Attire-moi

Chapitre 83

Asher me comprime contre son torse, comme pour pouvoir étouffer mes sanglots.

- Tout va bien, Hailey...

Son murmure rassurant, m'indique que ce n'est que le passé, que cette route m'a enlevé une personne importante, mais que je dois continuer d'avancer.

- C'est ici que...

Encore incapable de prononcer une phrase entièrement, sans être coupé par ma respiration, mes larmes redoublent d'intensité.

C'est misérable. Je ne suis même pas capable de me calmer.

Je dois me faire une raison. Mya est partie.

- Hailey, calme-toi...

Asher brise le silence.

- Je te ramène chez toi, ok ?

J'ai l'impression de n'être qu'une charge en plus pour lui. Il supporte non seulement son cruel passé, mais il m'aide aussi à supporter le mien, sans même en connaitre les détails.

Il s'est confié à moi, en ressassant d'affligeants souvenirs, et moi, j'en suis incapable, impuissante d'en faire de même.

À bout de souffle, je parviens à lui chuchoter :

- Je ne veux pas remonter dans cette voiture.

C'est dans une voiture, sur cette même voie, que Mya s'est envolée.

- Hailey, qu'est-ce qu'il t'arrive ?

Je reste muette. Toutefois, il a comprend rapidement.

- C'est ici ?

J'acquiesce douloureusement.

C'est ici, là où nous sommes actuellement stationné, que sa voiture à fait plusieurs tonneaux.

C'est ici que ma meilleure amie à clos ses yeux sans plus pouvoir les rouvrir.

Oui, c'est ici qu'une partie de moi, s'est envolée avec elle.

Il me serre encore un peu plus fort contre lui.

Bryan est là.

Léo est là.

Nick est là.

Lou est là.

Camden aussi, est là.

Je ne suis pas seule. Je ne le suis plus.

Mais, plus que tout, tu es là. Je dépends de toi. Est-ce réellement une bonne chose ? Je n'en sais rien. Je n'en ai aucune idée. Pourtant, sur l'instant, je n'ai besoin que de ta présence à proximité de la mienne.

- Monte dans la voiture Hailey. Je te promets que je ferais attention.

Je dois grimper dans cette voiture. Je dois vaincre ce tourment qui m'assaille.

Asher se réinstalle derrière le volant, lorsque j'ai moi-même pris place. Son regard azur me transperce, comme s'il s'assurait que je respire correctement.

Il redémarre. Moi, je cesse de fixer la route. Mes doigts s'acharnant les uns sur les autres, arrachant les petites peaux autour de mes ongles.

Asher se stationne devant chez moi. Promptement, il saisit mes deux mains pour que je cesse de me tourmenter.

Je reste silencieuse, ses pupilles centrées sur moi, les larmes menaçant une nouvelle fois de tracer leur chemin.

Il est temps.

Il est temps qu'Asher me découvre à son tour.

Il est temps pour nous d'avancer.