Chapitre 64

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PDV CAMDEN

Une semaine.

Une putain de semaine que je ne vais plus en cours, une semaine que je vais et viens un peu partout sans réel but, mais plus que tout, une semaine que je ne l'ai pas revue. Seulement des messages d'Asher qui me disent tous que Lou se présente en cours, mais qu'elle n'est pas dans son assiette, un peu ailleurs.

Je me gare dans cette rue que je n'ai pas fréquentée depuis un bout de temps maintenant. Je descends de ma bagnole, en prenant soin de la verrouiller. Il fait nuit, et la rue est étonnamment calme contrairement à quelques autres ,un peu plus loin, où se déroulent combats, courses et deals.

J'arrive devant cette même porte métallique que j'empruntai plus souvent auparavant. Le mec qui gère les entrées me reconnaît immédiatement, comme à son habitude et me laisse entrer, le regard concentré.

Lorsque j'entre, une forte odeur de cannabis me chatouille les narines et la première vision qui s'offre à moi, c'est Tareck en train de rouler une pelle à une nana sur son sofa.

Cet endroit est complètement délabré, si je devrais le qualifier, je dirais que c'est un ancien garage avec le strict nécessaire, autrement dit une table, une chaise, un sofa, le reste, c'est une caisse qui comporte certainement une masse de billets importante et d'autres trucs qui à première vue semblent utiles.

Je passe outre et me racle la gorge, ce qui me vaut un regard de l'intéressé.

Je ne suis pas d'humeur ce soir, si on pouvait faire rapidement, ça m'arrangerait.

- Tiens, tiens. Bewers, qu'est-ce que tu fous là ?

Je le regarde, mais ne réponds rien.

J'ai pris une décision qui risque de ne pas le réjouir.

- Si t'es venu te recharger, t'es en retard de deux semaines mon vieux.

Je ne dis toujours rien. Il s'enlève d'au-dessus de la nana, pour venir se planter devant moi, ses yeux injectés de sang me fixent sans relâche.

- Quelle est ta putain d'excuse ?

Je daigne enfin parler.

- J'en ai aucune.

Il hausse un sourcil, puis soupire, agacé.

- Ça passe, mais c'est la dernière fois.

Son regard menaçant s'accorde avec le mien.

- Ouais, c'est la dernière fois.

Il me regarde et fronce les sourcils, je complète :

- Je ne deale plus, c'est terminé.

J'en ai fini. Les deals ne me divertissent plus. J'ai besoin de plus, j'ai besoin de quelque chose, quelqu'un, qui me fasse me sentir vivant, qui me fasse me sentir moi-même, même si mon véritable moi ne me réjouit pas.

Un sourire malsain orne ses lèvres, il s'avance de plus en plus.

- Je ne suis pas d'humeur là, t'es déjà à la bourre de quinze jours, alors ne joue pas trop.

Mon regard ne pourrait pas être plus sérieux, et je crois qu'il commence à le piger. Pourtant, je précise :

- Je ne joue pas.

Un petit rire nerveux s'échappe de sa gorge.

- De quel droit tu te permets de refuser notre marché ?

Je hausse simplement les épaules.

- Écoute mon gars, tu sais très bien que si t'arrêtes, tu seras dans la merde avec ton daron...

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