Chapitre 29 - La lettre

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Je fixai encore quelques instants la lettre qui était déjà en train de bouleverser ma vie, et qui, j'en étais sûre, allait encore chambouler mon futur. Je pris finalement mon courage à deux mains et dépliai la lettre pour la lire entièrement cette fois-ci.

"Anaïs, ma chère fille,

Depuis toutes ces années qui se sont écoulées depuis notre séparation, j'espère que tu te portes bien et que la cousine de ton père a bien prit et prend toujours soin de toi. J'ai placé toute ma confiance en Cindy à la mort de ton père et j'espère ne pas avoir fait le mauvais choix.

Si je te contacte après ces 17 années d'absence, c'est que j'ai des informations importantes à te transmettre sur l'artéfact du Feu. Il est actuellement sous la protection de mon peuple, et ce depuis que Lord Godefroy est venu nous le confier. Je suis la seule à connaître l'emplacement du sanctuaire où il est préservé.

En ce moment, la secte prend de l'ampleur et son aura malsaine se fait ressentir jusqu'ici, en Amazonie. Je pense donc qu'il est temps pour toi et les autres Sentinelles de faire un petit voyage au Brésil pour récupérer de toute urgence cet artéfact.

Tu te demandes probablement comment me rejoindre sans savoir où je suis. Sache que tu as tous les éléments entre tes mains pour pouvoir trouver où mon peuple vit.

D'ailleurs tu devrais prendre la valise de ton père pour venir...

En espérant qu'Amélie sera parvenue à te retrouver,

Ta mère qui t'aime fort,

Ellen"

Voilà, je venais de découvrir que celle qui m'avait élevée depuis ma plus tendre enfance et que j'appelais «Maman» n'était en réalité pas ma mère, mais la cousine de mon père. Et en plus, ma véritable mère se trouvait au Brésil et semblait étroitement liée à l'Organisation des Sentinelles. Au moins, le mystère de la disparition de l'artéfact du Feu venait d'être résolu. Il n'avait pas été perdu mais confié dans la plus grande discrétion à un peuple dévoué à sa protection au Brésil. J'allais devoir transmettre ces informations aux autres Sentinelles mais pour l'heure, je me sentais incapable d'affronter Milla sans avoir eu ses explications.

En revanche, j'avais du mal à comprendre comment je pouvais savoir où les trouver et je ne comprenais pas ce que venais faire la valise de mon père dans ce voyage. Une phrase traversa brièvement mon esprit en pensant à cette énigme que me posait ma mère.

"Pour retrouver la pierre, pense à boucher ce qui doit l'être"

À ce souvenir de ma première visite du QG et plus précisément de la bibliothèque, je me dis que Lord Godefroy était pas mal non plus dans le genre phrase mystérieuse.

Je remis la lettre dans ma poche et restai encore une demi-heure sur le toit avant de regagner notre chambre, où Sheila et Zita étaient déjà endormies. Je me laissai tomber discrètement sur mon lit pour ne pas troubler leur sommeil et m'endormis avant d'avoir eu le temps de me changer.

***

Je fus réveillée par Zita qui me secouait l'épaule. Une fois que mon cerveau sortit de la brume, je me rendis compte que Sheila et elle étaient en maillot de bain.

- Qu'est-ce que vous faites en maillot ? Demandai-je la bouche pâteuse en quittant le lit.

- On va tester la piscine de l'hôtel, s'exclama Sheila. On a quartier libre tant qu'on n'a pas reçu d'ordres de la part du dragon blond, ajouta-elle.

Elle attrapa une serviette et Zita fit de même.

- Tu pourras nous rejoindre quand tu seras changé, on te gardera une place. On t'a laissé le petit déjeuner sur la table basse, m'indiqua-t-elle avant de quitter la chambre derrière Sheila.

J'engloutis rapidement ce qu'elles m'avaient laissé pour le petit dèj sur un plateau pour pouvoir les rejoindre. Après plusieurs minutes de recherche désespérée, je dénichai enfin mon maillot de bain au fond de ma valise et l'enfilai avant de quitter la chambre à mon tour.

Je découvris le toit de l'hôtel à la lumière du jour. L'eau de la piscine était d'un magnifique bleu turquoise et toutes les Sentinelles étaient alignées sur les chaises longues, sous deux grands parasols beiges. Notre hôtel faisait partie des plus hauts buildings du quartier ce qui nous permettait de bénéficier d'une vue dégagée sur la ville ainsi que la plage et l'océan un peu plus loin. Ici, sur le toit, nous échappions aux bruits de klaxons et sirènes propres aux grandes villes. Un serveur passa devant moi avec deux cocktails sur un plateau qu'il apporta à un vieux couple de l'autre côté de la piscine.

Je m'approchai des Sentinelles et aperçu la chevelure blonde de Sarah mais j'essayai tout de même de garder le sourire et ma bonne humeur. Mes espoirs d'y parvenir furent réduits à néant en voyant le peu de tissu qui lui servait de maillot de bain et en découvrant devant qui elle s'exhibait de la sorte. Mon sang ne fis qu'un tour et je ne pus m'empêcher de venir me planter entre le dragon blond et Robin.

- Salut Robin ! Fis-je.

- Salut Anaïs ! Bien dormi ? Me demanda-t-il.

- Super bien, merci.

Je me retournai ensuite vers Sarah et pris un air étonné.

- Oh Sarah ! Je ne t'avais pas vue ! Tu vas bien ?

- Euh oui, répondit-elle troublée par mon attitude.

La veille je piratais son téléphone, lui criais dessus et posais un lapin à sa convocation et là je prenais de ses nouvelles, elle avait largement de quoi être déconcertée par mon attitude. Quoique...

- Tu devrais faire attention, tu risques d'attraper froid avec si peu de tissu...

Oups, ça m'a échappé. Ou pas !

Je tournai les talons après avoir vu sa mine outrée et allai m'asseoir entre Sheila et Zita qui étaient pliées de rire. Quant à Yoann, il tentait de réprimer avec difficulté un grand sourire. Finalement, la journée ne commençait pas si mal que ça !

Je mis mes lunettes de soleil, m'allongeai sur le transat que m'avaient réservé Zita et Sheila et me rendormis.

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