𝐑𝐞𝐧𝐞𝐠𝐚𝐝𝐞 - 𝐉𝐄𝐎𝐍 𝐉𝐔𝐍𝐆𝐊𝐎𝐎𝐊 [𝐭𝐞𝐫𝐦𝐢𝐧𝐞́]

Chapitre 8

La jeune Camilla Kline avait les yeux remplis de larmes et ce malgré le fait qu'elle essayait de les contenir du mieux qu'elle le pouvait. Son patron ne faisait que parler de la discussion enrichissante qu'il avait eu le matin même avec le richissime Karl Banks, l'homme d'affaire avec qui il s'était fraîchement associé sur le projet qui visait à détruire le quartier de Galys.

Cami, malgré son désespoir, ne voulait pas se montrer faible face à son employeur qui n'attendait que ça, alors elle garda la tête baissée pendant des jours, faisant encore une fois mine de poursuivre l'étude de nombreux documents. Jungkook savait pertinemment que ses mots avaient un impact sur la jeune femme, cependant, il était bien loin de penser que ses larmes coulaient dans le plus grand silence.

Le jeune Jeon était si heureux pour son projet qui allait bientôt voir le jour, qu'il n'entendait pas les pleurs de la noiraude et il ne les entendit pas pendant plusieurs minutes avant qu'il ne pose enfin les yeux sur cette dernière. Elle semblait vouloir cacher son visage à tout prix et Jungkook avait d'ailleurs immédiatement froncé les sourcils, trouvant cela étrange, pourtant, il ne se rendit compte de la situation que lorsque Camilla, par mégarde, renifla un peu plus fort qu'elle l'avait fait jusqu'à lors.

- Kline... dit le jeune homme, hésitant et confus, en s'approchant de son assistante. Kline... Tu pleures ?

La question fut à peine poser que Cami ne put davantage s'empêcher d'éclater en sanglots, gardant ses mains sur son visage alors que les gouttelettes s'accumulaient de plus en plus dans ses paumes. 'Qu'est-ce que je vais faire maintenant ? Nous allons nous retrouver à la rue.' pensa la noiraude alors que Jungkook tourna légèrement le siège sur lequel elle se trouvait afin de s'accroupir à ses pieds.

- Camilla... Qu'est-ce que... Qu'est-ce qu'il se passe ? demanda le jeune Jeon en prenant appui avec ses coudes sur ses propres cuisses.

- Cela... Cela fait des jours que vous... bégaya-t-elle avec des difficultés à respirer tant elle était angoissée. Que vous parlez de cet homme comme si... Comme s'il allait servir une noble cause...

- Tu recommences à me vouvoyer, s'étonna Jungkook en haussant un sourcil. Qu'est-ce que j'ai dit ou fait de mal aujourd'hui ?

Le beau milliardaire donnait l'impression de ne pas comprendre la réaction de son employée et n'importe qui aurait pu croire que c'était réellement le cas, néanmoins, la jeune femme qui avait passé pas moins de neuf jours en sa compagnie savait qu'il était bel et bien en train de faire preuve d'hypocrisie. Il savait que la jeune Kline se faisait un sang d'encre pour le quartier dans lequel elle avait grandi et lui, aussi méprisable que cela pouvait paraître, il ne souhait que faire davantage de mal à cette fille qui ne fait que l'affronter constamment.

La pièce avait en l'espace de quelques secondes sombré dans un silence des plus froids, cependant, sans prévenir, Camilla se mit à rire, retirant par la suite ses mains de son visage. Le cœur de Jungkook se serra alors violemment lorsqu'il vit les yeux rougies et les joues humides de la noiraude alors qu'elle regarda un court instant le plafond afin de réprimer d'autres larmes qui ne demandaient qu'à être versées.

- Ah... soupira Cami en regardant son patron une fois ses esprits retrouvés. Quel bon menteur faites-vous... Avez-vous fait des études spéciales pour vous spécialiser dans l'art du mensonge ? Cessez de faire comme si la peine des autres vous atteignait. Vous ne pouvez pas vous mettre à la place de qui que ce soit car vous, monsieur Jeon, vous n'êtes qu'un monstre.

La jeune femme recula immédiatement le siège dans lequel elle était assise afin de s'éloigner juste assez de Jungkook et puis elle se leva de la place avant de prendre direction vers la sortie de la grande salle pleine de lumière. Elle avait saisit son sac qui se trouvait sur la table basse et en un rien de temps, elle était sortit du bureau du directeur de la 'Jeon International Industry' sous les yeux confus de ce dernier.

Camilla n'avait fait qu'exposer la vérité à Jungkook et lui, qui habituellement n'avait pas d'état d'âme, commençait à se sentir étrange. Pour la toute première fois, le noiraud éprouvait du remord, cet étrange sentiment qu'il ne pouvait décrire tant il ne l'avait que très rarement expérimenté.

'Suis-je allé trop loin ?' se demandait le jeune homme d'affaires en ébouriffant légèrement lui-même ses cheveux d'un noir intense. Il se sentait différent et il n'en comprenait pas la raison alors il s'était mis à décharger sa frustration, renversant son bureau avec férocité avant de s'en prendre à toutes les étagères qui se trouvaient autour de lui sans même se soucier de ces nombreux éclats de verres qui se trouvaient éparpillés sur le sol.

Jungkook avait toujours su garder son calme et pourtant, à ce moment là, il ne se sentait plus capable de continuer à rester de marbre. Il était en colère et puis ce fut brusquement qu'il se laissa tomber sur le sol dans un coin de la pièce, commençant à pleurer à chaudes larmes. Le jeune Jeon se rappela alors de la dernière fois où il avait versé des larmes, un souvenir déchirant envahissant ses pensées pour le faire pleurer davantage.

À cet instant là, Jungkook était un homme faible, aussi impuissant qu'un enfant. Il ne se sentait plus comme l'homme impitoyable qu'il était depuis déjà plusieurs années et son constant besoin d'attention fut si fort qu'il ne sut que faire à part appeler la belle Yaelin Moore, cette oreille qui avait toujours su l'écouter lorsque son monde à lui se déchirait. La femme n'avait comme toujours pas perdu de temps pour rejoindre le jeune homme dans son bureau qui se trouvait sans dessus-dessous et elle avait passé toute la soirée à l'écouter telle la bonne amie qu'elle était pour lui.

Auprès de cette dame aux charmes divers, Jungkook avait su trouvé un moyen pour obtenir du réconfort, néanmoins, Camilla, elle qui se trouvait à l'autre bout de la ville, était en larmes sur perron de son humble demeure.

Cela faisait de longues années que la jeune Kline ne s'était pas sentie aussi désespérée. Elle était au pied du mur, alors avouer à sa tante tout ce qu'elle lui avait jusqu'à lors caché était devenue la plus grande des nécessités. Elle devait mettre fin à tous ces mensonges qui la rongeaient de l'intérieur.