Ose enfin l'amour [JENIFER FANFICTION]

CHAPITRE 39

Les jours ont passé, nous sommes maintenant le onze décembre et ce soir, nous faisons un concert à Beauvais. Ville de l'Oise, j'avoue ne jamais m'y être intéressée. Jenifer aime bien la ville, elle nous dit que les gens sont gentils, sont avenants. Elle adore le nord. C'est contradictoire avec ses envies d'évasion en Corse. L'histoire de la photo s'est tue. Les fans ont soutenu Jenifer et les deux-trois cons qui cherchent la merde ont fini par se taire. Leur coup n'a pas fonctionné. Si quelques débiles ont arrêté de la suivre, ont vendu l'intégralité de sa discographie sur Vinted, ça n'atteint plus Jenifer.

Jenifer a commandé des pizzas pour que l'on mange tous ensemble avant le concert. Puisqu'il fait froid maintenant, qu'il fait humide, on squatte les salles mises à disposition par les lieux qui nous accueillent. Là, on a mis une grande table pour que l'on soit tous ensemble. Le livreur vient d'arriver et un des techniciens sur la tournée a été nous les chercher dehors. Il s'est sacrifié pour nous, merci monsieur. Je prends place à côté de Jenifer. Notre couple est connu maintenant pour ceux qui travaillent sur la tournée avec nous. Avec eux, on ne se cache plus. Il n'empêche que la personne qui a mis sur les réseaux la photo se trouve parmi nous, mais je crois que le démasquer est devenir le cadet des soucis de Jenifer. Il pose les pizzas au milieu de la table, ouvre tous les cartons, puis ça devient les Hunger Games pour que chacun prenne sa part préférée. Jenifer n'est pas rapide et m'envoie lui en chercher une et j'ai intérêt à lui récupérer celle qu'elle veut, sinon elle va faire la gueule. Alors je la sers elle, avant de me servir moi.

— Merci. Tu sais, moi je suis trop petite des bras pour attraper les pizzas.

— Jen, tu rigoles j'espère ! Tu ne fais pas un mètre deux non plus.

— Il n'empêche que tu fais douze centimètres de plus que moi, alors tu as plus de facilité à attraper les parts de pizza.

— On est vraiment en train de discuter à propos de part de pizza, là maintenant ?

— Je crois. Et sur le coup, je trouve ça très intéressant.

— Aller, mange.

Avant les concerts, je n'ai jamais très faim, toujours ce même stress alors que je connais par cœur ce que l'on doit faire. Et Jenifer m'oblige toujours à manger. Quand je la regarde, je ne sais pas si elle a encore du trac avant le début du concert, parce qu'elle se fait plaisir à manger.

— Quoi ? Me lance-t-elle avec sa deuxième part de pizza dans la bouche.

— Tu n'étais pas trop petite là pour aller la récupérer celle-là.

— J'avoue. Mais elle me faisait de l'œil.

Mais mange Jenifer, je ne te jugerais pas sur les quatre parts de pizza que tu vas manger et sur le fait que tu vas te plaindre que tu as trop manger. Je te connais bien maintenant.

Devinez qui s'est plaint qu'elle avait trop mangé ? Je vous propose trois choix : Romane, Jenifer, Ambre. Ca aurait pu être Romane, elle est du genre à se plaindre de temps en temps. Ambre ne se plaint jamais. Donc vous avez deviné, c'est la patronne. Elle a débarqué dans la petite pièce qui me sert de loge avec un :

— La prochaine fois, arrête-moi à la troisième part de pizza.

Et elle est partie. Voilà, elle se plaint. Mais j'adore ça pour être honnête. J'aime la voir débarquer à n'importe quel moment pour me dire une phrase et boom elle disparaît.

On a débarqué sur scène, dans le noir. On s'est chacune mise à notre instrument et quand on a eu le top départ, on a commencé à jouer de la musique. Celle d'ouverture de cette tournée « au soleil ». C'est comme un bond dans le temps, qui ramène au tout début de sa carrière. D'ailleurs, elle aussi est ramenée vingt ans en arrière. Les chansons ne sont pas dans l'ordre chronologique, il y a un mélange de tout. Selon l'humeur de Jenifer, dans la journée elle rajoute des covers qu'elle prend plaisir à faire. De là où je suis, la musique est forte. J'entends la voix de Jenifer, elle résonne dans ma tête, elle me fait du bien, mais tout est fort. Quand on joue de la musique, on ne peut pas entendre ce qu'il se dit dans le public. On entend les cris, c'est tout. Ça fait comme un gros brouhaha. Alors que Jenifer chante « Touche-moi », elle se stoppe d'un coup et d'un signe de la main nous demande de nous stopper.