Chapitre 48

5.4K 258 3
                                    

Face à moi, Nick parait nerveux.

- Je veux que tu saches que c'était avant tout un passe-temps pour moi, et que tout ça est loin derrière moi désormais.

J'acquiesce perplexe.

- Il y a un an et quelque, une sorte d'évènement s'est répandu dans les rues de Strambridge, du moins, pour les habitués.

Je le laisse poursuivre :

- De bouche-à-oreilles, cette salle est devenue une vraie source d'informations. Tu n'y étais pas encore. Cette organisation s'est rependue un peu partout ensuite.

Il avoue :

- Techniquement, quand nous sommes au courant de cet évènement, la règle est de le garder pour soi. Tout humain de bonne foi, sait qu'il est invraisemblable de garder un secret très longtemps. C'est une boucle infernale.

Il plante sérieusement ses iris dans les miennes :

- Pour faire simple, ce que je vais te dire, je n'ai normalement pas l'autorisation de t'en parler, il faut impérativement que tu le gardes pour toi.

J'approuve d'un signe de tête. Il en vient aux faits :

- Ça a exclusivement lieu durant les soirs de semaine, naturellement parce qu'il est rare que les rues soient abondamment fréquentées.

Il marque une pause avant de continuer :

- Tout ça consiste à plusieurs choses à vrai dire, ça se succède du plus sobre, au plus intrépide.

Il reprend une courte respiration.

- Pour t'expliquer simplement, il y a différent concurrent dans diverses catégories.

Je fronce les sourcils.

- Je t'épargne les choses sobres. En revanche, en ce qui dépend des choses imprudentes, voire dévastatrice, ça considères : course de bagnoles, de moto, combat à mains nue, et j'en passe.

Je l'interroge troublée :

- Tu en faisais partie ?

Il secoue la tête.

- Pas directement, j'y participais d'une autre manière. J'allais en venir.

Je le laisse continuer :

- Pour qu'il y ait des concurrents, des adversaires, il faut un public, des personnes prêtes à miser, si tu préfères.

Son regard qui avait dévié sur le sol, se relève vers moi pour intercepter chacune de mes réactions.

- Et j'en faisais partie...

Il semble honteux.

- Je le faisais avant tout par passe-temps, mais également pour la thune. Ça rapportait beaucoup. Je m'y rendais aussi parce que certains de mes potes y contribuaient, j'ai fini par y prendre gout.

Je l'écoute attentivement.

- J'ai perdu beaucoup de personnes à qui je tenais, simplement parce que c'étaient des gars qui avaient besoin de ces billets pour subvenir à leur besoin ou à ceux de leur famille. Hailey, je ne plaisante pas avec tout ça, c'est risqué, malsain, parfois même nocif.

Curieuse, je le questionne :

- Quel est le rapport avec Asher ?

D'une manière ou d'une autre, je sais que tout à avoir avec lui. Toutefois, de quelle catégorie de personnes fait-il partie ? Des concurrents ? Des parieurs ?

- J'y viens...

Il fronce les sourcils.

- Pour que ce soit plus clair, il faudrait que tu t'en rendes compte toi-même. Que tu constates que ce n'est pas seulement risqué, mais d'une gravité démesurée. Il faut que tu t'aperçoives que tu dois t'en tenir loin.

Je lui demande, incrédule :

- Comment veux-tu que je m'en tienne loin, si toi-même tu en fais partie, Nick ?

Il rectifie :

- J'en faisais partie.

Il se justifie ensuite :

- J'ai arrêté d'y adhérer lorsque c'est devenu un peu plus vicieux et dangereux chaque jour. Mais, aussi parce que je t'ai rencontré, tu m'as parlé de ce que tu traversais, et je n'ai pas voulu t'impliquer, parce que...

Je le coupe promptement :

- Parce que je venais déjà de perdre Mya.

Il acquiesce.

C'est d'ores et déjà un soulagement de savoir Nick loin de tout ça.

Il continue :

- Si je t'ai mise en garde sur Asher, ce n'est pas pour rien...

Je suppose :

- Il fréquente ce genre d'événement ?

Il ne me répond ni positivement, ni négativement.

- Change-toi et rejoins-moi dehors quand tu as terminé.

Je fronce les sourcils avant d'opiner.

Nick à l'intention de me faire reconnaître que ce genre d'endroit n'est destiné à personne de censé, il est bien décidé à ce que je m'en éloigne le plus possible.

Je ressors des vestiaires, habillé comme lorsque je suis arrivé. La nuit est presque tombée, les fards de la voiture, m'indique que Nick y est déjà. Je grimpe à l'intérieur.

Avant de partir, il m'avertit encore :

- Après ce soir, je ne veux plus t'y voir, de près ou de loin. Pigé ?

Je hoche la tête.

- Compris.

Il démarre en direction qui m'est inconnue, mais par conséquent, c'est aussi sur la voie de la vérité que je m'engage.

Attire-moiOù les histoires vivent. Découvrez maintenant