CHAPITRE 64

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Un baiser sur mon front et j'ouvre les yeux.

— Rendors-toi Ali, je ne voulais pas te réveiller. Je vais prendre ma douche.

Je marmonne quelque chose que même moi je ne comprends pas et je la sens se lever du lit. J'attrape son oreiller ainsi que son côté de couette pour m'enrouler dedans. Dans le silence de la maison, j'ignore totalement quelle heure il est, j'entends l'eau se mettre en route. Je suis épuisée, vraiment. J'espère qu'il n'est pas trop tôt, nous sommes en vacances, nous avons le temps. Alors que je commence à me rendormir, la porte s'ouvre à nouveau. Déjà Jen ? Je lève la tête et constate que ce n'est pas du tout Jenifer, mais son fils.

— Qu'est-ce que tu fais là ?

— Il faut qu'on discute.

— On a le temps.

— Non, après elle va nous traîner dans les pattes toute la journée ! Là elle se douche et elle prend toujours son temps. Même, avec de la chance elle prend un bain et on est tranquille encore vingt minutes.

— Laisse-moi me réveiller, on discute après.

Il a le même sourire satisfait que sa mère. Je repose ma tête sur l'oreiller et il ne part pas. Même, il tire ma couette et maintenant j'ai froid.

— J'arrive Ismaël !

Il tourne les talons et s'en va. Il est aussi chiant qu'elle, ce n'est pas possible, elle lui a transmis le gêne ! Je me lève du lit, attrape une veste que je mets sur le dos. Je me recoiffe un peu pour paraître un peu plus potable et je descends le rejoindre. Il est assis à la table, les yeux ancrés dans son téléphone, un bol de céréales devant lui. Il lève le regard vers moi et me sourit.

— Enfin !

— Tu es parti il y a même pas cinq minutes.

Je prends place à côté de lui et il me propose de me faire un café. Je refuse, cependant, j'attends qu'il me donne son idée.

— De quoi tu voulais me parler ?

— J'ai beaucoup réfléchit hier soir. Tu m'as dis que maman était parfois triste quand elle était en concert parce qu'on n'est pas là avec Léandre.

— C'est ça.

— Je veux lui faire une surprise et monter sur scène. Mais je veux que ce soit vraiment une surprise, qu'elle ne se rende pas compte que c'est moi au début.

— Développe, car je ne comprends rien.

— Tu fais de la batterie.

— Oui.

— Je sais aussi en faire, enfin, sûrement pas à ton niveau. Mais je me débrouille. J'aimerais faire de la batterie lors d'un concert, sur une ou deux chansons tu vois. Elle serait contente.

Son sourire me fait l'imiter. J'imagine déjà la scène. Et dans ses yeux illuminés, je comprends qu'il a le même scénario dans la tête.

— Tu veux bien m'aider à préparer ça ?

— Bien sûr. Avec plaisir même. Mais, il faut que tu t'entraînes un minimum. Et tu n'as pas de batterie sous la main.

— Avec des copains, on a un petit groupe de rock, on joue de temps en temps pour gagner un peu d'argent. Je suis sûr que mon pote me prêterait sa batterie.

— Et comment on fait avec Jenifer ? Tu l'as dit toi-même, elle est toujours dans nos pattes et elle va se douter de quelque chose si on commence à faire ami-ami.

— J'ai mon idée, ne t'inquiète pas.

Il me fait peur quand il me dit ça. Mais bon, je vais essayer de lui faire confiance. Je suis sûre qu'il est bien formé dans sa tête.

Ose enfin l'amour [JENIFER FANFICTION]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant