Chapitre 23 - Crash

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C'était Colin.

- Courez, il ne l'arrêtera pas, c'est Colin ! Hurlai-je aux autres.

Je me jetai sur l'ascenseur mais les portes venaient juste de se refermer. Les autres s'engagèrent dans l'escalier et je dévalai les marches à leur suite. Nous arrivâmes dans le hall d'entrée de l'hôtel au moment où les portes de l'ascenseur s'ouvraient.

- Arrêtez-la ! Cria Sheila au vigile.

Malheureusement, Colin était déjà sur lui et le pauvre agent de sécurité n'eut pas le temps d'esquisser le moindre geste avant que Colin ne l'étourdisse d'un coup de coude dans la tempe. L'hôtesse de l'accueil se mit à hurler en voyant le vigile s'effondrer au sol. Colin et Lydie étaient presque arrivés à la porte, ils allaient nous échapper. Je m'élançai tout de même vers eux, je courais comme si ma vie en dépendait. La porte s'ouvrit, je n'étais plus qu'à deux mètres de Lydie... deux petits mètres. Une silhouette féminine apparut dans l'encadrement de la porte et Colin passa juste à côté de la jeune femme. Je n'étais plus qu'à un mètre de Lydie. J'allais me jeter sur elle lorsque l'inconnue, à côté de qui elle était en train de passer, tendit son bras pour saisir Lydie puis la tirer vers elle et enfin la plaquer au sol. Quant à moi, elle m'offrit un superbe croche patte et je m'étalai sur le goudron devant l'hôtel, en plein dans la rue.

Quelques instants plus tard, Zita m'aida à me relever, je m'étais écorchée les mains et mon genou saignait abondamment.

- Viens, on va te soigner, me dit-elle.

Nous rentrâmes dans l'hôtel et je vis l'inconnue qui était en pleine conversation avec Milla et Eric. Je pus ainsi la détailler. Elle devait avoir à peu près notre âge et était grande avec l'allure d'une vraie fille de Miami : le soleil avait rendu ses cheveux blonds et sa peau brune. Elle portait un short en jean moulant et un top blanc en dentelle par dessus son haut de bikini.

- Bonjour, nous dit-elle d'un ton froid malgré le sourire plaqué sur ses lèvres.

Elle nous détailla rapidement et lorsque son regard brun se posa sur mes mains et mon genou, j'aurais juré voir son sourire s'agrandir. Même pas un pardon, non, juste un sourire satisfait. Zita m'entraîna vers l'ascenseur et nous regagnâmes notre chambre. Je m'assis sur le lit pendant que Zita alla chercher le nécessaire pour s'occuper correctement de mes plaies.

- Désolée de ne pas avoir arrêté Colin, murmurai-je lorsqu'elle me rejoignis.

- Ce n'est rien, tu as fait tout ce que tu as pu et si cette garce n'avait pas crocheté ta jambe, tu y serais parvenue.

Sheila entra dans la chambre, suivie de Robin. Mon cœur loupa un battement. J'avais honte de ma chute, je m'étais étalée au milieu de la rue et des passants quand même! Robin s'assit sur le lit en face de moi et Sheila se planta devant nous.

- Zita, il faut que tu redescendes maintenant, disons qu'il y a quelques nouvelles fracassantes... Et Anaïs, tu descends dès que ton genou est soigné.

- Mais... il faut que je soigne Anaïs... bégaya Zita.

- Robin peut s'en occuper, répliqua Sheila avant de saisir Zita par le bras et de l'entraîner hors de la chambre avec un sourire.

Elles sortirent et il ne resta plus que Robin et moi dans la chambre.

- Je crois qu'elles ne m'ont pas trop laissé le choix, rigola Robin en attrapant le flacon de désinfectant. Tu peux me montrer tes mains ? Ajouta-t-il.

Je les lui tendis paumes saignantes vers le ciel et il tamponna mes blessures avec le coton. Le liquide me piquait. Robin acheva sa tâche en silence.

- Quelle chute, murmurai-je pour moi-même en la revivant mentalement.

- Ce n'était pas de ta faute, elle t'a fait tomber, répliqua Robin.

Il releva la tête de mon genou où il était en train de désinfecter la plaie et fixa de son regard vert. Une vague de frissons me parcouru et nous restâmes à nous observer dans les yeux. Mais évidemment il fallait qu'elle vienne interrompre ce moment. La porte s'ouvrit sur l'inconnue.

- Quand vous aurez fini, vous descendrez. Réunion ultra importante au rez-de-chaussée, vous avez trois minutes pour y être, annonça-t-elle d'un ton catégorique.

- C'est quoi son problème ? Non mais pour qui elle se prend pour nous parler comme ça ? M'exclamai-je quand elle eut fermé la porte.

- Elle a le droit, me répondit Robin.

- QUOI ? Criai-je, surprise par la réponse de Robin.

- C'est elle qui va nous former, c'est ce qu'on nous a expliqué quand tu es montée avec Zita. Elle s'appelle Sarah, et oui, je sais que tu ne la supportes pas mais fait un effort devant elle. Après entre nous, on s'en fout, tu pourras la traiter de tous les noms, acheva-t-il avec un sourire.

Il avait du voir mon visage se décomposer à ses paroles pour ajouter la dernière phrase. Je savais déjà que je ne pourrais pas supporter cette fille, je ne la connaissais pas encore mais elle m'agaçait déjà plus qu'autre chose. La façon hautaine dont elle avait observé mes blessures, son sourire à ce moment-là, l'absence totale d'excuse de sa part, tout cela me la faisait que détester dès le départ. Robin se redressa et m'attrapa par la main pour me relever. Nous prîmes l'ascenseur et avant que les portes ne s'ouvrent sur le rez-de-chaussée, il me lança un regard d'encouragement en me serrant une dernière fois la main avant de la lâcher.

Le hall de l'hôtel était entièrement vide, hormis la table où étaient déjà assises toutes les Sentinelles. Nous traversâmes la salle et passâmes devant la réception étrangement déserte. Il restait deux places libres autour de la table rectangulaire. Nous nous assîmes en silence mais je ne pus m'empêcher de jeter un regard assassin à Sarah, assise en bout de table. Celle-ci se leva et prit la parole pour dire la plus grosse blague que j'ai entendu de ma vie.

- Je m'appelle Sarah Domen, je serais l'un de vos instructeurs et je suis agent de la CIA.

Hilarant, non ?

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Les Sentinelles 1 - La Sentinelle D'ArgentOù les histoires vivent. Découvrez maintenant