L'eau presque bouillante ruisselle sur mon corps et détend chacun de mes muscles. Mon poignet ne me fait presque plus mal, je remarque simplement une légère faiblesse. Je suppose que ça finira par passer.
Lorsque je ressors vêtue de mon pyjama, je fais face au calme qui règne quotidiennement à la maison. Ma mère n'est toujours pas rentrée, elle doit être de garde cette nuit. En tant qu'infirmière, c'est plutôt courant.
Après avoir vérifié que les portes étaient fermées à double tour au rez-de-chaussée, je monte à l'étage et me glisse sous les draps froids. Le moment que j'attends chaque jour avec impatience.
Je trouve alors le temps d'attraper quelques fiches de révision et de les relire quelques fois. C'est ma méthode de fonctionnement depuis un moment maintenant, et je n'ai jamais trouvé mieux pour enregistrer. Les dates, les définitions, je parviens à tout mémoriser de cette manière. Pour les formules de maths, rien à faire, il n'y a aucun moyen qui fonctionne. Je suis apparemment fâché avec les maths ou disons que se sont plutôt eux qui sont fâchés contre moi.
Je termine de relire mon cours avant d'allumer mon ordinateur et lancer mon programme du moment. Avant que je ne le commence, je sors de ma couette et descend pour préparer mon chocolat chaud habituel.
Ma recette pour un chocolat nocturne réussi ? Simple comme bonjour.
- Du lait
- Une bonne dose de chocolat en poudre
- Une pincée de cannelle.
Le secret pour qu'il soit parfaitement réussi, c'est la durée au micro-onde, une minute vingt-trois précisément, pas une seconde de plus ou de moins. Primordial.
Une fois ma boisson chaude préparée, je remonte et m'installe confortablement, comme chaque soirée que je daigne passer seule.
Avec Mya cette petite routine s'était installée naturellement, on ne pouvait plus se passer de notre chocolat chaud devant notre programme du soir. Surtout durant les températures hivernales, comme celle d'aujourd'hui.
Après la fin de mon épisode et mon brossage de dents, je pars rejoindre les bras de Morphée, avec difficulté. Le sommeil ne semble plus vouloir de moi depuis un moment, ou serait-ce l'inverse ?
Mes dernières pensées avant d'entamer cette courte nuit, s'aventurent périlleusement vers ce type aux allures bien trop fières et son tempérament impulsif. Asher. Je ne sais pas réellement qui il est, ni ce qu'il cherche véritablement en débutant ce jeu avec moi. Je sais, sans l'ombre d'un doute, que je m'y jette sans aucune véritable crainte.
* * *
Je me réveille péniblement suite à l'alarme de mon téléphone. Foutu sommeil...
Ça va être la troisième sonnerie que j'arrête depuis quelques minutes, je présume que c'est l'instant où je dois incontestablement sortir de mon lit. Insupportable routine, tu finiras par m'avoir.
Ce que j'aimerais, c'est me réveiller déjà prête et radieuse dès l'instant où je poserais un pied hors de ma couette. Néanmoins, ce n'est que dans les cinémas que la protagoniste se réveille les cheveux parfaitement peignés et les lèvres déjà retroussées en un sourire radieux. Il est bien beau de rêver.
Pourtant, ce matin, j'ai la sensation que quelque chose diffère des précédents. Je ne souris pas, je ne suis pas non plus d'une humeur éclatante, je suis simplement un peu plus stimulé pour me rendre sur le campus. J'imagine que je n'ai pas besoin de chercher plus loin que la raison présente juste au bout de mon nez. Même si cela me paraît superstitieux, voire presque niais, je me surprends à me questionner sur ma journée, si Asher interviendra plus ou moins au sein de celle-ci. Je ferme les yeux quelques secondes avant de me faire une raison et de renoncer à attendre grand-chose de sa part. Restons sur notre objectif : le premier attiré vers l'autre à perdu.
C'est étrange cette sensation d'avoir de nouveau un objectif. D'avoir un but à atteindre. Je ne doute pas une seconde de moi, je suis convaincue de pouvoir y arriver, de ne pas céder sous ses attributs. Je suis capable de lui tenir tête, de le contrer et le séduire autant qu'il puisse le faire aussi. Ça risque d'être une tâche compliquée. Je le conçois. C'est en vérité, un objectif qui ne me mènera pas à grand-chose, peut-être même nulle part. Le fait est que, pour le moment, c'est ce qui me maintient un minimum sur un chemin qui me convient, je compte bien continuer de l'arpenter.
Il n'a pas l'air d'être le genre de type à dévoiler ce qu'il ressent, je dirais même qu'il est probablement doté d'une capacité étonnante d'impassibilité. Il n'est sans doute pas de nature à avoir une quelconque faiblesse aux premiers abords. Il va donc falloir frapper fort au moment où il s'y attendra le moins. Ce n'est pas forcément gagné d'avance. Un de ses atouts, c'est de n'avoir aucune pitié, comme la majorité des étudiants ici, qui sont forcément au courant du décès de Mya.
Il est au courant, j'en suis sûre. Il n'est pas nouveau sur le campus. Il a l'air d'être un habitué, puisqu'il s'est rendu à ce feu de camp annuel, que seuls les habitants de Strambridge sont des accoutumés de ce rassemblement. Il a l'air d'avoir pas mal de connaissances ici également. Ce sont pleins de petites choses mises bout à bout qui m'affirment qu'il est d'ici. Je n'ai simplement pas fait attention à lui, comme à la plupart des étudiants ici. Je passe le plus clair de mon temps seule, dans le café au coin de la rue ou dans la bibliothèque du campus, uniquement fréquentée par des étudiants assidus.
J'avais cette habitude de ne regarder que droit devant moi. De ne plus prêter attention aux messes basses qui devaient sûrement traiter de condoléances suites à la perte de ma meilleure amie. Ça me permettait d'échapper aux questions stupides et aux regards insistants.
Au fur et à mesure une carapace s'est construite pour pouvoir traverser l'université en toute tranquillité. Capuche sur la tête, couleur neutre... Tout afin de passer inaperçue. Cette carapace est devenue une force. La capuche noire et les tenues sombres ont laissé place à des hauts un peu plus colorés malgré mon mal-être et le manque qui m'accompagnent au quotidien. Les remarques ont cessé, les paires d'yeux s'en sont réduites à quelques-unes seulement, et malgré moi plus personne n'a osé me provoquer, ni même tenter de m'aborder. Du moins, depuis Asher.
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Attire-moi
RomanceTOME 1 Et si le désir n'était en fait rythmé que par de simples règles d'un jeu dangereux... Il n'y a qu'une seule règle essentielle. Le premier attiré vers l'autre a perdu. Mais qu'en est-il lorsque deux individus pourvus d'un fort caractère sont...