Lorsque je repris enfin connaissance, la douleur me transperça le crâne à l'endroit où Colin m'avait frappée le plus violemment. Je me redressai sans pour autant parvenir à ouvrir mes yeux. Le changement de position ne fit qu'empirer ma souffrance et je ne pus retenir le gémissement qui s'échappa de mes lèvres.
- Ohé ! Doucement Anaïs ! S'exclama une voix que je fus incapable de reconnaître. Tu devrais attendre un peu avant de te lever.
Deux mains chaudes m'attrapèrent par les épaules et me rallongèrent de force sur ce que je crus reconnaître comme étant le sofa du salon.
- Comment tu te sens ? Est ce que ta tête te fait souffrir? Me demanda celui dont je sentais la présence près de moi.
- Ma tête est encore douloureuse, il ne m'a pas loupée, murmurai-je en portant mes doigts à ma tempe.
Je retirai rapidement ma main de ma blessure en sentant la douleur se raviver à mon contact. Je sentis du mouvement à côté de moi et devinai que la personne qui me veillait venait de quitter son poste. Quelques instants plus tard, le sofa s'affaissa à nouveau à côté de moi, sous le poids de l'inconnu.
- Je vais te passer une crème sur ta blessure, au début ça fera plutôt mal mais c'est fait pour limiter les douleurs après... m'expliqua celui-ci.
Quelques secondes après, je sentis des doigts enduits de la fameuse crème se poser sur ma plaie et commencer à masser délicatement la zone sensible. Une fois la sensation de froid et la douleur atténuée, je poussai un petit soupir et profitai du doux massage.
- Est ce que ça fait effet ? Me demanda-t-il tout en continuant le mouvement de ses doigts. Pourquoi tu n'ouvres pas les yeux ? Ajouta-t-il après que j'ai hoché la tête.
- Je n'y arrive pas, je me sens encore trop faible et fatiguée, d'ailleurs je me demande si je ne vais pas tarder à m'endormir...
- Dors Anaïs, dors... Je serais à côté si tu as besoin de quoi que ce soit quand tu te réveilleras.
Et en effet, une poignée de minutes plus tard, je m'étais endormie à côté d'un homme dont je ne reconnaissais pas la voix, dont je n'avais pas vu le visage et qui visiblement me veillait dans mon inconscience et également mon sommeil.
***
Je me réveillai plus tard et parvins à ouvrir mes yeux cette fois-ci, mais je n'avais aucune idée de l'heure qu'il était, ni du jour d'ailleurs. Je me trouvais bien sur le sofa du salon du QG et la pièce était entièrement plongée dans le noir puisqu'il faisait nuit. Je me redressai et dégageai la veste qui me recouvrait. Je portais toujours la même tenue que lorsque j'avais poursuivi Lydie et Colin dans les bois.
Je posais mes pieds sur le parquet lorsque je vis du mouvement juste à ma gauche. Je reculai vivement et m'apprêtai à crier pour alerter les autres Sentinelles lorsqu'une main se plaqua contre ma bouche pour m'empêcher de le faire et une autre saisit mon poignet pour m'éviter de reculer encore plus. L'adrénaline commença à circuler dans mon corps et manque de chance pour celui qui me maintenait fermement, j'avais récupéré quelques forces après ce long sommeil.
- Chut Anaïs, tu vas réveiller les autres...
Il semblait me connaître mais moi je ne reconnaissais toujours pas cette voix grave aux délicieuses intonations et la panique commença à me gagner. De ce fait, je ressentis également mon pouvoir se répandre progressivement dans mes veines. Je sentis mes cheveux commencer à s'élever sur mes épaules, un peu comme s'ils étaient électriques, et ma Marque s'illumina. Je me préparais à le repousser lorsque je le reconnu grâce à la lueur de ma Marque. Il libéra ma bouche.
- Raphaël, murmurai-je, mais qu'est ce que tu fais ici ?
Il alluma la lumière murale en appuyant sur l'interrupteur à côté de lui et posa son regard gris sur moi.
- J'étais venu pour vous reparler du contrat avec la CIA mais j'ai trouvé une Sentinelle en petite tenue à moitié évanouie sur la route à 3h du mat... me répondit-il.
Immédiatement, je m'emparai de la veste dont je m'étais dégagée quelques instants plus tôt et, avec, couvris mon corps fortement exposé à cause de ma nuisette. Je sentis mes joues chauffer.
- Je... merci de m'avoir ramenée au QG...
- Oh mais de rien, mais par contre...
Il s'approcha brusquement de moi et ses yeux plongèrent droit dans les miens. Pendant un long moment nous restâmes comme ça, à nous regarder fixement. Je me demandais s'il m'avait aperçue me servir de mes pouvoirs sur Lydie et commencer à opérer un début de métamorphose et donc s'il se doutait de quelque chose sur la Sentinelle d'Argent.
- Qu'est ce qu'il y a ? Demandai-je pour briser le silence.
- Je voudrais bien récupérer ma veste.
Je respirai à nouveau, il ne se doutait de rien. Mais ensuite je compris que j'allais à nouveau me retrouver peu vêtue devant lui. C'était bien la dernière fois que je participais à une soirée pyjama avec les filles, parce qu'à cause de ça je me retrouvais en nuisette, ce qui ne serait probablement jamais arrivé en temps normal puisque Sheila m'avait presque forcée à l'enfiler, pour "être dans l'esprit soirée pyj" comme elle disait. Voyant ma gêne, Raphaël reprit la parole.
- Ne t'en fais pas, ça peut attendre. Par exemple tu pourras me la rendre après m'avoir expliqué ce qui vient de se passer avec ta Marque, et aussi ce que tu as fait hier à Lydie pour qu'elle se retrouve immobilisée.
Et merde !
Il avait bien tout vu. Je tentai donc une diversion.
- Quoi ? Hier ? Mais on est quel jour là ? Je suis restée évanouie combien de temps ?
- Tu as passé un jour à comater sur ce canapé, me répondit-il puis il ajouta en plissant les yeux après un silence, n'oublies pas je travaille à la CIA Anaïs, je me souviens très bien que je t'avais posé des questions, et j'attends encore des explications de ta part.
Il croisa les bras devant son torse et me fixa de son regard gris en attendant que je prenne la parole
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Les Sentinelles 1 - La Sentinelle D'Argent
ParanormalMa vie de lycéenne normale a basculé du jour au lendemain, lorsque je suis devenue une Sentinelle, membre d'une organisation secrète luttant pour la protection de sept artéfacts. Chacun de ces objets permet à chaque Sentinelle d'avoir un pouvoir qui...