Contre toute attente, je me retrouve à ne plus supporter les minutes qui semblent s'écouler bien trop lentement. Je rassemble mes affaires en vitesse, puis traverse l'amphi à grands pas pour pouvoir sortir, l'atmosphère devenant bien trop pesante sous son regard azur. Le professeur ne dit rien, la fin du cours étant proche de toute manière.
Lorsque je m'adosse au mur le plus proche, j'expire. Seulement, le campus immergé dans le calme ne demeure pas longtemps, puisqu'une voix rauque s'élève :
- Pas si vite...
Asher se rapproche petit à petit, son corps imposant dominant rapidement le mien. Je ne peux pas reculer, le mur derrière moi, m'en empêchant. Il se permet donc de continuer à avancer. Sa taille est bien plus importante que moi.
- Tu t'es enfuie avant que je ne sache comment tu t'appelles, Gourmande.
Je ne dis rien, sa voix se fait plus suave :
- Je n'en ai pas terminé avec toi.
Je hausse un sourcil.
- Qu'est-ce que tu n'as pas terminé ? On n'a rien commencé...
Il pose ses deux mains de part et d'autre de mon visage, paume contre le mur. Son visage est proche du mien, je sens son souffle mentholé effleurer mes pommettes. Étrangement, mon cœur tambourine contre ma poitrine. Je reste impassible pas devant sa carrure impressionnante et son approche brutale.
Au fur et à mesure qu'il me sonde, ses lèvres se rapprochent des miennes. Il suffirait que je bouge un peu pour qu'elles s'effleurent le temps d'un instant. Simplement de quelques centimètres.
Instinctivement, mes paupières se ferment, comme pour m'inciter à me concentrer, à trouver une échappatoire. Dans l'espoir de, peut-être entendre une voix qui me dicterait quoi faire.
Je rouvre les yeux, en constatant que je suis seule face à lui. Son visage s'avance encore et une sensation que j'ai déjà expérimentée s'installe dans le creux de mon ventre. Ce n'est pas une sensation désagréable, mais je suis forcé de l'arrêter en posant mes paumes de mains contre son torse particulièrement robuste. Il ne s'écarte pas pour autant, en continuant d'approcher son visage du mien, je ne l'empêche plus. Une tension bien trop présente m'oblige à vouloir un tant soit peu frôler sa bouche.
Je ne sais plus si c'est ce que je souhaite ou non, mais d'une manière ou d'une autre, je suis prise au piège, par ses deux bras qui m'emprisonnent. Alors, je ferme simplement les paupières, incapable de me désister, mon corps réclamant presque satisfaction.
Brusquement, son souffle chaud disparaît pour laisser place au froid glacial qui refroidit instantanément mes joues, sûrement rouges. Je regarde face à moi et remarque son sourire diabolique sur son visage d'ange.
Ce type est totalement contradictoire.
Encore une fois, il approche sa bouche, mais la dévie vers le creux de mon oreille pour y murmurer :
- Et maintenant, on a commencé quelque chose ?
Je frissonne légèrement en secouant la tête pour le contredire.
Il continue :
- Je crois que si.
Je retiens ma respiration, avant qu'il ne poursuive encore :
- Selon moi, tu attendais quelque chose dont tu avais irrépressiblement envie, pas vrai, Gourmande ?
Je remue négativement la tête de nouveau.
Il murmure toujours, mais cette fois d'une voix bien plus captivante :
- Puisque tu as décidé de me faire chier, que dirais-tu d'un jeu ?
Je me fige. Curieuse, j'attends de voir ce qu'il propose.
- Le premier attiré vers l'autre à perdu.
Je reste silencieuse. Ses paroles ont le mérite d'être clair, je me surprends à esquisser un sourire. L'idée de relever un défi ne me déplaît pas. Sait-il seulement que je suis bien plus douée qu'il ne pense ? Sait-il que je ne fréquente personne depuis presque cinq mois, et qu'il est devenu facile pour moi d'ignorer ou de ne presque plus rien éprouver ?
Sa voix s'élève une nouvelle fois :
- Partante ?
Encore une fois, je ne contrôle pas mon sourire en coin lorsque je prononce sur un ton provoquant :
- Partante.
Il s'éloigne avant que la sonnerie résonne. Il ne dit plus rien, les étudiants arpentant désormais le campus.
Des étudiants nous jettent quelques regards indiscrets, réjouissant Asher. La différence est bien là : Il aime s'affirmer, être le centre de l'attention. Moi non, je favorise la discrétion.
Nous ne sommes définitivement pas compatibles. Être attiré ? Inenvisageable.
VOUS LISEZ
Attire-moi
RomanceTOME 1 Et si le désir n'était en fait rythmé que par de simples règles d'un jeu dangereux... Il n'y a qu'une seule règle essentielle. Le premier attiré vers l'autre a perdu. Mais qu'en est-il lorsque deux individus pourvus d'un fort caractère sont...