La carrure d'Asher disparait à l'extérieur de la maison. Je le rejoins, sans qu'il ne m'ait réellement remarqué.
Il tente d'allumer une de ses cigarettes, cependant il s'impatiente sous la colère, en jetant son briquet et sa clope à même la pelouse.
- Putain !
Je m'avance pour ramasser ce qu'il vient de balancer. Ses yeux se posent farouchement sur moi, je porte le mégot entre mes lèvres, en approchant le feu pour l'embraser. Il s'avance vers moi, furibond. La fumée s'engouffre dans mes poumons, mais me parait beaucoup moins mauvaise que la première fois.
Son front est presque collé au mien. S'il compte m'impressionner par son allure, il m'en faudra un peu plus. Je relâche la fumée que je ne peux plus contenir en moi, l'émanation s'échoue sur son visage. Il reste impassible, ayant l'habitude de l'odeur et l'effet du tabac.
Je lâche de nouveau la cigarette à terre avant de l'écraser sous ma chaussure.
Il représente en cet instant, une carrure irascible, donnant l'impression qu'à tout moment, il pourrait s'avérer être plus violent qu'il n'en a l'air.
Il me saisit brutalement le poignet, que c'en est presque douloureux. Il me traîne derrière lui, pour entrer de nouveau à l'intérieur. Je rencontre le regard alarmiste de Lou, mais j'essaie de la convaincre d'un signe de tête, que je gère la situation, même si je n'en suis pas pleinement convaincue.
Il se dirige furtivement vers l'étage afin d'ouvrir une porte d'une chambre inoccupée, après de nombreuses reprises.
Il la referme violemment, avant de m'y sceller, sous son poids.
Son regard bleu est saisissant bien qu'il exprime toute son agressivité a l'état brut.
- Tu me provoques réellement ?
Je ne flanche pas face à son ton déconcertant.
- Je te retourne la question.
Son bassin me presse un peu plus contre le panneau de bois derrière moi, son torse joint ma poitrine. Son souffle est haletant.
Il précise franchement :
- Notre jeu ne stipule aucune exclusivité. Je baise et roule une pelle quand je le souhaite, avec qui je veux.
Je le fusille du regard.
- Pas lorsqu'il s'agit de Lou.
Ses iris sont si sombres qu'elles paraissent quasiment noires.
- Que ce soit une autre ne te pose donc aucun problème ?
Je secoue négativement la tête pour lui affirmer que notre relation ne se restreint qu'à ce jeu.
À peine ai-je donné ma réponse, qu'il saisit mon avant-bras. Il déverrouille la porte, pour nous poster dans le couloir. Ses prunelles sont ardemment ancrées aux miennes. Il ne dévie son regard que lorsqu'une étudiante passe à proximité.
Asher la sollicite :
- Toi, viens voir par là.
Elle sourit, en s'avançant. Asher est renommé pour son statut de séducteur actif sur le campus, elle ne se fait donc pas prier lorsqu'il demande après elle.
Encore sous l'incompréhension, je l'observe faire.
Je me dégage de l'emprise qu'il a sur moi, l'étudiante étant désormais toute proche. C'est en réalisant qu'il écrase sa bouche contre la sienne que je distingue où il veut en venir.
Il rompt ce rapprochement, en la laissant pantelante. Asher m'empoigne de nouveau pour nous enfermer encore une fois, dans cette pièce qui m'apparaît maintenant étouffante.
Ma respiration se fait plus alourdie, mes yeux ne demandent qu'à relâcher les larmes de rage que je tente de retnir malgré tout.
J'ai pourtant assuré que peu importe la personne qu'il viendrait à embrasser, ça ne me ferait absolument rien. Est-ce véritablement ce que je veux, ou je laisse simplement entendre ce que je ne pense pas réellement ?
Ma gorge se noue contre mon gré. Je ne ressens rien hormis une rancœur contre lui, pourquoi ces maudites larmes ne me foutent pas la paix ?
- Tu ne vas quand même pas te lamenter ?
Son ton est purement blessant. Il n'évoque rien d'autre que de la cruauté.
- Ce n'est qu'un jeu, Hailey...
Son sourire pourrait presque être malsain, du moins s'il ne l'est pas déjà.
Sa bouche se rapproche de la mienne, néanmoins, cette fois, je réprime le dégout qu'elle me renvoie.
- Qu'est-ce que tu ressens ?
J'avale difficilement ma salive, ma gorge étant encore nouée. J'étais loin de me douter qu'en me laissant emporter dans cette rivalité entre nous, il pourrait être aussi révoltant et vicieux. Pour la première fois depuis que je me suis lancé ce nouvel objectif qu'est notre compétition, je regrette amèrement de ne pas avoir pu cerner le personnage qui est actuellement en face de moi.
Je tente d'apaiser cette amertume qui irradie l'entièreté de mon être, en vain.
Je déclare entre mes dents, pour répondre à sa question :
- Du regret.
Venimeux, il marque un recul en affichant un rictus.
- Ne prends pas autant de risque comme tu l'as fait ce soir, dans un jeu qui m'est propre, Gourmande.
Confiant, il ajoute encore :
- Tu risquerais de te bruler par le feu ardent qu'est devenu ce jeu lorsque tu y as établi l'imprudence.
Sur cette dernière phrase, il s'approche de mes lèvres pour me laisser tremblante et seule face à cette pièce vide, lorsqu'il la déserte.
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Attire-moi
RomanceTOME 1 Et si le désir n'était en fait rythmé que par de simples règles d'un jeu dangereux... Il n'y a qu'une seule règle essentielle. Le premier attiré vers l'autre a perdu. Mais qu'en est-il lorsque deux individus pourvus d'un fort caractère sont...