise quand je suis trop près, ajouta t'il avec un léger sourire.

Je savais que je n'aurais pas du lui poser la question...

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