Ose enfin l'amour [JENIFER FANFICTION]

CHAPITRE BONUS 3 - PARTIE 3

On termine le repas et comme promis Léonie sort l'album photo de son mariage avec Christian. Ce dernier a fui devant la télé. Elle tourne les pages et je regarde attentivement chaque photo.

— Tu étais magnifique Léonie.

— Merci. D'ailleurs, robe pour toi ?

Je fais la moue et je réfléchis quelques secondes.

— Je crois qu'on en a vaguement parlé avec Jen et je crois qu'elle aimerait que je porte une robe. Donc je vais opter pour la robe.

— Tu vas être sublime Ali. Je serais là pour les essayages j'espère !

— Il y a de grandes chances oui. Pour ton honnêteté.

— Ah t'as vu tu l'aimes mon honnêteté ! Tu crois que je peux me faufiler aux essayages de Jen ?

— Elle le fera sûrement avec sa famille. Pourquoi ?

— Juste pour te narguer, car moi je l'aurais vu en robe de marier avant toi.

— T'es bête. Je sais qu'elle va être magnifique. C'est Jen, même avec un pull dix fois trop grand pour elle, avec un jogging, des pantoufles rose bonbon et 40 de fièvre, elle est jolie.

— Ça sent le vécu.

— Totalement.

En fait, Léonie c'est quand même une grande amie à moi. Elle n'a parfois aucune limite, elle parle sans réfléchir ce qui peut souvent énerver, mais elle m'ait cher au cœur. Je regarde l'heure et je constate qu'il est assez tard.

— Bon, je vais y aller, si Jen rentre, j'aimerais bien qu'on discute avant de dormir.

— Pas de soucis ma belle, je te délivre. Merci d'avoir mangé des pâtes avec nous.

— Jen a loupé un truc.

— Tu lui diras.

— Sans problème.

Léonie referme l'album photo qu'elle ne range pas, peut-être pour le regarder plus tard. Moi aussi j'adore regarder de vieux albums photos, j'ai l'impression de redécouvrir des trucs. Mes parents ont montré ceux qu'ils ont de moi quand j'étais petite. Jen riait à certaines photos, j'étais complètement folle d'elle. Je n'ai jamais vu ce genre d'albums chez Jen, car même si je squatte sa maison en Corse, on n'est jamais allée chez ses parents. Son père vient, de temps en temps, quand il y pense, quand il a le temps, donc ce n'est pas souvent. Et sa mère... Ne parlons pas de sa mère, je n'ai pas de temps à lui consacrer. Je me lève de ma chaise et Léonie me raccompagne jusqu'à ma voiture.

— C'était vraiment sympa comme soirée, lui avouais-je en ouvrant ma portière.

— Oui. J'ai peut-être été trop loin quand je parlais, tu me connais. Mais je tiens énormément à vous deux. Jen n'est pas parfaite, toi non plus, et même Christian et moi, on est loin d'être parfaits. On s'engueule aussi de temps en temps. Mais je te mettais en garde, je ne veux pas que ça éclate pour des conneries.

— Je sais Léonie. Bonne nuit.

— Tu m'envoies un message quand tu es arrivée Ali.

— Ouep.

— Bonne nuit.

Elle me sourit et je rentre dans ma voiture. Je choisis le silence pour le trajet retour. J'ai plein de pensées parasites. Je repense à ce que Léonie m'a dit dans la soirée, mais aussi à ce qu'elle vient de me dire. Un couple peut réellement éclater à cause d'une connerie ? Non, on est plus fortes que ça avec Jen. De retour devant chez moi, je constate que Jenifer n'est pas encore rentrée. Je mets le frein à main et coupe le moteur tout en soufflant. Le tableau de bord m'indique qu'il est plus de minuit. Et Jenifer n'est toujours pas là. Je sors de mon véhicule et je rentre dans ma maison. Alfred sort dans le jardin et je m'assois à la table. La maison est vide, il n'y a personne ici. Jenifer est absente. Alors je lui envoie un message, un simple :

