Chap #32

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Hello ! Je vais essayer de sortir un chap par semaine quand même :) 

En espérant que ce soit au niveau du reste ! Bonne lecture <3 

***

Le lendemain, quand nous descendions pour nous rendre à la fac, Shoto était là. Deku eut l'air surpris. Ça rallongeait son trajet de passer par chez nous, mais je ne ne dis rien.

- Salut Shoto ! Tu t'es perdu ? dit Deku d'un ton jovial.

Shoto, lui fit un demi sourire accompagné d'un "bonjour".

- Zut, j'ai oublié un truc en haut, partez devant, on se rejoint à la fac, s'écria Deku.

Quelle discrétion... 

On marchait en silence. Je ne savais pas quoi dire et il était hors de question que je cherche un truc banal à sortir pour entamer la discussion, ça c'est un truc du nerd. Shoto aussi, apparemment, ne cherchait pas à briser le silence. Ça dura jusqu'au métro. A cette heure, il y avait beaucoup de monde. On se retrouvai serrés dans la rame. Il me lança un regard et souris légèrement.

- Je vais pas partir. Ta mauvaise humeur me fais pas peur, dit il simplement sur un ton de défi.

Je ne répondis rien. On verra, il pensait tout pouvoir encaisser, mon amour pour le nerd, ma mauvaise humeur, ma colère et sa propre peine. Quel prétentieux. 

La journée passa normalement. Le repas de midi me semblait plus animé que d'ordinaire, ou alors je commençais à sortir de ma léthargie. Cependant je n'étais pas encore d'humeur à bavarder et je sentais que je pourrais basculer de nouveau dans la déprime très facilement. Je ne savais même pas si j'avais envie de me battre. La peine, la déprime, j'avais l'habitude, au final, ça semblait presque normal pour moi. Un état rassurant, car habituel. J'avais du mal à écouter en cours, je gribouillais des trucs sur la marge de ma feuille. 

J'étais perdu surtout. Cette nouvelle inconnue dans l'équation de ma vie foutais le bordel en moi. Même si j'étais pas très bien parti de toute façon. Je ne savais pas vraiment comment réagir, quoi attendre. Que faire de ce que je ressentais pour Deku et ce que je ressentais pour Shoto. En fait j'étais frileux de me laisser vraiment ressentir des choses pour Shoto pour deux raisons. La première, j'aimais déjà et je savais que c'était tellement douloureux, dangereux, que ça pouvait vous réduire en esclave, vous détruire et j'avais déjà donné une fois, j'étais pas très chaud pour revivre ce genre de truc. Je suis pas indestructible. Et ensuite, je savais que pour vraiment être à fond dans ce que je vivais avec Shoto, je devais réussir à me libérer de Deku. Je n'arriverais pas à être complètement heureux avec lui tant que je penserais tout le temps à Deku, tant que je passerais mon temps à souffrir. Et j'avais peur de ce que ça voulait dire. Une séparation ? Comment ? De toute façon pour le moment c'était impossible à cause de la fac, notre taff, notre appart. Ça me rassurais. Mais je savais que ça me retenais. Ça m'empêchait d'être à fond dans cette histoire, car la douleur de ne pouvoir être avec celui que j'aime m'accompagne au quotidien et fait de moi quelqu'un de sombre qui a du mal à profiter et qui est toujours un peu ailleurs. Une pensée noire flottait souvent dans mon esprit : si j'avais pas l'intention de me lancer à fond, ça servait à rien de faire souffrir Shoto plus longtemps. Mais voilà, j'arrivais pas à prendre la décision de le quitter. Et je savais au fond que cette morosité, cette mauvaise humeur, cette déprime que je me traînais et qui me bouffais en ce moment, c'était une façon d'essayer de faire fuir Shoto tout en me dédouanant. Quel lâche j'étais. J'avais honte de moi, je me sentais faible. J'avais envie de me libérer de tout ça, j'avais juste envie de crever parfois. Mais je le ferai pas, parce que ça détruirait Deku et que si il y avait un truc que je pouvais pas faire, c'était lui faire du mal, même si ça signifiait rester là, sans pouvoir rien attendre de la vie, à souffrir en le regardant vivre sa vie et être là pour lui, quand il aurait besoin de moi, même si c'était juste pour cuisiner. La sonnerie annonçant la fin du dernier cours de la journée retentit, me sortant de mes réflexions. Eijiro me rejoint à la sortie de la salle.

- Tu avais vraiment l'air ailleurs aujourd'hui... me dit-il

- hum ?

- Tu va bien ?

