Chapitre 17

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Le réveil a été compliqué ce matin. Je me suis écroulé de fatigue une fois que Bryan soit parti, épuisé par toutes ces émotions. Il ne s'est enfui que tard le soir, après m'avoir raconté les dernières choses palpitantes de son quotidien. Il m'a aussi parlé d'une soirée qui pourrait probablement me changer les idées. Je réfléchis encore, douteuse. Ça se passe ce soir, je dois lui reconfirmer dans la journée.

J'entame mon dernier cours de la semaine, il était temps que le week-end arrive, j'ai l'impression que cette semaine en a rassemblé deux psychologiquement.

Lorsque le prof décide de nous libérer, en retard, je rejoins la foule qui se rassemble à la sortie. Je me précipite entre tous ces corps, et quand je pense pouvoir atteindre ma liberté, je suis arrêté par une main imposante qui s'enroule autour de mon poignet.

Je me retourne et croise le regard de Bryan.

- Salut.

Il parait essoufflé, quand il poursuit :

- Alors, tu as décidé de venir, ce soir ?

À vrai dire, j'étais encore en train de peser le pour et le contre.

- Eh bien, c'est que...

Il plisse les yeux d'un air espiègle, avant de continuer :

- Ne t'avise pas de refuser.

Il plante ses iris bruns sur moi.

- Sérieusement, viens, ça va être sympa, tu verras.

Je suis contrainte de hocher la tête, tout en me persuadant qu'il a éventuellement raison. Je pourrais certainement me changer les idées pour la toute première fois depuis un bon moment.

Il m'offre un franc sourire, il conclut :

- On passera te chercher vers vingt-et-une heures ce soir alors.

Avant de s'enfuir et qu'on se perde de vue, il ajoute :

- Fais-toi jolie !

Il me fait un clin d'œil avant qu'il ne disparaisse de mon champ de vision.

Quand il emploie "on", il sous-entend Lou et Léo ? Certainement oui, et pour tout avouer, ça me fait encore plus appréhender la soirée. Mes derniers échanges avec Lou ne datent pas d'il y a longtemps, mais ce n'était pas non plus sur une voie très encourageante, je suppose. Quant à Léo, c'était le comique de service, il adorait faire rire son monde. Néanmoins, depuis le décès de Mya, je ne sais pas comment il va.

Avant de rentrer chez moi, je passe par le petit café du coin, comme je le fais couramment pour me commander un chocolat chaud et une petite gourmandise.

- Bonjour mademoiselle, que puis-je vous servir ?

Je souris poliment au jeune serveur qui me fait face.

- Un chocolat viennois classique et un muffin triple chocolat, s'il vous plaît.

Il pouffe.

- Fan de chocolat ?

Je réponds, enjouée :

- Complètement !

Il sourit puis s'active à me préparer ma boisson chaude et de se munir de ma pâtisserie.

- Votre prénom ?

Je lui indique :

- Hailey.

Il inscrit mon prénom au marqueur sur le gobelet en carton avant que je règle la note.

- Bonne fin de journée !

Je passe la porte pour rejoindre la sortie après l'avoir salué également.


* * *


Le temps passe à une vitesse folle, lorsque j'ai terminé de déguster mon petit plaisir. Je me rends rapidement compte qu'il ne me reste que quelques minutes pour me préparer en deux temps, trois mouvements.

Je reste cinq bonnes minutes devant ma garde-robe qui ne se compose que de jean ou de simples tenues confortables. Habituellement, j'aurais emprunté une des robes à Mya.

Après avoir tout analysé et fouillé, j'attrape ma seule petite robe noire, celle indispensable dans un dressing. Elle fera parfaitement l'affaire pour ce soir.

Lorsque je l'enfile, j'observe mon reflet dans la glace, en restant planté comme un piquet. Il y a un moment que je ne me suis pas sentie aussi jolie. Même si mes cheveux ne sont pas encore arrangés et que la touche de maquillage n'est pas ajoutée, je me trouve élégante pour la première fois depuis le décès de ma meilleure amie.

Comme prévu, j'arrange simplement mes cheveux en un coup de brosse, je les laisse naturellement retombés en cascade sur mon dos. J'applique un peu de mascara sur mes cils, mais n'en fais pas davantage.

Je vérifie l'heure et constate que dans quelques petites minutes, Bryan sera devant chez moi.

Trois coups raisonnent d'ailleurs à la porte.

J'ouvre en vitesse.

- Encore deux minutes. Je dois enfiler mes chaussures.

Il pouffe de rire.

- Tu ne perds pas tes habitudes de retardataire, hein ?

Il m'offre un clin d'œil en s'appuyant contre l'encadrement de la porte.

Après avoir mis des escarpins noirs, je le rejoins.

- Prête ?

Je hoche brièvement la tête, et il me guide vers sa voiture grise, qu'il n'avait pas encore acquise lorsque j'étais avec eux.

Mes deux anciens amis me scrutent lorsque je grimpe dans l'habitacle, une gêne personnelle s'installe rapidement lorsque leurs yeux ne décrochent pas des miens.

Attire-moiOù les histoires vivent. Découvrez maintenant