Je faisais parcourir mes doigts sur les cordes de ma guitare. Le son qui en sortais est magnifique. Je chantais les paroles d'une chanson écrite par ma mère. Elle me l'avait montrée lorsque j'étais plus jeune et j'avais tout de suite inventée une mélodie. Je rangeais ma guitare dans son étui, avant de ne la pousser sous mon lit. Je sortais de ma chambre et me rendais dans la cuisine. Ma mère et mon frère m'attendaient à la table, comme toujours à 17h.
- Le repas est dans la cuisine, faisait remarquer ma mère.
Je me prenais une assiette et y servais une portion. Le repas était toujours mangé dans le silence, c'était un moment où nous nous recueillions. Parfois, ma mère nous racontait sa journée, mais sinon cela se faisait dans le silence. Ma famille n'était pas du genre bavarde, et ce pour tout le monde. En revanche, un simple regard suffisait et nous nous comprenions.
Ma mère ramassait nos assiettes et les rangeaient dans le lave-vaisselle. Je remontais dans ma chambre, en fermant la porte.
Je continuais d'écrire la mélodie pour la chanson de maman. Tout cela sonnait vraiment bien. Quelques coups sur ma porte se faisaient entendre. Je balança mes jambes hors de mon lit et ouvrais la porte. Ma mère se trouvait de l'autre côté. Ses cheveux roux striés de mèches grises étaient relevés dans un chignon. Ses longs cils étaient accentués de mascara et une fine ligne de eye-liner recouvrait le dessus de ses paupières. Elle défripait, d'un geste rapide, sa robe noire et me regardait d'un air grave.
- Je dois te parler, disait-elle.
Je la regardais. Toute l'inquiétude se faisait voir dans ses yeux. Elle s'assoyait sur le lit en même temps que moi. Les planches de plancher craquaient sous nos pas coordonnés.
- Cette année, disait-elle d'un air grave, tu vas dans une nouvelle école. Et je sais que se sera dure, mais tu ne dois pas parler de ton collier et...
- Je sais, tu me le répète cent fois par jour, disais-je.
Elle soupirait et continuait.
- Tu devras faire attention. Ta vie est précieuse et tu n'en auras pas d'autres.
Je la regardais, penchant la tête sur le côté. Elle savait que je ne tenais pas tant à ma vie et le fait de faire allusion à mon "problème" plusieurs fois par jour, me rendais mal alaise. Elle se taisait cette fois, en gardant son regard posé sur moi. Je savais qu'elle détestait mon attitude envers ce sujet. C'était un peu comme si elle portait la malédiction et non moi. J'aime ma mère et je ne veux en aucun cas qu'elle ait à vivre cela.
- Je peux te montrer la mélodie, proposais-je.
Elle secouait la tête et sortait de ma chambre. Je savais que ma mère tenait à moi, mais elle n'avait jamais démontrée d'affection réelle. Elle se préoccupait seulement du collier. Le reste comme les choses que j'aimais faire, mes amis et même ma vie, ne comptait pas pour elle. Son écoute n'avait jamais été bonne, ce n'était pas son truc. Sans pour autant égoïste, elle aimait parler d'elle et de sa vie "passionnante". Déjà plus que la mienne, en tout cas.
Je sortais de mon sac, mes livres de cours et mes feuilles de devoirs. Seulement des papiers à remplir sur ce que j'aime faire et autres trucs du genre. J'entrais une écouteur dans mon oreille et prenais un crayon. Je commençais à travailler. Je n'avais jamais été douée à l'école. Demain, c'était lundi et je devais remettre tous mes devoirs. Je n'avais pas travaillée de l'été. Je devais alors, tout faire maintenant. J'avais cette mauvaise habitude de faire tout mes travaux à la dernière minute.
Après deux heures de travail intensif, je rangeais le tout dans mon sac et prenais une douche. En sortant, j'enfilais un pyjama et m'endormais dans mon lit, sous les couvertures chaudes.
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I Believe
FantasyCroyez-moi j'y est déjà pensée. Si seulement la vie était simple. Si seulement la famille, les amis, les personnes qui t'entourent. Imaginez comment serait la vie sans eux. Pire encore, imaginez comment serait la vie si elle dépendait d'un simple ob...