Bill fronça les sourcils et repassa ma carte contre le téléphone. Il releva la tête et me fixa.
- On dirait que ta carte ne fonctionne pas.
Je penchai légèrement la tête sur le côté et, pour la première fois depuis le début de notre échange, ancrai mon regard dans le sien.
- Vraiment ? Dis-je tandis que je laissai un sourire amusé se peindre sur mes lèvres.
Les yeux de Bill ne se détachaient plus des miens, je savais qu'il en voyait l'étrange lueur. Il eut un mouvement de panique et recula de deux pas.
- Pat, descend-la ! Cria-t-il paniqué.
À ses mots, un coup de feu retentit et il y eut des cris dans la foule d'otage. Je sentis la balle se ficher dans mon dos mais elle ne pénétra pas ma peau.
- Non, dis-je, ce n'est pas bien ça, on ne tire pas une balle dans le dos des gens !
Je me retournai vivement et d'un simple regard, Pat, l'homme devant la rame de métro, se retrouva projeté contre le mur le plus proche tandis que son arme s'envolait à l'opposé. Je me retournai vers le leader qui me fixait bizarrement.
- Libère la fille immédiatement, lui ordonnai-je d'un ton ferme.
Il se ressaisit et me fixa en souriant tout en braquant son arme vers la fillette. Je serrai les poings.
- À ta place je ne ferais pas ça, menaçai-je.
- Ah oui ? Répondit-il en me souriant toujours.
Puis il appuya sur la gâchette. Certains otages hurlèrent de peur et d'autres commencèrent à pleurer. Je retins mon souffle en voyant le coup partir. Mais l'air vibra et la balle s'immobilisa à vingt centimètres du visage de la pauvre petite fille. Mes nerfs se détendirent légèrement, j'avais réussi. Le preneur d'otage fixa la balle immobile et son visage semblait hésiter entre stupéfaction et peur. J'écartai la fille de l'homme qui la retenait depuis le départ grâce à l'Air et la renvoyai dans les bras de sa grand-mère. Je me tournai à présent vers l'homme qui était toujours planqué en haut des escalators et quelques instants plus tard, il s'écrasa au sol puis finit ligoté dans un arbre prévu pour la décoration. Je fis en sorte que toutes les branches se ressèrent autour de lui afin qu'il ne puisse pas s'enfuir avant l'arrivée de la police.
Deux preneurs d'otage sur cinq hors service. Cette histoire serait peut-être plus vite réglée que ce que je pensais. Je me retournai vers les trois personnes encore capables de nuire à la sécurité des personnes présentes dans le hall du métro de l'aéroport. Bill reprit brusquement conscience de la situation et vida littéralement le chargeur de son arme sur moi. Mais toutes les balles se retrouvèrent immobiles dans l'air avant de m'atteindre et tombèrent au sol une fois qu'il eut cessé ses tirs. Ensuite son arme s'envola de ses mains pour atterrir au milieu des otages. Je m'approchai de Bill et lui mit la plus belle droite de ma vie. Sa tête partit sur le côté puis il me fixa à nouveau en reculant pour rejoindre son chef. Mais je lui balançai à nouveau mon poing dans le menton et cette fois-ci, sous la violence du choc, il perdit connaissance. Et je compris pourquoi : mes mains et mes avant-bras étaient recouverts de pierre, c'est d'ailleurs ce qui m'avait probablement sauvé de la balle dans le dos auparavant.
Il ne me restait que deux hommes à maîtriser. Je m'approchai d'eux et d'un claquement de doigts, leurs armes s'envolèrent pour retomber loin d'eux, au milieu des otages. Je commençai par le sous-fifre, le lâche qui depuis le départ s'était contenté de retenir un fille de sept ans en otage. Une minute plus tard, il avait rejoint son complice au milieu des branches de l'arbre.
Ça se réglait à présent entre le meneur et moi. Plus aucune émotion ne transparaissaient sur son visage, il était passé en mode combattant sans pitié. Il sortit un couteau d'une de ses bottes. Je l'évitai d'une rotation sur moi-même et la capuche du sweat libéra ma chevelure.
- C'est la Sentinelle d'Argent !
J'aurais reconnu la voix de Zita entre mille. Mais je me reconcentrai rapidement sur mon adversaire. Il chargea à nouveau, couteau droit devant lui. Cette fois-ci, au lieu de l'éviter, je saisis la lame de mes mains de pierre, bloquant son attaque. J'effectuai une rotation rapide du couteau et l'homme le lâcha. Je laissai tomber l'arme à terre et la poussai d'un coup de pied loin de notre combat. Il m'assailla de quelques coups de poings et coups de pied que je repoussai ou encaissai sans broncher avec mes bras de pierre.
Soudain il y eut du mouvement et de l'agitation en haut de l'escalator et des militaires apparurent.
- Rendez-vous immédia...
L'homme qui criait les ordres dans un mégaphone interrompit sa phrase toute prête en voyant le spectacle qui s'offrait à ces yeux. Quatre des terroristes maitrisés, et le dernier, désarmé, en train de se battre au corps à corps avec une jeune fille dont les bras avaient l'aspect de la pierre. En entendant ce début d'ordre, mon adversaire releva la tête et constata la présence des forces armées. Son visage blémit mais je distinguais une détermination nouvelle briller au fond de son regard.
- Plutôt crever que de me rendre, hurla-t-il en courant brusquement vers les grandes vitres qui permettaient à la lumière naturelle d'illuminer les lieux.
Je compris le sens de ses paroles et courai à sa suite. Il venait de terroriser une gamine qui aurait peut-être la phobie des aéroports à cause de lui et il comptait se suicider. Le chef de police criait des ordres pour arrêter l'homme mais quelques instants plus tard il brisa la vitre et se jeta dans le vide. Je me jetai à sa suite. Je crois que me jeter dans le vide fait partie de mes nouvelles activités fréquentes.
Je saisis l'homme par le cou et nous immobilisai à deux mètres du sol.
Pffiou... C'est pas passé loin !
Je remontai à l'ouverture dans la vitre et jetai l'homme sur le sol. Quelques minutes plus tard, il était emmené, menotté, avec ses complices par une escorte de militaires tandis que le chef des opérations militaires me fixait.
- Comment avez-vous fait tout ça ? Me demanda-t-il.
Je lui écrivis finalement un numéro sur son carnet en lui disant qu'il n'aurait qu'à appeler et qu'un agent de la CIA serait ravi de répondre à ses questions. Et je n'avais aucun doute sur le fait que Sarah serait ravie de ce coup de fil !
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Les Sentinelles 1 - La Sentinelle D'Argent
ParanormalMa vie de lycéenne normale a basculé du jour au lendemain, lorsque je suis devenue une Sentinelle, membre d'une organisation secrète luttant pour la protection de sept artéfacts. Chacun de ces objets permet à chaque Sentinelle d'avoir un pouvoir qui...