𝐑𝐞𝐧𝐞𝐠𝐚𝐝𝐞 - 𝐉𝐄𝐎𝐍 𝐉𝐔𝐍𝐆𝐊𝐎𝐎𝐊 [𝐭𝐞𝐫𝐦𝐢𝐧𝐞́]

Chapitre 51

Jeon Jungkook, lui qui avait pour habitude de déborder de charisme, était comme figé dans un monde constamment en mouvement autour de lui. L'ouïe du jeune homme, plus aiguisée que jamais, percevait parfaitement les sons qui habitaient les couloirs du plus grand complexe hospitalier du pays, alors qu'il se tenait face à cette porte qu'il craignait de passer. Sa main droite, tremblante et moite, se posa sur la poignée, hésitant un court instant à la presser, avant que tout à coup, les brefs signaux sonores de l'électrocardiogramme devinrent les seuls sons qui parvenaient à ses oreilles.

Les yeux de biche du jeune Jeon se posèrent directement sur celle qu'il aimait tant, elle qui était allongée contre ce lit médical et reliée à de nombreuses machines censées lui permettre un rétablissement plus rapide. Jungkook, en s'approchant de la jeune femme, regardait avec tendresse le visage de cette dernière tandis que les petits tuyaux transparents qui débouchaient dans ses narines lui permettaient de respirer plus facilement.

Les doigts du noiraud glissèrent sur la petite arche en plastique solide qui se trouvait à l'avant du lit, puis sur le doux drap qui recouvrait le matelas, avant de finir par effleurer les doigts glacés de la jeune Kline, celle qu'il n'avait pas une seule seconde lâché du regard. Ce fut là, le tout premier contact qu'avait eu Jungkook et Camilla après que les ambulanciers aient arraché la jeune femme des bras du garçon alors qu'elle était mourante.

Oui, le riche homme d'affaires avait senti le pouls de la femme qu'il aimait s'affaiblir de plus en plus au fil des minutes, alors enfin entendre la respiration de cette dernière lui fit aussitôt montrer les larmes aux yeux. Jungkook avait dû faire preuve de tant de patience pour voir celle qu'il chérissait plus de tout au monde et pour cause, ses vêtements recouverts de sang ne respectaient en rien les règles d'hygiène à avoir auprès des patients, alors il avait dû rentrer chez lui de façon express afin de se laver et d'enfiler des vêtements propres avant de revenir à l'hôpital tout aussi rapidement.

Le jeune Jeon renifla à de nombreuses reprises et puis il jeta rapidement un œil derrière lui, par dessus son épaule, avant de tirer la chaise qu'il avait aperçu dans le but d'y prendre place, au plus près de Camilla. Il tenait la main de sa bien-aimée avec la plus grande douceur, comme si elle était une de ses feuilles fragiles qui peuplaient le sol en automne, comme si elle pouvait se briser à tout moment.

- Mon bébé... murmura-t-il alors que des dizaines de larmes se mirent à dévaler le long de ses joues rougies. Tu me manques déjà... Je veux que tu te réveilles vite...

Jungkook enferma la mains gauche de la jeune femme entre les siennes et puis il posa son front contre celles-ci, se permettant enfin de pleurer librement en espérant atténuer sa tristesse qui n'avait jamais été aussi forte. Le noiraud pleura sans relâche pendant plusieurs longues minutes, s'excusant encore et encore tant il se blâmait pour ne pas avoir été présent lorsqu'elle avait eu besoin de lui et pour ne pas l'avoir protégé comme il l'aurait souhaité.

- Jungkook... chuchota une voix féminine peu après qu'un grincement de porte se fit entendre.

- Ou...oui... répondit-il en levant la tête tout en essuyant maladroitement ses larmes avec le dos de sa mains gauche, tandis que l'autre était encore liée à celle de Cami.

- Tu pourrais venir cinq minutes, s'il te plaît ? demanda Aimée alors que uniquement sa tête passait par l'entrebâillement de la porte.

- Je veux rester avec elle encore un peu, dit Jungkook en reniflant encore une fois pour calmer ses pleurs. Je viens tout juste d'arriver.

- La police veut te poser des questions, annonça la meilleure amie de la jeune Kline en regardant le garçon avec désolation tant elle pouvait sentir sa souffrance. Tu sais... C'est pour elle aussi. Il faut que la personne qui lui a fait ça , soit retrouvée.

Le jeune Jeon fixa un moment la blonde, un dilemme infernal prenant place dans son esprit avant qu'il ne finisse par hocher la tête. Le garçon se leva lentement de sa chaise en posant tout doucement la main de Camilla contre le matelas et puis, il déposa un délicat baiser sur le front de cette dernière. Là encore il vivait un moment déchirant, car peu importait le temps ou la distance de sa séparation avec elle, cela n'était pour lui qu'une souffrance supplémentaire.

Dès l'instant où le jeune homme quitta la chambre dans laquelle se trouvait la seule femme qu'il avait jamais aimé, les bruits qui se faisaient entendre dans les couloirs pâles du lieu arrivèrent une fois de plus à ses oreilles. Jungkook se mit directement à suivre la jeune Williams et ce fut devant la salle d'attente la plus proche, qu'elle s'arrêta pour laisser le noiraud y entrer seul, ce dernier se retrouvant instantanément face à un homme et la chef de la police nationale en personne, la dénommée Reina Wang.

- Monsieur Jeon, dit-elle en voyant le nommé entrer dans la pièce. Comment allez-vous ?

- Vous n'avez cas me le dire, répondit-il en serrant la main de la femme et de l'officier qui se trouvait près d'elle. La femme que j'aime à bien failli quitter ce monde et vous, vous n'êtes même pas capable de retrouver celui ou celle qui lui a fait ça ?

- Monsieur Jeon, interpella l'homme qui se trouvait en face du nommé. Je suis le major Argent. Je suis en charge de cette affaire et je peux vous assurer que le criminel qui a tenté de tuer mademoiselle Kline sera retrouvé. Grâce aux caméras présentes dans les locaux de 'Prime Corporation' nous pouvons déjà affirmer que l'individu était de sexe mascu-...

- UN NOM ! cria soudain Jungkook avant de serrer ses poings. C'est ça que je veux. Un nom. Pouvez-vous m'en donner un ? Pouvez-vous me donner l'identité de celui qui a essayé de tuer ma Milla ?

- Pas pour le moment... avoua le major de police en baissant la tête un court instant. L'homme était cagoulé, d'ailleurs mademoiselle Kline n'en pas pas plus vu que nous car aucun signe distinct n'était visible sur lui, cependant, nos services inspectent toutes les caméras des rues qu'il aurait pu prendre pour s'enfuir.

- Alors tout ce que vous avez n'est basé que sur des possibilités ? questionna le jeune Jeon en fronçant les sourcils.

- Eh bien... Nous avons aussi une seconde piste, déclara celui qui se nommait Ian Argent. En observant la façon dont cet homme se déplaçait, sans laisser la moindre trace de son passage, nous pouvons remarquer qu'il est très bien entraîner. Nous recherchons donc du côté des forces spéciales ou de l'armée si un ancien agent ou un agent en service possède une morphologie qui correspond à celle de celui que nous recherchons.

- Bien, souffla le noiraud en hochant la tête, essayant de ne pas faire ressortir ses émotions. Je préfère ça.

- Monsieur Jeon, dit soudainement la chef de la police, attirant aussitôt l'attention du nommé sur elle. Lorsque vous avez retrouvé mademoiselle Kline, avez-vous aperçu l'arme qui a été utilisé contre elle ?

- Non, je n'ai rien vu, répondit-il en essayant tout de même de se rappeler de ce moment qui était partiellement flou dans sa mémoire. Mais... Mais... Cela veut dire que vous ne savez même pas ce qui été utilisé ?

- La caméra ne couvrait que la surface du bureau, informa la chef Wang avant de poursuivre. Mademoiselle Kline a été traîné de force jusqu'aux sanitaires dans lesquels vous l'avez retrouvé, c'est là qu'elle a été poignardée puis enfermée, alors nous n'avons rien pu voir. Si vous non plus n'avait rien vu lors de votre arrivée, cela veut dire que l'agresseur a ramené le poignard avec lui.

- Peut-être que le type de poignard aurait pu facilement vous faire remonter jusqu'à lui, supposa le jeune milliardaire tandis de les deux représentants des forces de l'ordre semblèrent intéressés par cette hypothèse. Un poignard rare, de collection...

Ce fut à cet instant-là, lorsque Jungkook entendit sa propre supposition passer ses lèvres, qu'il comprit que le mal qui avait été fait à Camilla était en lien, de près ou de loin, avec lui, après tout, la jeune femme n'avait jamais rien fait pour que quelqu'un en vienne à lui souhaiter la mort. La jeune Kline était devenue l'une des femmes les plus respectées de Nova par des moyens on ne pouvait plus honnêtes, alors personne n'avait de raison de lui faire du mal, contrairement à lui, lui qui était détesté de gens qui ne vivaient que pour sa destruction.

'Comment détruire un homme ?'  Détruisez sa destination. Détruisez Rome et vous le verrez poser un genou à terre car personne en ce monde, même pas l'être le plus fort et le plus courageux, pouvait espérer survivre sans ce qui faisait sa cité éternelle à lui.