Chapitre 65

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PDV LOU

- Non, je suis désolé, je ne prends plus aucune garde d'enfant pour une durée encore indéterminée...

Au téléphone avec une dame d'une trentaine d'années, je conclus :

- Entendu, merci quand même pour votre confiance, au revoir et bon courage pour vos recherches.

Je raccroche puis me retourne vers Hailey qui est passé chez moi pour une journée entre filles.

Je soupire, tandis qu'elle m'interroge :

- Encore un appel pour une garde ?

Je hoche la tête et précise.

- En ce moment, j'en refuse beaucoup.

Elle tâte le terrain en me demandant :

- Tu comptes reprendre un de ces jours ?

Je hausse doucement les épaules.

- J'en sais rien, ça me plaît beaucoup, mais pour le moment, je suis incapable de pouvoir le faire.

Elle sourit tendrement.

- Ça se comprend.

Elle change brusquement de sujet :

- Tu l'as revu ?

Camden...

Pour être directe, Hailey n'est pas la dernière. Son manque de tact m'impressionnera toujours, mais j'ai fini par en avoir l'habitude.

J'ancre mon regard à ses prunelles vertes puis secoue négativement la tête.

- Non, pas depuis cette soirée.

Elle hoche la tête.

- Je vois.

Elle se lève de la chaise où elle était assise, puis s'assied sur le sofa à côté de moi.

- Tu comptes mettre les choses au clair ?

Je joue nerveusement avec mes doigts.

- Non, je crois qu'il les a lui-même mises au clair ce soir-là.

Elle hoche de nouveau la tête.

Jusqu'ici, elle était restée silencieuse sur le sujet, mais cette semaine de non-dits lui trotte sûrement dans la tête, alors elle m'interroge encore :

- Tu l'as vu faire... Enfin, je veux dire...

J'en conclut qu'elle veut savoir si je l'ai vraiment vu coucher avec cette fille à proprement parlé.

- Je crois que les soupirs d'extase de cette nana en disaient bien assez.

Elle soupire longuement.

- Ça m'étonne de Camden

Je hausse les épaules.

- Il n'est pas aussi calme ou amusant qu'on ne le pense en le voyant pour la première fois.

Elle fronce les sourcils, je précise :

- Il a un passé qui laisse à penser que beaucoup de ses agissements actuels sont expliqués. Mais tu as dû remarqué qu'il ne blague plus autant qu'avant ou qu'il se dévoile moins.

Elle affirme :

- Oui, ce jour-là, au camping, on avait été cherché des glaces tous les deux. Lui qui habituellement offrait souvent son sourire, il avait subitement disparu, ou du moins, c'en était un forcé.

Je hoche la tête.

- Tout ça n'était qu'un déguisement, il se voilait la face si tu préfères. Il a vécu des choses qui font qu'à l'instant où je parle, il est comme il est.

Elle m'accorde un petit regard. J'enchaîne :

- Mais même s'il a de bonnes raisons d'agir parfois comme il le fait, coucher avec cette nana, c'était certainement pas la bonne décision, il s'en est rendu compte, mais l'a quand même fait.

Je laisse mes pensées être percées à jour, ma meilleure amie m'écoutant attentivement.

- Même si on ne s'est rien promis tout les deux, je crois qu'au fond, j'espérais qu'il se passe quelque chose entre nous.

Elle tente un petit sourire.

- Um, la romantique que tu caches en toi a réussi à te faire ressentir des sentiments pour lui...

Cette fois, je tripote la manche de mon gilet.

- J'en sais rien, le mot "sentiments" est peut-être un peu trop significatif pour ce genre de choses. Mais, oui, j'aurais voulu tenter et voir si quelque chose était possible avec lui. Et de son côté, j'ai cru comprendre qu'il se laissait aller petit à petit, mais à première vue, je me suis foirée sur toute la ligne.

Ma meilleure amie capte mon regard et ajoute en secouant la tête :

- Non, je crois que tu as eu raison de penser qu'il était peut-être prêt pour quelque chose avec toi, mais il y a sûrement un truc qui l'a fait paniquer.

Elle regarde en face d'elle :

- Je ne suis pas la meilleure pour parler conseils, mais en discuter avec lui, je crois que c'est l'une des meilleures chose à faire. Il a flippé un moment ou à un autre, c'est certain. Ça n'excuse certainement pas ce qu'il a fait, mais au moins, avoir son point de vue t'éclairera sur certains points, tu ne penses pas ?

Je hoche lentement la tête.

Ce même soir, tu m'as dit vouloir apprendre à aimer, mais en es-tu certain ? Es-tu seulement prêt à le faire ?

Elle m'offre un petit sourire réconfortant, puis nous décidons toutes les deux de passer un moment devant notre série du moment. Nous préparons un saladier rempli de bonbons en tout genre, un autre rempli de biscuit de différentes tailles et saveurs puis une tasse de chocolat chaud qu'elle prépare à merveille.

- Tu as toujours cette même façon de les faire.

Elle sourit, puis hoche la tête.

- Toujours !

Elle verse le lait dans chacune de nos tasses, y ajoute du chocolat en poudre, beaucoup de chocolat en poudre et une pincée de cannelle.

- Le secret, c'est la durée au micro-onde. Pour une température parfaite, une minute vingt-trois seulement !

Je souris.

- Je prends note chef.

Nous rigolons puis quand nos boissons chaudes sont prêtes, nous nous lançons dans un marathon d'épisodes, si bien que nous nous rendons compte qu'il se fait tard qu'à partir de vingt-et-une heures trente.

- Il va falloir que je rentre.

Elle me sourit et ajoute :

- On se refera des aprèm comme ça plus souvent !

Je pouffe de rire et hoche vivement la tête.

Nous nous dirigeons vers la porte et elle me prend dans ses bras.

- Ne cogite pas trop et appelle si tu as besoin, le mieux c'est d'en parler avec lui.

Je souris tendrement durant notre étreinte.

- Je vais finir par croire que tu es une grande romantique aussi.

Elle se détache de moi et me regarde avec de grands yeux.

- Non, c'est parce qu'il commence à se faire tard.

Je rigole, et quand elle s'éloigne un peu, je lui demande :

- Je deviendrais marraine bientôt, hein ?

Elle me tire la langue et s'enfuit chez elle.

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