Chapitre 22 - Les Originels

130 14 0
                                    

- Que se passe-t-il ici ?

Zita surgit derrière les deux policiers après avoir traversé la foule de curieux qui s'était amassée autour de nous.

- Dès que j'ai vu que vous vous faisiez agresser par un groupe suspect, je suis allée chercher ces deux messieurs, nous expliqua-t-elle avant de se tourner vers les deux concernés, ce sont mes amis. Apparemment, ils sont parvenus à se défendre seuls.

- Ils s'en sont pris physiquement à nous d'un coup, nous avons été obligé de répliquer, expliqua Sheila en prenant une expression effrayée, si nous n'avions rien fait, nous serions à l'hôpital !

Les policiers nous détaillèrent puis constatèrent l'état dans lequel nous avions mis les Corbeaux. Bizarrement, ceux qui s'apprêtaient à nous attaquer avant l'arrivée des policiers avaient subitement disparus dans la foule. Un des deux hommes saisit son talkie-walkie et réclama un véhicule.

- Nous allons les embarquer, nous informa-t-il ensuite, souhaitez-vous déposer une plainte ?

Nous nous consultâmes du regard, hésitants, puis nous vîmes Zita, encore derrière les deux policiers, nous faire non de la tête.

- Ce ne sera pas nécessaire, répondit Yoann, nous préfèrerions oublier toute cette histoire au plus vite et profiter de nos vacances ici, ajouta-t-il avec un sourire.

***

Une fois que tous les Corbeaux furent embarqués après cet incident, nous rentrâmes à l'hôtel dans le centre ville. Nous logions dans les quatre seules chambres du dernier étage, Lydie avait été consignée dans l'une d'elle dès qu'Eric et Milla avaient été mis au courant de l'altercation qui avait eu lieu à la plage. Lorsque nous arrivâmes dans le couloir, Eric passa la tête par l'entrebâillement de sa porte de chambre.

- Vous avez bien fait d'impliquer la police, les Corbeaux les fuient comme la peste donc s'ils avaient encore été en train de se battre, ça aurait mit fin au combat. Mais j'ai cru comprendre que vous vous en étiez très bien sorti seuls, ajouta-t-il avec un sourire fier.

Yoann et Robin racontèrent quelques détails à Eric qui n'attendait que ça. J'attrapais les clés de la chambre que je partageais avec Zita et Sheila dans mon sac et une question qui me trottait dans la tête depuis ma rencontre avec Maphillus surgit à nouveau dans mon esprit. Je me retournai brusquement et regardai Eric. Les garçons arrêtèrent de parler, pris au dépourvu par mon mouvement soudain.

- Qu'est ce qu'il y a Anaïs ? Me demanda Eric étonné.

- Je me... En fait je me demandais... commençai-je avant de m'interrompre.

- Tu te demandais quoi ? Insista Eric, voyant que j'hésitais à poursuivre.

- Je me demandais d'où viennent les pouvoirs dans les artéfacts, ils ont bien une origine, non ? Quelque chose ou même quelqu'un leur a donné les capacités qu'ils ont ?

Il me regarda, surpris par mes interrogations. Puis il soupira et s'effaça pour nous faire rentrer dans sa chambre. Il se dirigea vers sa valise où il attrapa un livre pendant que nous nous assîmes par terre.

- Je ne pensais pas vous parler de ça si tôt, habituellement on attend que la nouvelle génération ait choisi un leader, ait bien appris à maîtriser ses pouvoirs, bref ce n'est pas le plus urgent. Mais puisque tu te poses la question, je vais vous en parler à tous. En effet, il y a quelque chose ou plutôt quelqu'un à l'origine des pouvoirs de tous les artéfacts. Pour être précis, il y aurait même autant de personne que d'artéfacts à l'origine. Le peu d'informations connues se trouve dans ce livre.

Il ouvrit le livre et tourna plusieurs pages avant de s'arrêter.

- Les sept êtres originels ont donné leur pouvoir aux artéfacts. Ils sont représentés dans ce livre, les dessins datent, nous ne sommes pas vraiment sûr de leur véracité mais c'est tout ce que nous avons comme information sur le commencement.

Eric tourna le livre vers nous et nous pûmes découvrir une partie des êtres originels. Sur la page de gauche, je reconnus Maphillus, même si son apparence était un peu plus humaine sur le dessin que ce que j'avais pu voir à la plage pendant ma presque noyade. Les couleurs avaient délicatement été faites à l'aquarelle et le prénom de Maphillus était écrit à l'encre au bas de la page.

Sur la page d'à côté, un autre être originel était dessiné, je lus le prénom calligraphié en dessous : Tullia. Il s'agissait de l'être associé aux végétaux. On aurait dit une jeune adolescente, avec une robe blanche à bretelles fines, tout ce qu'il y a de plus normal, sauf que ses longs cheveux verts qui volaient autour de son visage et de son corps ressemblaient à de l'herbe. Sa chevelure était parsemée de pétales roses et elle portait une magnifique couronne de fleur. Je distinguais ses deux yeux sombres bordés de cils noirs et ils semblaient me fixer. Sur ses lèvres pâles s'étirait un sourire complice et elle ne portait aucun bijou. Tous ses membres étaient gracieux, et l'image d'une danseuse traversa brièvement mon esprit. Je vis que Sheila observait également avec émerveillement le dessin de Tullia par dessus mon épaule et Eric allait tourner la page pour nous faire découvrir les autres êtres originels lorsqu'un cri nous parvint de la chambre Milla juste à côté. Sauf que Milla surveillait Lydie donc tout cela était plutôt mauvais signe.

Il y eut d'autres cris ainsi que des bruits de lutte et nous nous précipitâmes tous sans hésiter une seconde de plus dans le couloir de l'hôtel. Lydie courait à l'opposé et se dirigeait vers l'ascenseur. Un homme se tenait devant celui-ci et appuya sur le bouton d'appel. Ses cheveux étaient d'un blond clair à la limite du blanc.

- Arrêtez-la, cria Eric à l'homme qui nous tournait toujours le dos malgré le tumulte dans le couloir.

Je m'élançai brusquement vers l'ascenseur, à la poursuite de Lydie. Nous étions au dernier étage et toutes les chambres étaient occupées par des Sentinelles. Il n'aurait du y avoir personne d'autre que nous dans ce couloir. L'homme ne l'arrêterai surement pas.

Parce que c'était Colin.

*******

N'hésitez pas à commenter et voter !

Les Sentinelles 1 - La Sentinelle D'ArgentOù les histoires vivent. Découvrez maintenant