Chapitre 21 - Oxygène

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Alors c'est comme ça que toute cette aventure allait se finir ? Noyée au beau milieu de centaines de touristes, sans que personne ne m'aide ? Incapable de me servir des pouvoirs qui m'étaient venus au lycée ? Eh ben la vie est sacrément injuste.

Mais, alors que tout me semblait perdu, que mes derniers espoirs de survie s'effritaient, Maphillus saisit ma main et ce fut comme un électrochoc. Ma vision redevint immédiatement nette, mes poumons cessèrent de me brûler et ce fut comme s'ils s'étaient à nouveau remplis d'oxygène grâce à ce simple contact avec la petite créature aquatique. Je ne perdis pas de temps et profitai de cette chance qui m'était généreusement offerte par la petite créature pour saisir le poignet de mon agresseur. Il fut surpris, sans doute me pensait-il inconsciente ou déjà morte étant donné le temps depuis lequel ma tête était maintenue sous l'eau, car il me lâcha. Je remontai à la surface et respirai une grande goulée d'oxygène. Un bruit rauque s'échappa de ma gorge sèche. Je frappai rapidement et surement mon agresseur avec deux de mes doigts sur une zone à présent à ma portée et exposée qu'Eric nous avait montrée pendant un entraînement au corps à corps et immédiatement le corps du Corbeau se ramollit pour finir par s'effondrer, inoffensif, dans l'eau.

- Merci Maphillus. Sans toi, je serais morte.

Les autres ne peuvent pas me voir, alors évite de parler à voix haute si tu ne veux pas qu'on te prenne pour une folle !

Les autres ne peuvent pas te voir ? Alors pourquoi moi...

Anaïs, tu dois déjà savoir que tu es spéciale !

C'est sûr que communiquer par télépathie avec une créature que je suis la seule à voir c'est assez spécial !

Même dans un moment pareil, après avoir frôlé la mort et en plein combat avec une secte aussi terrifiante que dangereuse, je trouvais encore le moyen d'ironiser.

Plutôt que de t'interroger sur tout ça, tu ferais mieux d'aller aider tes camarades !

Et comment ? Je sais un peu me battre, mais maintenant ils sont presque une dizaine...

Pfff... Utilise tes pouvoirs Anaïs

Désolée mais je ne les maîtrise pas vraiment, je ne m'en sers pas sur commande pour l'instant

Tant pis, fais ce que tu peux, et je t'aiderais en cas de besoin

La pierre bleue sur la poitrine de Maphillus scintilla plusieurs secondes et la créature disparu dans un dernier éclat de lumière. Robin était toujours en train de se battre mais à présent il avait affaire à deux colosses et non plus un seul. L'un d'eux lui décrocha un coup de poing dans le ventre et Robin se plia en deux suite au choc. Je pataugeai jusqu'à lui. Le deuxième géant s'approcha pour le frapper par derrière. Je n'étais pas suffisamment près pour pouvoir intervenir physiquement.

- Espèce de lâche ! Criai-je au Corbeau.

Il tourna la tête vers moi avant d'avoir porté un coup à Robin. Je continuai d'avancer vers eux.

- Vous êtes des lâches ! Non seulement vous nous attaquez en surnombre mais en plus vous faîtes des coups par derrière ! Vous n'avez donc aucun principe ?

L'homme concerné par la tentative de coup bas grimaça, blessé dans sa fierté par le terme de lâche que je lui jetais à la figure. Il s'éloigna de Robin pour s'approcher de moi . Un corbeau prenant son envol était tatoué sur l'un de ses pectoraux, il avait sa secte dans la peau et ce n'était pas qu'une façon de parler.

- Et toi, tu ne sais te battre qu'avec des mots, tu ne sais pas te battre réellement et je vais te montrer ce qu'est la vraie force, ricana-t-il.

- Viens ici et on va vérifier ça ! Crachai-je à présent aussi énervée que lui.

Il s'avança et fit jouer les muscles sur sa poitrine.

Crâneur !

En attendant, je n'en menais pas large... Il était à présent à un mètre de moi. Il baissa les yeux pour me regarder, il me dominait de largement plus d'une tête et sa coupe en brosse lui donnait un petit côté militaire strict, qui était accentué par sa carrure impressionnante et quelques petites balafres que j'apercevais ça et là. Je n'avais peut-être pas choisi le bon adversaire trois minutes après être passée à deux doigts de la noyade... Monsieur Muscle tenta un direct du droit et je l'évitai facilement. Il était un peu lent à mon goût où alors c'est que l'électrochoc de Maphillus m'avait vraiment requinquée. Le collègue de notre Monsieur Muscle qui affrontait Robin poussa un cri et mon adversaire le regarda. Je profitai de cette opportunité qui m'était offerte.

- Hé, le mollasson ! L'appelai-je. C'est ici que ça se passe !

Et mon poing s'abattit en plein milieu de son visage lorsqu'il se retourna vers moi. Il poussa un cri fort peu glamour et se jeta brusquement sur moi. Ceux qui pratiquent du rugby le savent surement, mais plus c'est grand et moins c'est stable. Résultat, quand il se jeta sur moi et que, en premier réflexe, je le saisis au-dessus des genoux après m'être baissée, il s'étala dans l'eau, tête la première, et y resta.

- Un en moins, murmurai-je avant de me retourner vers mes camarades pour faire le bilan de notre situation.

Robin était parvenu à se débarrasser de l'autre colosse, Sheila et Yoann se tenaient au milieu de trois corps inertes flottants sur le dos dans l'eau et une foule de baigneurs s'était peu à peu formée autour de nous. Mais nous n'avions pas encore éliminé tous nos adversaires. D'ailleurs, trois autres membres des Corbeaux s'approchèrent de nous en échauffant leurs articulations et Robin et moi rejoignîmes Sheila et Yoann pour faire front tous ensemble. Soudainement, alors que nous allions à nouveau en venir aux mains, la foule se fendit pour laisser passer deux hommes impressionnants et un frisson de panique descendit le long de mon épine dorsale. Ils étaient armés. Ils portaient des uniformes bleu marine. Des policiers.

- Que se passe-t-il ici ? Cria l'un d'eux.

Aïe, on est mal là

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