Chapitre 66

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PDV CAMDEN

Je franchis la ligne d'arrivée le premier, suivis d'une voiture qui m'a collé au cul tout au long de la course.

J'arrête ma bagnole sur le bas-côté de la route, et pour une raison inconnue, mon esprit m'impose encore son visage.

Bon sang enlevez-la-moi de mon crâne.

Immédiatement, mon téléphone sonne, et le nom de Tareck s'affiche sur l'écran, je décroche à contre cœur, et le mets sur haut-parleurs avant de faire demi-tour et filer jusqu'à lui.

- T'as le fric ?

Je soupire, et fini par affirmer :

- Je l'ai.

Je l'entends rire fièrement.

-Bien, ramène ton cul vite fait, et ensuite, je veux plus voir ta sale gueule dans mon garage, pigé ?

Crois-moi enfoiré, jamais tu ne me reverras dans ton repère de camés.

Je me gare à la même place que tout à l'heure, puis entre, en lui posant le t'as de billets sous le nez.

- Eh bien, ça fait un sacré paquet de pognon, bien joué.

Je ne lui prête aucune attention et fait demi tout pour partir, mais le type qui garde l'entrée me bloque le passage. Je lui accorde un regard incompris, il me désigne Tareck dans mon dos. Je me retourne lentement, mais à peine lui fais-je fasse qu'il m'envoie son poing qui s'écrase contre ma joue. Je dérouille, mais pour autant, je ne rentre pas dans son jeu.

- Ça, c'est pour avoir préféré ta nana à nos petites affaires.

Quelle pourriture.

Il me lance ensuite son coup de pied dans le tibia, puis s'approche de mon oreille pour chuchoter :

- Et ça, c'est parce que tu ne veux pas la partager.

Je le regarde méchamment, et il pige rapidement que s'il en rajoute, ça pourrait mal terminer, il sait de quoi je suis capable. Il se recule et fait un signe d'approbation à son chien de garde pour qu'il me laisse passer.

- À bientôt Cam.

À jamais, salaud...

Je remonte dans ma caisse, puis jette un coup d'œil à mon état dans le rétroviseur central. Aucune grave ouverture, c'est déjà ça. Une joue qui commence à virer au rouge, mais rien d'alarmant.

Je déverrouille mon téléphone et idiotement, j'espère y apercevoir le nom de Lou, accompagné d'un de ses messages idiots, comme je l'espère depuis une semaine. Mais rien ne vient.

Pas étonnant.

Je ne peux pas rester dans cette position d'incertitude. Je ne sais pas ce qu'elle pense ni véritablement comment elle se sent. Elle est forcément en rogne, mais je n'ai pas pu lui faire face une bonne fois pour toutes et mettre les choses au clair.

Après m'être foutu à jour devant toi en disant avoir besoin d'apprendre à aimer, tu es resté presque insensible, alors je suis parti. Ouais, je suis parti je ne sais où en roulant quelques heures, pour finir par m'arrêter au cimetière.

Une de mes mains est agrippée au volant, il doit être aux alentour de vingt-deux heures, mais j'ai besoin de la voir.

Un jour de plus sans savoir et je deviens complètement taré.

Je roule sur cette route qui m'est désormais familière à force de l'emprunter souvent, même si dernièrement, un peu moins.

Lorsque j'aperçois le porche de sa maison, je m'arrête devant chez elle. Rapidement, elle sort, un long tee-shirt recouvrant la moitié de ses cuisses, par-dessus un short.

Apprends-moiOù les histoires vivent. Découvrez maintenant