Chapitre 12

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PDV LOU

Je l'observe, je n'ai plus la notion du temps. Je sais seulement qu'à partir du moment où il s'est volatilisé vers l'océan, je ne l'ai plus lâché des yeux, comme s'il avait quelque chose que je voulais absolument découvrir. Les autres rigolent entre eux, pourtant je ne me prête pas à leur conversation, et distingue seulement son corps disparaître sous l'eau et réapparaître à la surface.

L'envie de le rejoindre me démange.

Pourquoi s'isole-t-il comme ça ?

Je décide de me lever, tandis que les autres ne remarquent rien puis j'enlève ma robe ne portant plus que mon maillot de bain.

Je franchis lentement l'écume des vagues, m'habituant à la fraîcheur de l'eau.

Je suis à quelques mètres seulement de lui. Il fixe l'étendue de l'océan face à lui.

Je me demande à quoi il pense.

Je me place à ses côtés. Il semble surpris de me voir ici, pour autant il ne dit rien et garde seulement son regard sur moi. Ce n'est pas dérangeant, mais presque intimidant.

Je l'imite et ne prononce pas un seul mot, portant mon regard sur l'immensité d'eau qui s'offre à moi.

Malgré ce que j'aurais pu penser, le fait qu'aucun de nous deux ne parle n'est pas gênant.

Moi qui habituellement trouve toujours quelque chose à dire, il me retire toute pensées relatives, si bien que je trouve rien à raconter.

Néanmoins, une question bête mais qui me semble nécessaire à lui poser, me vient en tête :

- Cam, est ce que ça va ?

Le ton que je viens d'employer n'est pas le même que je prends habituellement avec lui. Cette fois, il est plus doux et inquiet.

Je détoure mon attention, et plonge mon regard dans le sien, vide d'émotions.

Il ne me donne aucune réponse, puis oriente son visage de nouveau face à l'océan.

Le fait qu'il ne me donne aucune réponse aurait le don de m'agacer, mais je suis surprise de constater que je ne lui en veux pas spécialement.

C'est étrange cette sensation de ne pas lui en vouloir, comme si j'étais consciente que, de lui en vouloir ou non, n'allait rien changer. Pour lui comme pour moi.

Il rompt le silence.

- Pourquoi t'es venue me rejoindre ?

- J'en avais envie.

C'est sortit tout seul.

J'aurais sûrement dû ne pas lui dire directement... Mais je ne l'ai pas contrôlé.

Il recommence à me fixer de ses prunelles noisette.

- Pourquoi tu t'inquiètes de savoir comment je vais ?

J'allais lui répondre que je ne m'inquiète pas, mais le fait est, que savoir comment il va me démange, j'aimerais savoir ce qu'il pense, comment il se sent, car une partie de lui semble vouloir me dire ce qu'il ressent. Mais une autre partie, la plus conséquente, s'use à cacher qui il est véritablement.

Je lui réponds :

- De toute façon tu ne m'as pas répondu, donc savoir pourquoi je t'ai posé cette question n'a aucune importance.

Mes doigts frôlent l'eau salée et les petites vaguelettes.

Soudain, sa voix rauque brise le bruit de la mer.

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