Chapitre 57

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PDV LOU

Les gens s'en vont au fur et à mesure et le soleil a laissé place à quelques nuages, qui le dissimule quelques fois, laissant place à des éclaircies de temps à autre.

Il ne reste plus que quelques personnes et mes amis qui m'entourent. Le cercueil de Noah a été recouvert par de la terre fraîche et plusieurs fleurs décorent tristement le petit emplacement où il repose. La stèle toute neuve est tout ce qu'il reste du petit bonhomme, j'ai tenu a y inscrire quelques mots, avec la permission de Monsieur Coleman.

" Un petit bonhomme plein de courage "

Je fixe les lettres incrustées dans la pierre marbrée, puis je regarde les dates qui se suivent de très près.

Seulement cinq ans de vécu p'tit bonhomme. Ça a été court, mais tu as su faire le bien autour de toi pendant ces cinq petites années.

Hailey est à mes côtés, elle a versé beaucoup de larmes aujourd'hui tout comme moi. Sa main se pose soudainement sur mon épaule, et elle tente un sourire. Je sais qu'elle s'apprête à partir comme mes autres amis, qui essaient tant bien que de mal à me sourire.

Il ne reste à présent que Monsieur Coleman, sûrement quelques membres de la famille, et Camden.

Il ne dit rien, il est simplement debout depuis un moment, tout comme moi.

La musique qu'adorait Noah, est le seul bruit qui brise le silence funèbre. Camden et moi avons eu l'idée de la mettre aujourd'hui aussi. Je suis certaine qu'il aurait été content de l'entendre.

(Pour une lecture plus émouvante, mettre en route la musique favorite de Noah, disponible en média)

Monsieur Coleman m'adresse un dernier regard, rempli d'émotion avant de quitter à son tour les lieux, suivi du reste de sa famille.

Nous ne sommes plus que deux. Deux à être submergés par un trop plein de souvenirs qui sont à la fois des souvenirs heureux, mais beaucoup trop douloureux sur l'instant.

Camden s'assoit devant la tombe de Noah, et je me permets de le faire également.

Depuis que nous avons quitté l'hôpital, nous nous sommes adressé la parole que quelques fois seulement.

- Nous voilà trois, comme à la maison.

Les mots ont franchi mes lèvres d'eux-mêmes, le regard de Camden reste rivés sur la terre retournée.

- Ouais. Mais, c'est moins bruyant.

Je souris tristement les larmes aux yeux, puis reste silencieuse. Je fouille dans une de mes poches pour pouvoir en sortir une photo que je ne cesse de regarder depuis que je l'ai développée. Elle date de son anniversaire, la veille de son accident. Je passe brièvement mon regard sur celle-ci, avant de la remettre de nouveau dans ma poche.

Je lui donnerais quand le moment viendra. Pour l'instant, il a l'air de vouloir simplement rester là, submergé par ses souvenirs.

- C'est drôle... Lui qui n'arrêtait pas de parler, c'est le silence qu'il laisse derrière lui.

Je décroche mon regard de la stèle puis m'accroche à celui de Cam, qui regarde droit devant lui. Je mords ma lèvre, comme pour m'empêcher de pleurer.

Je hoche simplement la tête incapable de pouvoir dire quoique ce soit, sans que je ne flanche.

Une brise de vent vient me caresser le visage et me fait frissonner. Je rapproche mes genoux contre ma poitrine, puis les entoure de mes bras, le regard rivé vers le ciel, qui commence à virer aux couleurs du crépuscule.

Je ne peux pas dissimuler cette photo éternellement. Et je suis certaine que, toi petit bonhomme tu aurais voulu qu'il la voit.

Je sors une nouvelle fois le petit carré de papier glacé, sur lequel un souvenir marquant y est photographié. Je souris tristement et essuie discrètement une larme roulant sur l'une de mes joues.

Je la regarde un moment, avant que le regard de Camden s'ancre sur moi. Je tourne toute mon attention sur lui. Je garde longtemps le contact visuel entre lui et moi avant de lui tendre la photographie.

Il fronce les sourcils, puis son regard descend enfin sur le cliché.

Sa mâchoire se contracte et l'un de ses poings se serre fortement jusqu'à ce que ses jointures en deviennent presque blanches.

Il regarde attentivement les deux personnes présentes au centre.

Sur cette photo, Noah est face à Camden qui se tient à sa taille, accroupi, en étant concentré a lui accroché son bracelet, sourcils foncés. Tandis que Noah, lui, a un sourire indélébile qui étire ses petites lèvres en regardant attentivement ce que fait Cam, les yeux brillants.

Camden reste silencieux, mais plus les minutes passent, plus je le sens tendu. Il baisse lentement la tête en me rendant la photo, comme si elle lui piquait les doigts.

Il se relève vivement et me tourne le dos.

Je fronce les sourcils, puis me lève aussi, avant de poser une main sur son épaule, pour qu'il soit face à moi. Cependant, il roule de l'épaule pour dégager mon emprise ses poings toujours autant serrés.

- Pourquoi cette photo ? Pourquoi maintenant ?

Sa voix est brisée, je serais prête à parier qu'a ce moment même, il est en train de retenir ce qu'il renferme en lui depuis plusieurs jours maintenant.

- Parce qu'il aurait voulu que tu la voies...

Il se retourne brusquement vers moi, son regard exprimant son attitude morose, et ses sourcils froncés, eux, y apporte un côté froid et toujours aussi distant. Pourtant lorsqu'il s'avance vers moi, je peux y voir ses yeux brillants, et presque rougit. Il me prend subitement dans ses bras, et me serre si fort que je ne peux presque plus bouger. Son nez s'est réfugié dans mes cheveux qu'il respire et son corps bien plus imposant que moi est collé contre le mien.

Je ne retiens plus mes larmes, mais les versent tout de même en silence. Lui, son corps tremble, et parait bien plus fragile malgré sa grande taille et sa musculature renforcée. Il me pousse doucement dos contre un tronc d'arbre et laisse tomber son front sur mon épaule, une de ses larme s'échoue sur ma robe noire.

Pourquoi c'est si douloureux. Même Camden ne supporte pas ta soudaine disparition bonhomme...

Ses mèches blondes qu'il a coiffées aujourd'hui son désormais en bataille, mes doigts sont enroulés dans ceux-ci.

Son nez contre mon cou laisse échapper un souffle chaud, secoué par ses pleurs. Ses bras se resserrent encore autour de moi, mais ne me gêne pas. Ils ont pour effet de me réconforter, tout comme lui essaie certainement de le faire. Il ne dit rien, et je ne dis rien. Seul le silence et ses larmes nous accompagne.

Bonhomme, je te promets qu'on finira par aller mieux, laisse nous simplement un peu de temps.


(Je vous informe que c'est le dernier chapitre relativement triste. Les prochains sortiront du concept d'enterrement. Très bonne soirée à vous. XOXO. -Tess)

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