Attire-moi

Chapitre 80

ASHER

Contre sa poitrine, j'entends les battements de cœur d'Hailey contre mon oreille. J'ai fini par le faire, j'ai fini par lui faire confiance et me confier à elle. Elle a toutes les cartes en ce qui me concerne. Elle peut s'en servir contre moi, comme bon lui semble.

Son murmure interrompt nos paisibles respirations :

- Ash, tu dors ?

Ma voix rauque fait contraste à la sienne.

- Non.

Je me redresse pour l'observer. Elle a pleuré elle aussi. Je l'embrasse du bout des lèvres. Elle ferme les yeux. En les rouvrant, je distingue comme une culpabilité sans équivoque.

- Je suis désolée, Ash.

Je fronce les sourcils.

- Tu n'as pas à l'être, Ley. Tu avais besoin de réponses. Le principal, c'est que tu sois là, maintenant, non ?

Elle hoche la tête pour confirmer ce que je viens de dire.

Je la prends entre mes bras, ses doigts gelés me font frisonner à travers le t-shirt. Mon pouce trace de petits cercles sur son épaule. Soudainement, elle gigote un peu pour se pencher vers sa table de chevet et allumer une lampe.

Ses joues sont légèrement rosies.

- Pourquoi tu as allumé ?

Elle hausse les épaules, en se réinstallant.

- C'est plus rassurant.

C'est à mon tour de me pencher en l'entraînant avec moi. J'éteins.

- Mais...

Je la coupe d'un tendre baiser, réveillant instantanément ce qui se trouve sous ma ceinture. Je me tempère.

- Mes bras sont suffisants.

Elle pouffe légèrement contre moi. J'ai réussi à lui arracher un sourire.

- Ash ?

Je continue de tracer de petits cercles sur son bras.

- Si tu m'as révélé tout ça ce soir, c'est parce que tu veux que ça marche entre nous, pas vrai ?

Elle a besoin d'être rassurée.

- Tout ne dépend pas de moi, Ley.

Elle se crispe légèrement. Elle sait que c'est à son tour de me raconter ce qui la mutine.

- Tu le feras quand tu te sentiras prête.

C'est à son tour de venir cueillir mes lèvres. J'approfondis notre baiser, en passant l'une de ses jambes par-dessus moi. Mes mains se placent sur la naissance de ses fesses. Putain, elle me rend dingue.

Néanmoins, ce soir, je ne souhaite pas aller plus loin, je veux simplement que son corps soit près du mien. Qu'elle soit simplement là.

Elle arrête de butiner mes lèvres pour remettre une mèche de ses cheveux derrière son oreille. Son regard émeraude me sonde.

- Ash ?

Je fronce les sourcils.

- Ouais.

Elle reste un court instant silencieuse avant de déclarer :

- Je te fais confiance.

Instantanément, mes muscles se raidissent.

- Tu ne peux pas dire ça, Hailey.

Elle hoche la tête pour me contredire.

- Je te fais confiance Asher. Tu m'as dévoilé ce qu'il y a de plus important pour toi.

J'évalue son expression en sachant pertinemment ce qu'elle s'apprête à déclarer.

- Je sais que tu ne m'abandonneras plus.

J'évite ses iris.

- On a déjà parlé.

Elle pose son index sous mon menton, m'arrachant un frisson.

- Non. On se l'est promis sans forcément penser aux conséquences et de ce que ça incluait.

Mon attention navigue entre ses lèvres puis ses yeux.

- Qu'est-ce qui a changé ?

Proche de mes lèvres, elle murmure :

- Toi et moi. Tout, en fait.

Elle précise aussi :

- Ce jeu entre nous est achevé et tu sais ce que je ressens pour toi, Ash.

Elle me regarde fixement, je sais qu'elle attend une réponse de ma part.

- Tu veux savoir ce que j'en pense ?

Elle affirme.

- Tu me rends complètement dingue, Hailey.

Je l'embrasse lentement.

- Tu t'es progressivement emparé de ça...

Je saisis sa main pour la déposer contre mon palpitant qui bat bien plus vite que d'habitude.

- Tu le fais vibrer de nouveau, depuis que j'ai mis ces stupides règles en jeu. Tu fais ressortir ce qu'il y a de pire tout comme ce qu'il y a de meilleur chez moi.

Elle est attentive à ce que je dis.

- Je suis capable de te faire ressentir ça aussi, Ley. Je serais là quand tu seras prête à me parler.

Elle laisse délicatement son front tomber contre le mien. Nos nez se frôlent, avant que ses lèvres se posent de nouveau, mollement, contre les miennes.

Rien n'est totalement réglé, mais nous avançons. Rien n'est encore simple, toutefois jamais ça ne le sera entièrement.

Mais, ce soir, nous nous endormons l'un près de l'autre, son oreille appuyée contre mon palpitant réclamant sa tendresse, réclamant ses sentiments.

Réclamant son amour sans que je me l'avoue.