CHAPITRE 21

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Jenifer n'est plus là quand j'ouvre les yeux le lendemain matin. Je ne sais pas quelle heure il est, ça me fait légèrement paniquer. Je me redresse, attrape le premier téléphone qui me tombe sous la main. Je regarde l'heure puis je constate qu'il s'agit du mobile de Jenifer. En fond d'écran, les deux frangins, ses deux garçons, ses deux plus grandes fiertés je crois. Une notification de Candy Crush lui disant que ça fait longtemps qu'elle n'est pas venue sur le jeu. Un message d'un certain Paul. Repose le téléphone Ali. Repose le portable. Cela ne te regarde pas. Ce ne sont pas tes affaires. Aliénor !

« Tu rêves. Tu n'es jamais là pour ton fils, ne viens pas le réclamer alors que tu es sur les routes de France. Prends tes responsabilités un peu Jenifer. »

Mes yeux se mouillent d'un coup. Qu'est-ce qu'il me prend ? Et puis c'est qui ce Paul ? J'essaie de me rappeler de la page Wikipédia de Jenifer. Bien qu'ils étalent sa vie privée qu'elle tente corps et âme de garder pour elle, aucun Paul n'est mentionné. C'est vrai, elle a eu Léandre avec un homme inconnu du grand public, ça doit être lui. Bah, il a l'air bien con. Mais, c'est peut-être pour ça qu'elle est triste aussi. La poignée de la porte s'actionne. Fais chier je dois reposer son téléphone. La porte se referme et je n'ai pas eu le temps de dégager son portable de mes mains.

— Qu'est-ce que tu fais ?

— Rien. Rien Jenifer. En fait si, je regardais l'heure qu'il était.

Je la sens d'un coup en colère. Son regard devient noir. Je lui tends son téléphone.

— Tu as des choses à cacher peut-être, lançais-je pour détendre l'atmosphère.

Elle attrape avec fermeté son portable.

— Peut-être oui, annonce-t-elle avec violence.

Bien que j'aie compris de quoi elle parle, mon cerveau ne peut pas s'empêcher de divaguer et d'imaginer d'autres choses, comme des photos qu'elle cache. Non mais Aliénor, il faut vraiment que tu arrêtes. Ça y est tu dors avec elle et tu te fais des films. Tu as juste dormi. Bon tu as bien dormis avouons-le.

— T'as lu ? Demande-t-elle.

— Quoi ?

— Le message, tu l'as lu ?

— Non.

J'ai essayé d'être le plus sincère possible, mais j'espère que mes yeux ne m'ont pas trahi. Ca ne m'étonnerait même pas. Les traits de son visage semblent se détendre. Je t'assure Jenifer, je vais oublier ce message. Pouf, j'ai oublié. De quoi il parlait déjà ? Il était de qui ? J'ai envie de lancer un « de toute façon je sais que tu as un amant » mais je sens que ça va être déplacé. Elle s'assoit sur le lit, dos à moi.

— Pars s'il te plait Ali.

Ni une, ni deux, je me lève du lit. Avant de quitter la chambre, je me tourne vers elle, pile au moment où elle essuie une larme. Je ne devrais pas partir, pas en la laissant comme ça. Ma main tremble doucement sur la poignée. Si je la laisse comme ça, je vais m'en vouloir. Mais si je reste, je pense qu'elle va s'énerver.

— Tu sais, je suis là si tu as besoin.

Je l'entends renifler et elle me remercie mais m'assure qu'elle va bien. Permets-moi d'avoir un doute Jenifer.

— Pars, s'il te plaît. Les filles t'attendent en bas.

Mes mains tremblent un peu plus, mais je dois partir. Je dois la laisser seule. Je ne peux pas toujours être là, sur son dos. Je ne suis rien pour elle. Alors je souffle et je sors de la chambre. Je traîne les pieds jusqu'à la mienne pour aller me changer.

Jenifer ne mérite pas ça. Elle ne mérite pas tout ce qu'elle se prend en pleine face, que ce soit par les haters, ou par ce Paul. Je crois que les gens ne se rendent pas compte de la chance que l'on a de l'avoir. C'est l'une des personnes les plus gentilles que je connaisse au monde et personne ne lui rend la gentillesse qu'elle donne. Je prends une grande respiration et quitte ma chambre pour rejoindre les filles à la terrasse du café.

Ose enfin l'amour [JENIFER FANFICTION]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant