Chap #46

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Bon, il est très court celui-ci. Mais j'espère que vous le trouverez beau, c'est un passage que j'ai écrit il y a si longtemps. Genre, presque un an. Le temps passe... 

Bonne lecture ! 

***

Je me lève et marche jusqu'à la porte de ma chambre pour la fermer doucement, il était parti et je n'étais plus obligé de me montrer fort. C'était le moment.

Il était temps d'achever le stupide espoir que j'avais formé à mon insu. Celui qu'un jour ça serait possible, qu'il changerait peut-être d'avis, qu'il se rendrait compte qu'il avait jamais rien compris à notre histoire, qu'il m'aimait et qu'il m'appartenait.

Et putain de bordel, je pensais que j'étais en train de souffrir en l'aimant sans retour, en fait c'était rien du tout, la douleur qui me traversa à cet instant était bien pire que tout ce que j'avais pu endurer auparavant, additionné. Elle n'avait pas de sens, elle me transperçait, elle était juste incontrôlable et me jetait à terre.

Elle creusait un putain de trou, une plaie béante, ouverte, à vif, à l'air. Je me laissais tomber sur les genoux, le souffle coupé. J'avais tellement construit ma vie autour de ce mensonge que la vérité était violente. Je pensais que mon esprit avait intégré le fait que c'était mort, mais apparemment non. Il se disait que tant que je l'avais pas dit, tant qu'il avait pas cette info, tant qu'il aurait pas confirmé ce que je croyais, tout était encore possible.

J'avais beau le savoir, que nous n'avions aucun avenir ensemble, le confronter, ce n'était vraiment pas la même chose. Entendre de sa bouche qu'il ne pourrait jamais m'aimer comme moi je l'aime rendait ma vie inutile, ôtait mes rêves, m'emplissait de vide. L'air me manquait, mes poumons me brûlaient, je tremblais légèrement et me retenais de pleurer vraiment. Les larmes coulaient en silence le long de mes joues, mais je voulais crier, hurler. Je retenais ce besoin en moi pour ne pas alerter Deku.

Dans quelques heures je devrais bosser comme si de rien était, à la pizzeria avec Deku. Avec Shoto. Putain. Putain !  PUTAIN ! L'idée que je puisse être debout, comme d'hab, à livrer des pizzas, comme si tout était normal, comme si la vie n'était pas en train de me broyer, je ne savais pas comment je réussirais à le faire.

Mais il le fallait.

J'avais 4h, 4h pour reprendre le dessus et avoir l'air normal.

Je voulais faire du sport, déchirer mes muscles sous l'effort, mais je me sentais même pas en état de me relever.

Quel con.

Pourquoi j'ai fait ça.

Pourquoi j'ai tellement bu ?

Mon tel vibra.

De Shoto à 14h07

Izuku me harcèle pour que je vienne te voir. Si je le fais tu me jette dehors ?

En vérité non, en vérité si il vient je n'aurais pas la force de le jeter. J'imagine un instant pouvoir me reposer sur lui... Être simplement dans ses bras, ne pas pleurer sur le sol, mais partager cette peine avec quelqu'un capable de la confronter avec moi.

Je me reprends, il ne faut pas qu'il vienne. Je risque de faire des choses que je vais regretter. J'ai déjà fait assez de merde hier.

A Shoto à 14:08

Ouais

De Shoto à 14:08

Tu devrais pas, tu devrais me dire de venir. Même pas besoin de le dire avec des mots. Si c'est trop dur tu n'a qu'à m'envoyer un message vide. Si je le reçois je viens, je dirais rien. Je serais juste là pour toi, avec toi.

Je ne sais plus pourquoi je le repousse. Mais je sais qu'il y a une bonne raison et qu'il faut pas que je me laisse avoir par ma faiblesse passagère. Je lance mon tel sous mon lit, loin. Je reste là, sur le sol poussiéreux, combien de temps ? Je ne sais pas je m'en fou. Assez pour que j'arrive à contrôler la douleur. Je sais qu'elle ne faiblira pas de si tôt et qu'il faut juste que je m'adapte à ce nouveau niveau de souffrance.

Ça va aller. Je vais survivre.

Et je sais que ce sera dur un moment. Mais ça va passer.

Je continuerais à me lever, aller en cours, bosser et vivre avec Deku. Je me concentrais là dessus. Même si un poids pesait sur ma poitrine.

Je me relève, mes genoux me font mal. Je crois que j'ai repris le dessus. Je me sens encore barbouillé et j'ai mal au cœur mais je suis debout. Je me sens capable d'avancer. J'ai besoin de m'occuper.

Je sors de la chambre pour aller manger un bout dans la cuisine. Il n'y a aucun bruit dans l'appartement. Je n'aime pas trop ce silence pesant.

*** 

J'espère que je vous ai pas trop déprimé mes lecteur.ice.s adoré.e.s, en plus c'est dimanche soir 

Plein d'amour sur vous, que votre semaine soit merveilleuse ! 

Son emprise [Katsuki-...]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant