Chapitre 2

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PDV CAMDEN

Le chant rythmé des guitares électriques s'échappent des hauts-parleurs de ma bagnole, dans un bruit à s'en faire péter les tympans, c'est ce que j'adore. En revanche, Lou, ne doit pas tellement aimer vu la grimace qu'elle fait et ses sourcils fortement froncés. Je baisse le son.

- Tu kiffes pas ?

- Bah, c'est pas vraiment le genre musical qui me dérange, mais le volume.

- Ariel a les oreilles sensibles alors ?

Je prends une voix aiguë pour accentuer le ton moqueur que je prends.

- Ouais enfin, je me demande en revanche si toi t'as encore les oreilles fonctionnelles.

- Mes oreilles fonctionnent merveilleusement bien.

- Permets-moi d'en douter.

- Bah je te le permets pas.

Je lui fais un clin d'œil tout en fixant la route attentivement. Tandis qu'elle m'indique précisément l'itinéraire à prendre.

Je me gare sur le côté, proche du trottoir.

Elle se tourne vers moi.

- Bon, et bah, à plus alors.

Je la regarde une dernière fois.

- Ouais, à plus.

Elle sort et j'attends qu'elle soit chez elle avant de reprendre la route.

Je roule, la tête ailleurs, me dirigeant je ne sais où, n'ayant aucune envie de rentrer. J'augmente le son de la musique dans l'espoir de vider mon esprit, mais rien à faire.

Je ne peux pas passer chez Ash, il doit surement être avec Hailey.

Puis sans même m'en rendre compte, je m'arrête sur le bord d'une route de campagne.

J'ouvre ma vitre et sort un briquet et une cigarette de ma poche de jean.

Je l'allume et inspire une grande bouffée de fumée, qui semble me calmer. Puis sur le rythme rock de la musique, je tapote frénétiquement le volant.

Mon téléphone sonne, je décroche sans même regarder le concerné, sachant très bien de qui il s'agit à cette heure-ci, je baisse la musique.

- Ouais ?

- Ramène ton cul de sale morveux à la baraque.

Je soupire en recrachant la fumée nocive.

- Tu sais très bien que je crèche plus chez toi.

- J'ai plus de daube et je sais que t'en as. Ramène-toi.

- J'ai dit nan.

- Sale merdeux. Tu vas laisser ton père dans la merde ?

Je pouffe amèrement.

- Mon père ? J'en ai un ?

Il rigole. Je rajoute :

- J'en ai jamais eu. Tu es mon géniteur, mais un père ? J'en doute.

Il soupire pour me montrer que je le fais chier.

- C'est ça... Ramène-moi ma dose.

Je souffle. Le laisser dans cet état de manque, ne serait pas digne de moi.

- Putain...

Je souffle, lui ne dit rien.

- J'arrive.

Je raccroche, avant de vérifier dans la boîte à gants de ma bagnole. Il ne me reste plus qu'un sachet.

Je ferme les yeux quelques secondes avant de redémarrer. J'arrive rapidement devant le taudis dans lequel vit mon père.

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