PDV LOU
Assise sur le sofa, je cherche Camden du regard, mais il ne semble plus être là.
Après m'être enflammée sur la piste de danse, je me suis assise, complètement épuisée. J'ai constaté qu'il n'était plus sur le sofa. Maintenant, Hailey et Asher sont partis danser de leurs côtés tandis que Bryan et Léo sont en train de profiter du spectacle de nanas se dandinants contre les barres de pole dance.Après quelques minutes à observer ce qui m'entoure, Cam réapparaît au fond de la salle, il remet correctement ses cheveux ébouriffés sous sa casquette, et me regarde au loin. Son tee-shirt est froissé, et ses lèvres sont rouges et gonflées. Je fronce les sourcils, et au fur et à mesure qu'il s'approche je comprends sur-le-champ qu'il vient de terminé une séance relativement rythmée pour lui. La jeune femme à sa suite, replaçant correctement le bas de sa robe moulante, me le confirme.
Je me relève instantanément d'où j'étais assise, avec une seule et unique intention : m'extraire de cette atmosphère pesante.
Ressaisis-toi Lou. À quoi pensais-tu ? Ce n'est pas avec un simple rapprochement embrasé qu'il sera éperdument fou de ton contact.
Je sens son regard sur moi lorsque je lui tourne le dos pour sortir. Mes yeux me piquent, mais bornée comme je suis, je persiste à croire que c'est idiot et insensé de pleurer pour une situation aussi stupide.
Je ne ressens rien pour lui, seulement une attirance physique. Mais je ne le connais pas vraiment, et d'après ce que j'ai pu voir jusqu'ici, il n'est pas celui avec qui je veux finir.
Il n'est pas le genre de type avec qui je pourrais regarder un film de noël ou embrasser sous la pluie. C'est certainement niais ou ennuyant, pourtant, bien que je ne sois pas très fidèle aux clichés, je suis persuadée que Camden n'appartient pas à ce genre de personnage.
Je soupire en m'asseyant sur le banc devant la boîte de nuit.
Ce baiser enflammé n'était qu'une erreur c'est évident, et pourtant cette sensation d'en vouloir davantage ne semble pas être rassasiée.
Mon regard fixé sur le ciel nocturne, je ressens une présence qui m'est familière. Je tourne la tête et l'aperçois s'approcher. Deux fois en une soirée.
Il reste debout tout près du banc, mais ne s'assoit pas pour autant. Je sais pertinemment que son regard me détaille, pourtant, mes yeux restent attirés vers le ciel.
Je ne dis rien, simplement parce que je ne ressens pas le besoin ni l'envie de le faire.
Parler pour dire quoi au juste ?
Cependant, il en a décidé autrement, puisqu'il prend la parole :
- Encore besoin de prendre l'air ?
Je hausse les épaules.
Je remarque du coin de l'œil qu'il plisse les yeux et ne dit rien de plus, il attrape sa dose de nicotine et l'allume avant de recracher un premier nuage de fumée.
Puisque cette situation ne rime à rien je me lève et m'apprête à partir, mais lorsque je passe devant lui, sa poigne ferme me rattrape par l'avant bras et m'arrête instantanément.
- Qu'est-ce que t'as ?
Mon regard qui jusqu'ici l'évitait, se plante amèrement dans le sien
- C'est une vraie question ?
Il fronce les sourcils. Je réplique sèchement :
- C'était un bon coup au moins ?
Le pli entre ses sourcils disparaît lorsqu'il comprend à quoi je fais référence, un sourire sournois étire ses lèvres.
- Plutôt bon, ouais.
Aïe
Je ne pourrais pas décrire exactement ce que je ressens sur le moment, le fait est que mon cœur semble vouloir s'exprimer, mais comme s'il était plus censé que la conscience, il refuse d'obtempérer.
Je hausse les épaule, et conclus :
- Je devrais certainement faire de même et assouvir mes fantasmes. Qui sait, je terminerais peut-être ma soirée en bonne compagnie...
Mon regard lui lance des éclairs. À première vue, il n'a pas l'air atteint, ses traits sont impassibles, et il a l'air plutôt calme. Néanmoins, je remarque un détail qui ne trompe pas, sa respiration s'est bloquée ne serait-ce qu'un petit moment.
Je me dégage de son emprise, encore mon regard ancré dans le sien, puis décide de rompre tout contact avec lui, visuellement tout comme physiquement.
Je longe la devanture du bâtiment, pour pénétrer de nouveau dans l'ambiance étouffante de la soirée. Mais, au même moment, un corps relativement puissant m'interrompt, en me plaquant contre la façade derrière moi.
La mâchoire contractée de Camden me fait face et ses yeux, habituellement couleur noisette, sont beaucoup plus ténébreux. Sa poitrine robuste se soulève dans un rythme effréné, signe que sa respiration est beaucoup trop rapide pour être normale. Son souffle chaud, s'abat sur mon visage comme il y a quelques heures. Mais cette fois je fais mine d'être insensible à sa proximité.
Ses avants bras plaqués contre le crépi m'emprisonnent et renforcent notre rapprochement. C'est compliqué de paraître calme devant un être si ardent de désir.
Sa rude voix brise le silence, et détend par la même occasion sa mâchoire crispée depuis quelques minutes.
- C'est quoi ton problème ?
Moi ? Avoir un problème ? J'étais pourtant certaine que c'était de son côté qu'il y avait une putain d'anomalie.
Je plisse les yeux et enchaîne sans répondre à sa question :
- Et le tient ?
Son souffle s'accélère encore :
- Le problème qui s'impose à moi la maintenant, c'est que j'ai une forte envie de te baiser.
Ma respiration s'accélère légèrement, et je prie intérieurement pour qu'il ne remarque pas ce que je ressens au fond.
Ses mots sont bruts, sa voix est rauque, mais pour autant, même si ça en avait l'air, ce n'est presque pas vulgaire.
Il place sa main sur une de mes hanches, en remontant légèrement mon caraco.
- Il te suffit simplement de me dire non, et j'arrête.
Il s'avance de plus en plus. Mon instinct me dicte de prononcer ce mot qui mettra un terme à ce rapprochement, mais quelque chose me pousse à le laisser entreprendre davantage.
Lou, réveilles toi bon sang.
Il continue tout en murmurant intensément :
- Encore faudrait-il que tu en sois capable.
Mes yeux dans les siens, je laisse un petit souffle s'échapper d'entre mes lèvres. Mon regard alternant entre ses yeux et ses lèvres attrayantes.
Pourquoi c'est si compliqué ?
Pourquoi un simple mot négatif est si souvent contradictoire à nos pensée.
« Non »... Je devrais dire Non...
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Apprends-moi
RomanceTOME 2 Et si l'amour n'était pas destiné à tous ? Camden Bewers n'en fait pas l'exception. Depuis son plus jeune âge, il ne connaît ni l'attachement, ni ce sentiment renommé que les romans classiques vantent. Ou du moins, il n'en a pas conscience. ...