Chapitre 70

1.7K 125 97
                                    

PDV CAMDEN

C'est précisément dans ces moments-là où je me rends compte qu'elle est ma lumière parmi mes propres ténèbres. C'est à ce moment précis que je peux affirmer que j'ai besoin d'elle maintenant et pour longtemps encore.

À présent dans ses bras rassurants, je ne pense plus à rien et me cale simplement sur sa respiration, et ses battements de cœur apaisants.

— Ça va mieux ?

Si elle parle de ce cauchemar que je viens de faire alors, je crois que ça va mieux.

Je hoche simplement la tête.

Après être passé voir Noah, nous avons passé la soirée ensemble. Et cette nuit semble agitée.

Sa poitrine contre mon torse et ses lèvres dans mon cou, elle essaie de me rassurer tant bien que mal.

— C'était quoi ce cauchemar ?

Est-ce que j'ai vraiment envie de l'avouer ?

Ses fidèles billes brunes s'ancrent dans les miennes, m'incitant à lui confier ce cauchemar.
Ma mâchoire se contracte légèrement, et je m'assois, abandonnant ses gestes sécurisants.

— J'étais dans ce même lit, avec toi, à la différence que je me suis réveillé, sans te voir.

Quand je commence à raconter ce rêve étrange, j'ai l'impression d'être complètement taré.

— J'ai commencé à te chercher, en vain. Noah me répétait que tu étais partie...

Ce que c'est débile...

— Ensuite, je me suis réveillé.

Je me tais. Seul le matelas qui s'agite vient rompre le silence, annonçant la présence de Lou derrière moi. Cependant, je ne me retourne pas pour autant, ayant l'impression d'être misérable.

Ses douces lèvres viennent embrasser mon omoplate nue, me provoquant un frisson instantané. Je tourne mon attention vers elle. Elle place ses mains sur chacune de mes joues, comme pour capter davantage ce que je ressens. Elle s'avance puis prend place sur moi, ainsi, me faisant complètement face.

Automatiquement, son corps contre le mien dans cette position, réveil en moi cet instinct de vouloir la posséder corps et âme.

Elle avance lentement ses lèvres vers les miennes, son corps se cambre, accolant sa poitrine contre mon torse et son bassin contre mon érection déjà naissante.

— Je ne t'abandonnerais pas, tu m'entends ?

Son souffle sur mes pommettes me l'assure, je ferme les paupières. Elle m'observe intensément, comme à son habitude. J'ai fini par m'habituer à cette tendance d'analyse chez elle.

Lou pose ses mains froides contre mon torse et les glisse jusqu'à mes abdos.

— Ces lèvres...

Elle frôle mes lèvres des siennes pour appuyer ce qu'elle vient de dire, puis proche de ma bouche elle souffle encore :

— Ces cheveux...

Elle enroule ses doigts dans mes mèches blondes.

— Ces yeux....

Elle capte mon attention en ancrant son regard brillant au mien.

— Tou simplement, toi...

Je frissonne, et elle m'embrasse passionnément.

Elle avoue :

— Je ne peux plus m'en passer.

Si tu savais Lou.... Si tu savais comme je suis rapidement devenu dépendant.

Comme pour me le faire comprendre une bonne fois pour toutes, elle me répète :

— Je ne t'abandonnerais pas.

Je la regarde tendrement avant de fondre sur ses lèvres. Nos langues dansent diablement bien ensemble et nos corps si proches, ne tardent pas à ressentir le besoin de s'unir.

Il reste tant de choses encore incomplètes, encore sans réponse et encore plein de problèmes non résolus, mais ce qui compte pour moi avant tout, et sur l'instant présent, c'est toi, et moi.

C'est encore trop tôt pour pouvoir te dire ces trois petits mots. Je veux te les dires lorsqu'ils seront doux, mais soudain. Beaux, mais tout aussi douloureux. Et ivre de ce sentiment que je ressens pour toi.

Ouais, je le sais maintenant, je crois que je t'aime, et je crois que tu as fini par t'en rendre compte par toi-même. Mais c'est encore trop tôt. Attends encore un peu avant que je ne te les dise. Parce que le jour où je te les prononceraient, crois-moi que mes sentiments seront purs et bien trop importants pour ne pas être sincères.

Nos lèvres couvrent chaque parcelle de nos peaux découvertes, nous nous usons à comprendre nos mutuels esprits et chaque nouvelle sensation nous procure satisfaction.

Nous sommes sur la bonne voie. Ce petit gars m'a bien fait comprendre une chose : la vie est bien trop courte pour s'affaiblir trop longtemps et se reposer sur notre douloureux passé. Ce petit sourire, qui ornait ses lèvres, restera longtemps un souvenir dont j'aurais besoin au quotidien, me rappelant que je dois apprendre le sens de la vie, apprendre à vivre comme je le sens, apprendre à ressentir.

Ces trois petits mots, que j'aimerais pouvoir te dire, Lou, sont encore bien trop puissants pour quelqu'un qui découvre petit à petit ce qu'il ressent. Alors pour te montrer que je suis prêt à t'aimer, je prononce seulement deux petits mots. Deux petits mots qui font tout le contraire.

Dans un soupir ou nos deux corps s'assemblent, je te dis cette courte phrase qui est devenue équivalente à ce fameux "je t'aime" en attendant que je puisse véritablement te les avouer. J'ancre mon regard aux tiens et dans un gémissement où je perds totalement le contrôle, je souffle :

— Apprends-moi....

Apprends-moi à aimer Lou.

FIN

Apprends-moiOù les histoires vivent. Découvrez maintenant