« A : Jen♥

Hey, j'espère que ça va. Juste, il commence à se faire tard. Dis-moi, tu penses rentrer à quelle heure ? Je t'aime. »

Et je patiente. Une bonne dizaine de minutes. Toujours aucun message. Je m'impatiente. J'ouvre à Alfred pour qu'il rentre et je referme derrière lui. Bon, je l'appelle, ça m'énerve d'attendre. Je porte mon portable à l'oreille. Quelques bips et je tombe sur sa messagerie. Elle le fait exprès ou quoi ? Je décide de me rasseoir. Ça va, on s'est engueulé, mais pas au point de ne pas répondre à mon message et à mon appel. Déstresse Ali, elle est peut-être occupée. Alors cinq minutes plus tard, je rappelle et c'est le même scénario. Je me lève et fais quelques pas dans la pièce. Alfred lève la tête vers moi. Et s'il était arrivé quelque chose à Jenifer ? Bêtement, je regarde les réseaux sociaux, en quelques secondes, cherchant la moindre indication d'un éventuel accident. Rien. Putain, elle me fait quoi ? Mon coeur bat beaucoup trop vite. Ce n'est pas dans son habitude de ne pas me répondre. Elle a tendance à ne jamais répondre, mais pas à moi, je lui ai bien fait comprendre qu'elle devait me répondre. Ce n'est pas dans son habitude non plus de disparaître comme ça. Putain. J'attrape mon téléphone et mes mains tremblent. Pourquoi les plus funestes scénarios se déroulent dans ma tête ? Jenifer va bien, juste... Je ne sais pas où elle est. À plus de minuit ? Elle ne rentre jamais aussi tard d'une soirée avec ses amies. Et d'ailleurs, ses amies, je ne sais même pas qui se sont. Merde, peu importe l'heure, je choisis d'appeler un ami à Jenifer. Il ne me répond pas tout de suite, juste à la dernière sonnerie, ma dernière chance.

— Aliénor ? Il y a un problème ?

Vu sa voix, je le réveille, c'est sûr, mais tant pis, il y a plus important que son sommeil.

— Dis-moi, tu n'étais pas avec Jen ce soir ?

— Non. Pourquoi ?

— Elle est sortie et elle n'est toujours pas rentrée.

— Il est quelle heure ?

— Bientôt une heure du matin.

— Je ne sais pas Aliénor. Elle s'est peut-être rappelée qu'elle n'était pas si vieille qu'elle le dit et elle est dehors. Tu sais, je la connais et elle fait attention à elle.

— Je la connais aussi et elle ne rentre jamais aussi tard.

— Elle est avec des amies, elle n'est pas seule. Peut-être qu'elle est partie dormir chez quelqu'un. Je ne sais pas Ali, mais ne t'inquiète pas.

C'est facile à dire, mais si je m'inquiète.

— Tu sais avec qui elle était ?

— Non, elle m'a dit des amies.

— Des amies elle en a. Va dormir, elle va rentrer dans la nuit.

Il me raccroche au nez. Son amie a disparu et c'est tout ce que ça lui fait ? Même avec moi, Jen ne sort pas jusqu'à aussi tard. J'ai l'impression de peiner à respirer. Il a sûrement raison, elle est en sécurité, elle fait attention à elle et elle rentrera dans la nuit. Je décide de rappeler Jen, toujours aucune réponse. Alors je lui envoie un message.

« A : Jen♥

Si tu vois ce message, s'il te plaît réponds-moi. Il est super tard, je ne sais pas où tu es. Ça m'inquiète. Fais attention à toi. Je t'aime. »

Ne jamais partir fâcher. Et s'il lui était arrivé malheur, notre dispute serait notre... Non, Jenifer va bien, elle est en train de retrouver sa jeunesse et elle danse en plein milieu d'une boîte de nuit. Je m'assois sur le canapé et pose mon portable à côté de moi. Alfred vient poser sa tête sur ma cuisse. J'ai peur, peur que Jen ait des ennuis, elle est la reine pour s'en faire.