Je le regardais. J'aimais pas cette question qui m'offrait deux choix : premièrement mentir et je déteste ça, je suis franc et direct. Ou dire non et devoir m'expliquer. Et j'aime pas parler de ce que je ressens.

- Viens, je vais te payer une bière et si tu veux on parle de toi et si tu veux pas je te change les idées en parlant d'autre chose.

Je haussais les épaules. C'était plutôt Deku qui faisait ça habituellement. Mais à Deku je pouvais parler de rien. En même temps, j'avais aucune envie de parler de ma situation. Je sais pertinemment ce que les gens vont dire. Que je dois m'éloigner de Deku, que c'est pas sain pour moi d'entretenir l'amour que j'ai pour lui ainsi sachant que c'est sans espoir... bla bla bla... JE NE VEUX PAS ENTENDRE CA. Je ne suis pas prêt à vivre sans lui et puis quoi bordel on dirait que je suis la seule personne au monde à être amoureux. Pourquoi personne ne comprend ? Vous savez ce que c'est aimer vraiment quelqu'un ? Putain ! Essaye de faire agir raisonnablement quelqu'un de vraiment amoureux. C'est pas logique ni raisonnable l'amour. C'est en ça qu'on reconnaît que c'est de l'amour. Ça vous rend con, ça vous fait faire des choses que vous n'auriez jamais fait en temps normal, des choses qui vont parfois contre vous, contre votre bonheur, parce que ce n'est plus la chose la plus importante pour vous à cet instant. C'est une putain de maladie, c'est un piège. Pas d'anticorps, pas de vaccins. Ça se niche en vous comme un cancer. Incurable. Et en même temps on a pas envie d'en guérir. Et je saurais même pas pourquoi. Pourquoi j'ai tant besoin de lui, de sa présence alors qu'il ne se passera rien. Je ne veux pas m'éloigner maintenant, ça servirait à rien parce que j'ai pas envie de me sortir de cette situation, je n'y arriverais pas si j'ai pas vraiment envie. Je suis pas prêt à encaisser la douleur de la vie sans lui. Qu'est ce qui me donnerais la force de sortir de mon lit si il n'est pas là ? De faire les courses ? De me nourrir ? Shoto ? Mon cœur se serre. Oui je ressens un truc pour lui. Ça me fait peur. Pourtant il a plus à m'offrir que Deku. Vous allez me prendre pour un fou mais je crois que je commence à comprendre pourquoi on baise pas. Ça serait trop facile. Il veut plus d'engagement. Il veut pas être un plan cul. Il me l'a dit mais j'en avais pas vraiment saisi le sens. Merde ça risquait d'être encore long. Et j'étais là, à ressasser tout ça pour la millième fois, incapable de prendre la moindre décision, je préférais rester dans cette merde, tétaniser à l'idée d'enclencher un truc qui me ferai le perdre. 

- Ok, répondis-je à Eijiro. J'ai besoin qu'on me change les idées. Mais on parle pas de moi, laisse tomber.

- Ca me va.

A Deku 18:06

Je sors boire un coup avec Eijiro.

J'hésitais avant de l'envoyer. D'habitude je préviens Deku pour pas qu'il s'inquiète, mais on est pas en couple. En même temps, j'ai toujours fais ça. Si je lui dis pas il risque de s'inquiéter. Ou peut être que je me fais des illusions, c'est pas ma mère et j'ai pas 12 ans. Mais ce qui est sûr c'est que Shoto est déjà avec lui et qu'il vont m'attendre à la sortie de la fac pour rentrer. Si je lui envoie ce message, Deku va lui dire que je l'ai prévenu, lui, c'est pas très gentil pour Shoto. Ça serait plus logique de prévenir mon petit ami qui m'attends à la sortie de la fac. Mon petit ami qui est avec l'autre personne que je traite comme mon petit ami mais qui ne l'est pas. Je pourrais leur envoyer à tous les deux, mais si je fait ça, ça fait passer le message que je les traite pareil. Et Shoto désire surement un traitement de faveur, étant donné que c'était lui mon petit ami. Il est pas bête, il comprend et interprète chaque chose. J'avais envie de vomir. C'était compliqué mais je devais choisir le destinataire correctement. Mais en choisissant Shoto je m'engageais sur la voie qui finirais par m'éloigner de Deku, non ? Ou alors je préviens personne mais c'était vraiment pas sympa. Je soupire. Je change le destinataire et l'envoie à Shoto. J'ai vraiment vraiment vraiment envie de vomir. Est-ce que je suis en train de faire le mauvais choix ?


***

Voilà voilà, en espérant que ça vous permette de tenir jusqu'à la semaine pro (en plus il est vraiment long celui là !) 


Bisous bisous !

Son emprise [Katsuki-...]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant