CHAPITRE 37

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Jenifer a mal fermé le rideau hier soir, quand nous sommes allées nous coucher. Il y a donc de la lumière qui arrive en plein sur nous. Il illumine plus Jen que moi et ça n'a pas l'air de la déranger plus que ça. Alors que je suis réveillée depuis quelques minutes, elle dort encore à poing fermé. J'ignore l'heure qu'il est mais son réveil n'a pas encore sonné. Jenifer a une interview pour une chaîne locale ce matin puis on se retrouvera au restaurant après, avec les filles. Si je me rappelle bien, elle avait mis son réveil à neuf heure du matin. Encore une fois, nous n'avons pas encore beaucoup dormis cette nuit.

Tous les soirs, on se retrouve toutes les deux dans sa chambre. Ce n'est jamais la mienne, je ne sais pas vraiment pourquoi. Maintenant, je ne dors jamais dans ma chambre et je ne sais pas pourquoi ils s'obstinent tous à en prendre une à mon nom. Après le concert, Jenifer et moi nous nous prouvons encore et encore l'amour que l'on porte l'une pour l'autre. Quelques fois, nous discutons seulement, trop épuisée pour la journée que nous avons eu. Mais c'est plus rare.

Jenifer dort paisiblement et ça me fait du bien de la voir comme ça. Depuis quelques jours, elle va mieux, ça se voit, ça s'entends. Elle apprécie chaque concert, ne parle plus d'arrêter la tournée. Même, elle chantonne les chansons de « Renaissance » dans les transports ou dans sa loge. Elle apprivoise ses chansons tant détesté au début de la tournée. J'aime penser que c'est grâce à moi, mais ce n'est pas du tout modeste. Mais en vrai, je pense que c'est grâce à un peu tout le monde si elle va mieux. C'est tellement plus plaisant de la voir comme ça qu'aussi mal comme avant. Ou, peut-être qu'avoir quarante ans lui fait du bien.

— Je suis belle quand je dors ?

Sa voix me fait peur, j'étais dans mes pensées, je ne m'y attendais pas. Je souris bêtement parce que, oui, elle est belle quand elle dort, elle est magnifique même. D'un coup, son réveil se met à sonner, un bip strident. Qu'elle m'éteigne ça ! Elle bascule vers la table de nuit et éteint la sonnerie. Elle souffle et se remet dans la même position qu'il y a quelques secondes, la couette contre sa joue pour se bercer. Je me couche à côté d'elle et lui souffle qu'elle n'a pas le droit de faire la marmotte ce matin.

— L'interview est à onze heures, j'ai encore le temps, soupire-t-elle.

— Et ils viennent te chercher à quelle heure ?

— Neuf heures quarante-cinq, donc j'ai encore le temps.

J'embrasse sa tempe et mon index caresse sa joue. Il ne faudrait vraiment pas qu'elle se rendorme, elle va encore avoir des problèmes.

— Debout miss Bartoli.

Son bras passe sur ma hanche et elle me rapproche d'elle.

— Dors avec moi Ali.

— Jeni, lève-toi. Après tu vas être en retard et tu vas tout devoir faire à vitesse grand v.

— Mouais, mais on est bien là.

— Je sais. J'aimerais bien rester dans tes bras toute la journée, mais on ne peut pas aujourd'hui. Bientôt promis.

Jenifer souffle et se garde cinq minutes pour continuer de se reposer. Je pourrais la secouer pour qu'elle se lève, mais on est bien là, l'une avec l'autre. Je commence même à regretter le fait qu'elle ait une interview tout à l'heure. Alors que c'est moi qui commence à me rendormir, Jenifer retire la couette de sur elle et s'étire. Ça me réveille et j'ouvre un œil.

— Mince, je t'ai réveillée beauté.

— Non. Je ne dormais pas, j'attendais que tu te lèves.

— Dis-moi, lance-t-elle avant de déposer un baiser sur ma bouche. Ça te dit qu'on fasse un petit déjeuné au lit ? Vu l'heure, les filles ont dû partir du café et je t'avoue que j'ai envie de rester avec toi.

Ose enfin l'amour [JENIFER FANFICTION]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant