PDV LOU
Entre ses mûrs tout blanc, et le souvenir de la voix de monsieur Coleman complètement brisée au téléphone, je n'arrive plus à réfléchir correctement. Je sais pertinemment que Camden est assis à côté de moi, mais pour autant, je ne réalise pas forcément sa présence. Je ne fais plus qu'acte de présence physique, mais mon esprit semble avoir quitté lieu pour se réfugier dans mes souvenirs les plus douloureux.
Encore ? Suis-je maudite à ce point ? Mya, et maintenant toi petit bonhomme ?
Monsieur Coleman est maintenant au chevet de sa femme, en alternant avec la chambre de Noah.
Le même hôpital, pour la même raison.
Camden est silencieux depuis qu'il est venu me chercher à la maison. Je n'ai pas pu me résoudre à lui raconter. J'ai simplement fermé les yeux, qui déversaient tout ce que je ressentais. Il a dû se demander ce que j'avais. Il s'est sûrement inquiété tout le long du trajet. Il a fait le plus vite possible, il est arrivé chez moi en dix minutes seulement. C'est lorsqu'il est arrivé a l'hôpital qu'il a eu des précisions. Monsieur Coleman lui a expliqué les grandes lignes, avant de filer voir de nouveau sa femme et son neveu.
Je ne sais même plus si je pleure ou non. Je ne suis même pas sûre de savoir ce que je ressens réellement.
Oui, je suis totalement perdue.
Je n'ai pas encore pu te voir. Pour le moment, seule la famille est autorisée à entrer pour venir te rendre visite.Le médecin nous a juste donnée de vaste explication. Noah et sa tante sont gravement blessés, et pour le moment, le diagnostic n'est pas convainquant.
C'est tout ce que l'on sait.
Assise sur une chaise qui commence à me faire mal au dos, je rouvre mes yeux qui s'étaient fermés d'eux mêmes. Le regard de Camden est toujours rivé sur ses mains, qu'il ne cesse de bouger frénétiquement, tout comme ses genoux.
Les lumières blanchâtres me troublent la vision, pourtant, j'arrive à distinguer la silhouette de monsieur Coleman qui s'assoit à côté de nous.
Il nous informe d'une voix monotone :
- Les médecins s'occupent d'eux, ils sont redirigés en salle d'examen. D'après eux, ils ne savent pas encore précisément les conséquences du carambolage.
Je reste silencieuse, tandis que monsieur Coleman éclate en sanglots, perdant ses moyens.
Pour les seules fois où j'ai pu le voir, c'est un homme qui ne cesse de sourire, ayant toujours une mine réjouie. Mais cette fois, ses traits joyeux sont remplacés par l'effroi de la situation et sa tristesse.
Je décide de prendre sur moi, en plaçant une main dans son dos, tentant de le rassurer.
Nous restons plusieurs heures comme ça. Nous devons être en plein milieu de la nuit, pour autant, je ne me permets pas de fermer les yeux un instant. L'oncle de Noah a fini par s'endormir, complètement épuisé. C'est compréhensible. Camden lui, ne prononce pas un seul mot. Aucun.
Un médecin arrive vers nous, et monsieur Coleman se réveil instantanément. Il lui demande de venir à part, mais il refuse en l'informant que nous sommes des proches. De cette façon, le médecin nous annonce :
- D'après notre pronostic monsieur, il semblerait que votre femme ait de faibles chances de s'en sortir, tout comme votre fils.
Monsieur Coleman ne relève pas lorsque le médecin fait l'erreur de désigner Noah comme son fils. Il continue en consultant son calepin :
- Votre femme a subi un choc conséquent lorsque la première voiture a percuté la vôtre. Même si elle s'en était sortie, elle aurait eu de graves conséquences au niveau de ses membres inférieurs, qui ont été très touchés. Et malheureusement, nous avons diagnostiqué un lourd traumatisme crânien.
Je repense au sourire contagieux de madame Coleman, et un haut le cœur me surprends. J'essaie de ne rien montrer et attend que le docteur poursuive.
- Concernant votre enfant... Son état est encore plus alarmant que votre femme. J'ai le regret de vous informer qu'il est impossible pour lui de s'en sortir.
Le médecin semble tout aussi affecté, mais pour son attitude professionnelle, il continue son travail, en passant outre ses sentiments personnels, il continue alors.
- Noah a encore des os très fragile dû à son âge, il est donc évident que la collision aurait de toute façon été fatale pour un enfant de cinq ans.
Il fait une courte pause avant de reprendre :
- Nous supposons que votre fils n'a pas été touché par la première voiture, mais par la seconde. En premier lieu, sa ceinture a suffi à atténuer le choc. Malheureusement, elle n'a pas réussie à soutenir les nombreux tonneaux qui on suivi le deuxième carambolage. De ce fait, il a reçu de nombreux dommages au niveau de son corps, plus principalement au niveau de son crâne. Sa jambe à ensuite été saisie par le siège conducteur, il n'a donc pas pu se protéger un minimum. Actuellement, il est placé sous coma artificiel, tout comme votre femme.
Le médecin fait une pause, tandis que le regard de monsieur Coleman s'éteint de plus en plus.
- Noah a plusieurs côtes de brisées, dont deux traversants ses poumons, ainsi qu'une commotion cérébrale importante. Sa cheville gauche a été démise, et il a plusieurs fractures concernant son bras droit.
Petit bonhomme....
Le docteur précise encore :
- Cependant, il vous reste une chance de pouvoir leur parlé une dernière fois sous anesthésiant puissant, mais il nous faut votre accord pour qu'ils soient tout les deux débranchés. Nous devons également vous informer qu'après avoir été débranchés, ils ne leur restent qu'une quinzaine de minutes...
Une quinzaine de minutes ? Alors c'est seulement quinze minutes que l'on accorde à un petit garçon pour dire ces derniers mots ? À quel point le monde est-il injuste ? Noah avait encore tant de choses à apprendre. Malgré ce qu'il avait déjà traversé, il avait sans arrêt le sourire aux lèvres, et dès qu'il le pouvait, il exprimait son amour à tout bout de champ.
J'ai pensé que ça allait finir par aller mieux pour toi bonhomme. Finalement, ce n'est pas totalement faux, tu vas certainement aller mieux, mais pas de la façon dont je me l'étais imaginé...
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Apprends-moi
RomanceTOME 2 Et si l'amour n'était pas destiné à tous ? Camden Bewers n'en fait pas l'exception. Depuis son plus jeune âge, il ne connaît ni l'attachement, ni ce sentiment renommé que les romans classiques vantent. Ou du moins, il n'en a pas conscience. ...