Année I, Chapitre 5 : Le couloir interdit

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"Où est Sherlock ?" demanda John à Molly alors qu'ils quittaient la salle d'étude.

"Je ne sais pas."

"Bien sûr que tu sais !" la taquina Greg.

"Je l'ai vu par hasard monter les escaliers vers l'aile droite." avoua Molly. "Je ne sais pas où exactement."

John s'écarta du petit groupe et alla dans la direction indiquée. Il grimpa les escaliers, se demandant où Sherlock pouvait être allé à une heure si tardive. Fouillant l'aile droite, il se retrouva à l'entrée d'un couloir et comprit que c'était celui dont le professeur Dumbledore avait interdit l'accès. Il poussa timidement la porte pour jeter un œil à l'intérieur. Sherlock était là. Il était assis en tailleur, au milieu du couloir, fixant la porte de l'autre côté du corridor, les mains jointes comme s'il priait. John s'avança.

"Sherlock ?"

"Chut Victor ! Je suis dans mon palais mental !"

Ils restèrent silencieux. John se demandait qui pouvait bien être Victor, jusqu'à ce que Sherlock n'ouvre les yeux. Il fixa John comme s'il était apparu d'un coup devant lui.

"Je croyais que je parlais au crâne."

John fit mine de ne pas avoir entendu. C'était trop étrange pour oser poser la question.

"Qu'est-ce que tu fais là ? C'est le couloir interdit d'accès !" sermonna-t-il.

"Je sais. Et toi, qu'est-ce que tu fais là ?"

John hésita. Sherlock n'avait pas tellement tort.

"Je te cherchais. Et toi ?"

"Je réfléchissais jusqu'à ce que quelqu'un ne vienne m'importuner."

John ne dit rien, un peu énervé. Sherlock se leva et arpenta le couloir en se frottant les cheveux. Il examina les murs, scruta le sol en rampant, renifla la porte, fixa la poignée et jeta un œil au-dessous. Entre temps, il marmonna un "merci pour le crâne" presqu'inaudible mais que John ne manqua pas de remarquer.

"Tu cherches quelque chose ?"

Sherlock donna quelques coups sur la porte, ignorant royalement son interlocuteur.

"Pourquoi tu réfléchissais ?" tenta John.

"Le professeur Dumbledore a strictement interdit l'accès à ce couloir, expliqua Sherlock en faisant les cent pas devant John. Alors qu'il ne l'était pas l'année précédente. Première conclusion, quelque chose a changé."

"Peut-être que les fondations de ce couloir ne sont pas sûres, suggéra John. Le château est vieux. On devrait sortir avant que tout ne s'écroule sur nous."

"Non, non ! s'emporta Sherlock. A quoi ça te sert d'avoir un cerveau si tu ne t'en sers pas ? Oh, c'est vrai : tu ne connais rien à la magie. Si c'était le cas, on l'aurait déjà remis en état, d'un coup de baguette ! Non. Et puis il nous l'aurait dit, tout simplement. Tous les professeurs sont passés par ici : on le voit aux traces de pas."

"Alors ? demanda John en scrutant à son tour le sol à la recherche desdites traces. Qu'est-ce qui a changé ?"

Sherlock, heureux de se donner en spectacle, s'avança vers la porte d'un air théâtral et dégaina sa baguette.

"Alohomora !"

La porte se déverrouilla. Sherlock l'ouvrit d'un coup. Trois énormes têtes de chiens se bousculèrent pour l'atteindre. Leurs crocs jaunis fendirent l'air et d'énormes filets de bave volèrent en tous sens. Sherlock referma la porte.

"Alors ? demanda-t-il, tout excité. Tu l'as vu ?"

"Bien sûr que je l'ai vu ! s'exclama John, au bord de la crise cardiaque. C'était quoi ce monstre ?"

Sherlock soupira face à la bêtise de son interlocuteur.

"Je ne parle pas du cerbère ! mais de ce qu'il y avait en dessous ! Il y a une trappe !"

"Oh oui, non, évidemment que je n'ai pas vu ! J'étais trop concentré sur ces trois horribles têtes !"

John sortit du couloir. Sherlock soupira : décidément, il faisait fuir tout le monde. Il ramassa son sac à dos tout en espérant que John ne le dénoncerait pas.

"Tu viens ? demanda John en passant sa tête dans le couloir. Maintenant que tu m'as dis tout ça, tu dois tout me raconter !"

Surpris, Sherlock acquiesça et le rejoignit.

"Et il y a quoi sous cette trappe ?" questionna John, curieux comme un gamin.

"Hum... Aucune idée !"

"Un trésor ?" John sentait l'excitation grimper en flèche.

"Quelque chose dans le genre, je suppose. Il y a trois semaines, le contenu du coffre 713 de la banque Gringotts a été secrètement transféré dans un lieu inconnu..."

"Si c'est secret, comment tu le sais ?"

"Mon frère. Il est au courant de tout. Bref, hier, dans la gazette du sorcier, j'ai appris que le même coffre avait été violé. Évidemment les voleurs n'ont rien pris, mais un braquage, à Gringotts, c'est une première !"

"Pourquoi tu t'intéresses à ça ? demanda subitement John. Ce n'est pas le rôle de la police... ou je ne sais comment vous appelez ça ?"

"Parce que la... police comme tu dis... a tort."

"T'es un genre de détective ?" dit John en riant.

"Mouais, si on veut. Plus tard je serais détective consultant."

"C'est quoi comme métier ?"

"C'est un métier qui n'existe pas. Pas encore."

Les deux partirent dans un fou rire et se quittèrentsur cette note joyeuse.


[Salut-salut ! Voici le chapitre cinq ! Je pense publier la suite très bientôt.

Comme vous l'aurez sans doute remarqué, l'histoire est assez similaire à celle de l'année un de Harry Potter, mais elle prendra plus "d'indépendance" vers l'année deux, donc pas d'inquiétude.

Mais que pensez-vous de cette rencontre un peu plus officielle de John et Sherlock ? J'avoue avoir un peu peur de ne pas respecter la caractère des personnages, alors n'hésitez pas à dire si vous trouver que leurs actions / paroles sont trop éloignés de ce que les personnages originaux auraient dit.]

Les chants de la Mort - Sherlock fanfictionOù les histoires vivent. Découvrez maintenant