Chapitre 18

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PDV LOU

Je n'aurais jamais pensé que cette musique et Camden serait le combo parfait.

Encore en train de l'observer, je constate que les coutures de son tee shirt entourent parfaitement ces biceps contractés par moment. Contrairement à ce que j'aurais pu penser, le spectacle est loin d'être ridicule. Au contraire.

Ses yeux noisette ne quittent pas les miens, et j'en fais tout autant. Ses mouvements masculins et bruts me font un effet qui jusqu'ici m'étais inconnu. Je me mords délicatement l'intérieur de la lèvre mais il semble l'avoir remarqué, puisqu'un rictus étend un coin de ses lèvres. J'avale difficilement ma salive lorsqu'il s'approche une nouvelle fois vers l'avant de la scène.

Puis soudain, sur le refrain de la musique, Asher et lui entame une petite danse improvisée à même le sol, une sorte de danse de rue je supposes. Camden en profite pour rapprocher son visage du mien, mais aussitôt proche de moi qu'il s'éloigne de nouveau pour ensuite continuer ses mouvements et enlever son tee shirt, en me le jetant littéralement dessus. Une odeur boisée effleure mes narines. Je souris en coin.

Lui qui ne semblait ne pas vouloir faire ce show, il semble plutôt à l'aise. Et étrangement, de mon côté, le voir danser de cette manière me fait voir un autre côté de sa personnalité.

Je prends soin de détailler chaque contour de sa musculature, luisante face à une fine pellicule de sueur exposée aux spots de couleurs.

À mes côtés, Hailey observe Asher danser, tout sourire, mais quand les filles de derrière se mettent à crier et s'agiter, nous nous retournons toutes les deux, les fusillant du regard.

Penser que d'autres filles fantasment sur Camden, m'agace.

Les nanas n'arrêtent pas d'élever leurs voix de crécelle par-dessus la musique, passant outre nos regards menaçants.
Soudain, alors qu'Asher est sur le devant de la scène, il se baisse vers Hailey, en posant un doigt sous son menton, et l'embrasse fougueusement, je détourne le regard, en rigolant.

Décidément, il ne manque pas d'air.

Ils se regardent ensuite, et se poste de nouveau aux côtés de Cam, tous deux commençant à déboutonner leurs pantalons, suivis par Bryan et Léo. Ils descendent la fermeture de leurs braguettes. Quelque chose me pousse à ne pas décrocher mon regard de celui de Cam, et quand celui-ci humidifie sa lèvre inférieure, je ne peux m'empêcher de ressentir une chaleur relativement étouffante.

Si je reste une seconde de plus, je risque de déraper et carrément le rejoindre sur scène. Nan... J'abuse peut-être un peu. Mais c'est tout comme.

Je décide de ne pas rester davantage et prévient Hailey que je vais prendre l'air. Je jette un dernier coup d'œil à Cam, qui me sourit malicieusement.

Je quitte le bâtiment pour venir m'adosser au mur de la boîte de nuit, puis souffle un bon coup. La température relativement basse de la nuit me fait un bien fou.

Je reste un bon petit moment à profiter de la fraicheur.

Mais un bruissement à mes côtés me sors de mes pensées.

- Le spectacle ne te plaisais pas ?

Je dévie mon regard vers Camden, qui s'avance vers moi, d'un pas assuré, et entièrement habillé contrairement à tout à l'heure.

- J'avais... J'avais besoin de prendre l'air.

Camden sourit puis se rapproche davantage, nous ne sommes pas collés, mais il suffirait d'un seul pas pour que nos corps se touchent presque.

- Besoin de prendre l'air hein ?

Je plante mon regard dans le sien, et hoche simplement la tête. Ses yeux habituellement bruns clair, sont devenus plus sombres, ou est-ce peut-être l'obscurité de la nuit qui les rendent si ténébreux ?

Il se rapproche encore un peu plus, cette fois je sens son souffle brûlant s'abattre sur mes pommettes.

Je me concentre sur ses yeux, puis ses lèvres, puis de nouveau ses yeux, ne pouvant pas m'empêcher de reproduire cet aller-retour.

Cependant, je ressens quelque chose de malsain dans ce rapprochement, quelque chose auquel il ne vaudrait mieux pas que je me frotte. Mais cette chaleur dans le creux de mon ventre me fais rapidement comprendre que je ne suis pas en mesure de lutter face à ce rapprochement soudain. Mon visage avance instinctivement près du sien, tandis qu'il ne fait rien, et me fixe seulement. Ça pourrait être déstabilisant, néanmoins j'apprécie le fait qu'il ne fasse rien.

Je ne suis certainement pas entièrement consciente de ce que je fais et pourtant, c'est comme si une force intérieure m'incitais à continuer et ne pas m'arrêter en si bon chemin.

Enfin, est-ce véritablement le bon chemin ?

Plus mon visage s'approche du sien, plus mon désir de l'embrasser s'accentue. Nos lèvres se frôlent désormais, sa large poitrine musclée monte et descend rapidement, signe que sa respiration est au même rythme que la mienne. Le bout de ma poitrine touche son torse sculpté. La chaleur qu'il dégage est moins étouffante que tout à l'heure, elle a un côté plus agréable, presque enivrante.

Finalement, j'appuie mes lèvres contre les siennes sans même être complètement maîtresse de mes gestes, ayant l'impression que cette flamme consumante grandit en moi et devient beaucoup plus intense.

Mais avant que je n'aille plus loin, il se recule et son regard fiévreux me scrute entièrement, il rompt le silence de sa voix rauque :

- Tu fous quoi ?

Je ne réponds rien et tente simplement de remettre mes idées en ordre, et pouvoir répondre à sa question sans avoir l'air d'une idiote ou coincée. Pourtant, cela semble être plus compliqué que ce que je pensais.

Je déclare, le plus simplement possible :

- Je... voulais voir ce que ça faisait.

Ce que je dis n'a pas vraiment de sens, c'est vrai, je voulais absolument mettre un mot sur ce sentiment dévorant qui embrasait mon être, mais, plus que tout, j'avais besoin de savoir ce que ses lèvres sur les miennes allaient me faire ressentir.

Son regard ne me quitte toujours pas, comme s'il essayait de me décrypter.

- Voir quoi au juste ?

Je cherche mes mots. Et fini par annoncer simplement, le souffle court :

- Ca...

Je le désigne lui puis moi.

Sa mâchoire se contracte légèrement, et c'est à son tour qu'il s'approche de moi. Ses lèvres frôlant les miennes de son plein gré.

Il murmure :

- Ça ?

Il appuie ensuite plus fermement sa bouche contre la mienne, mes battements de cœurs s'intensifient et ma température corporelle redouble d'intensité. Ses mains se posent sur mes hanches rapprochant mon corps du siens, donnant à notre baiser une tournure plus excitante.

À travers son pantalon, je parvient à sentir qu'une partie de lui en attend plus que ce qui est en train de ce passer. Et c'est en réalisant que ça pourrait déraper d'un moment à l'autre, que je pose une main à plat contre son torse, me détachant de ses lèvres. Je fini par m'écarter légèrement de son corps chaud comme la braise, laissant en suspens son désir, et peut-être le mien.

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