Chap #53

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Je suis bien contente d'avoir réussi à trouver quelques heures pour finir d'écrire ce chapitre, ca me donne l'immense satisfaction de le partager avec vous ! Bonne lecture <3 

*** 

Une fois qu'ils sont parti, j'allume mon pc et envoie un sms à Eijiro pour lui dire de me rejoindre dès qu'il est rentré. On joue jusqu'à ce que je doive partir bosser.

La soirée se passe tranquillement et je bosse bien, il y a des livraisons jusqu'à la toute dernière minute. J'étais de fermeture mais, lorsque je sors de la pizzeria, je ne suis pas du tout fatigué. Je reste un moment dehors à me demander ce que je veux faire. Je me rends vite compte que je cherche plutôt une réponse à la question "pourquoi j'ai envie d'aller voir Shoto ?".

Je déverrouille par réflexe l'écran de mon tel et le fixe comme si la réponse allait s'afficher par magie dessus.

Je souffle un petit nuage de buée dans l'air frais et le regarde disparaître.

Je ne trouve pas de réponse, mais décide de suivre mon instinct.

Je marche dans les rues vides jusqu'à la porte de son immeuble, un chemin qui me paraît familier maintenant. Je monte les escaliers, j'arrive en haut et je frappe sans même imaginer un instant qu'il puisse dormir malgré l'heure.

J'entends des pas, puis je l'entends avancer jusqu'à la porte. Il regarde surement qui s'est, puis ouvre.

Il me toise avec son expression si particulière sur le visage. J'attends qu'il l'ouvre.

- Ça faisait longtemps

Je fais mine de vouloir rentrer et il me laisse passer. On reste quelques instants dans le silence. Je sais absolument pas pourquoi je suis là, je n'ai pas trouvé de réponse en venant.

- Tu veux boire un truc, genre un thé ou ..?

- Ouais

J'apprécie qu'il me demande pas direct ce que je fou là. Je pense qu'il me laisse le temps de me sentir à l'aise pour parler ou une connerie comme ça, mais j'ai rien à dire.  Je m'assoie et le regarde préparer le thé. Il remplit la bouilloire, fait chauffer l'eau, pendant ce temps il sort des sachets et des tasses. En attendant que l'eau soit chaude, il s'adosse à son plan de travail, le regard sur moi jusqu'à ce que ça bipe. Il verse l'eau dans les tasses. Puis quand il pose les deux tasses fumantes devant nous, je sais qu'il va falloir trouver un truc à dire.

- Tu es venu pour parler de quelque chose  ? fini il par demander.

- Non.

D'un coup j'ai peur qu'il pense que je suis là pour qu'on se remette ensemble. Ça paraîtrait logique mais non, alors j'ajoutes.

- Je suis pas venu pour qu'on se remette ensemble, ok ?

- Ça me va d'être là avec toi si tu as besoin. Juste comme ça.

- hum

Je souffle sur le liquide brûlant et colle mes mains sur la tasse. Elles sont froides et je les réchauffe en me défiant de les laisser contre la tasse le plus longtemps possible, jusqu'à ce que ça me brûle trop.

- Je ...commence t-il avant de se taire.

Je le regarde en me demandant s'il a réfléchis depuis longtemps à un petit discours qu'il veut me sortir et s'il cherche le courage de cracher les mots qu'il aurait préparé et répété dans sa tête des dizaines de fois. Comme les mots que j'avais choisi pour avouer peut être un jour à Deku que je l'aimais. Finalement je n'ai pas pu m'en servir.

- Je sais que ça pourrait prendre encore du temps. Je veux dire... J'ai compris qu'avant de te rencontrer, je n'étais pas prêt à tomber amoureux. Tu es peut être pas encore prêt a passer a la suite...

Il reste silencieux un instant.

- Et je dis la suite, je dis pas oublier Izuku, ajoute t-il avec un regard soutenu.

Je comprenais pas pourquoi il était encore là, à attendre après moi. Mais ce n'étais pas grave, au contraire, parce que je comprenais pas non plus pourquoi je continuais à m'accrocher à Deku. Alors..

Je fais tourner ma tasse entre mes doigts. J'aimerais vraiment dire quelque chose, je voudrais au moins lui donner un truc. Mais, plus je réfléchis, moins je trouve quelque chose. Je souffle doucement sur le liquide brûlant.

Qu'est ce que je ressens ? je pourrais au moins lui dire ça.

- J'ai mal. Tout le temps. Même quand je suis heureux, articulais-je difficilement.

- J'ai mal aussi, me répondit-il calmement.

- T'as mal tout le temps ? demandais-je intrigué, levant les yeux vers lui.

- Oui, tout le temps. Et je suis souvent en colère aussi, m'avoua-t-il.

- Pareil... Je suis désolé tu mérites pas ça.

- Pas plus que toi.

Je ne pense pas qu'on ai jamais parlé de ça. Je me doutais qu'il ne devait pas être tout le temps bien. J'y pense parfois quand mon regard croise la peau meurtrie du côté gauche de son visage. Mais on en a jamais parlé. Sans y penser, je pose mes doigts sur mon visage, au même endroit que se trouve sa cicatrice. Il baisse les yeux sur sa tasse et je fais de même avant d'ajouter :

- Certains jours je veux juste crever. Je veux que tout s'arrête, je suis épuisé. Je veux que cette douleur me lâche, dis-je.

- Mais tu ne le feras pas.

Ce n'était pas une question mais je répondais quand même.

- Non

- Pour Izuku ?

Je hausse les épaules. Je n'en sais rien, c'est juste pas mon genre. De toute façon, y'a rien qui prouve que la mort sera moins pire...

- Tu sais, tu auras peut-être mal toute ta vie. Mais pas tout le temps. Et le temps où tu vas pas mal, tu pourrais le passer avec moi par exemple. Et puis, je peux aussi être là quand ça va mal si tu veux. Parce que moi je sais ce que c'est aussi.

On finit notre thé en silence et c'est pas si mal. Je me sens pas si mal. Quand j'ai fini je me lève et lui annonce que je rentre.

- Il n'y a plus de métro

- M'en fou, ça me gène pas de marcher, je lui réponds et je lui fait un léger signe de main avant de sortir.

Je l'entends fermer la porte à clé après avoir descendu quelques marches.

***

Bon après midi ! 

Son emprise [Katsuki-...]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant