Année VII, Chapitre 15 : Le dernier problème

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"Mycroft ! MYCROFT !"

Pas de réponse. Sherlock se releva, brandit sa baguette et menaça Euros.

"Pourquoi tu fais tout ça, hein ?"

"Pourquoi pas ?" répondit la voix froide de la sœur.

Des sorts fusèrent vers elle, mais elle les dévia sans peine, comme si elle chassait un moustique embêtant d'un revers de main.

"Ne lutte pas, Sherlock, ça ne sert à rien. Rejoins-moi. On pourra jouer tous les deux."

"Mycroft..."

"...essaye de nous manipuler depuis toujours. Soi-disant pour nous protéger, alors que ce sont ses propres erreurs qui nous ont menés là ! Pourquoi tu ne peux pas retourner à Poudlard ? Parce qu'il n'y est lui-même pas bien. Pourquoi tu ne peux pas embrasser Jim Moriarty ? Parce que le capitaine de Serpentard à qui il a avoué qu'il l'aimait l'a fait chanter en menaçant de révéler qu'il était un sodomite. Pourquoi je ne peux pas jouer avec toi ? Parce qu'il a peur de moi. Pourquoi tu ne peux pas jouer avec lui ? Parce qu'il te considère comme un bon à rien. C'est toujours parce que Mycroft..."

Sherlock lança de nouveaux sorts, tout en reculant :

"Tout n'est pas de sa faute. Je ne veux pas jouer avec toi ; ça, c'est de ta faute."

D'un coup de baguette, il déplanta les barreaux de fers de la clôture et ils fusèrent sur Euros. Elle les renvoya sans peine et Sherlock les dévia...

Il tomba cependant à genoux. Au début, il ne comprit pas pourquoi ses jambes avaient lâché, puis une douleur lancinante perfora son torse. Il baissa les yeux et vit un des pics de fers planté au travers de son corps. Un flot de sang tâchait déjà sa chemise jadis blanche. Il posa ses mains dessus pour tenter de le retirer, mais ses forces le lâchaient au fur et à mesure qu'un bourdonnement sourd envahissait sa tête.

Il tomba sur le côté, aux pieds d'Euros qui l'enjamba pour rejoindre le puits.

"Je te laisse ta pierre. Vouloir ramener les morts, c'est pathétique."

§

Affalé sur son fauteuil attitré, au coin du feu, dans le petit salon du 221b Baker Street, Sherlock ruminait. Il mâchonnait le bout d'une cigarette éteinte qu'il n'avait pas la volonté d'allumer - le paquet d'allumettes était posé sur la table et il n'arrivait pas à l'atteindre. Enveloppé dans sa robe de chambre bleue, il tendit le bras vers le mur derrière lui et tira une balle exactement entre les deux yeux du smiley jaune. Puis une autre et une autre.

Mais personne ne venait lui tirer les oreilles à cause du boucan qu'il faisait.

"Mme Hudson !" Pas de réponse.

Énervé - car tirer des balles dans le mur était plus plaisant quand cela irritait quelqu'un - il jaillit du fauteuil. Il se posta devant la fenêtre comme une sentinelle et épia l'extérieur. Un fiacre passa dans la rue, tremblotant sur les pavés irréguliers. Le jour touchait à son terme et un falotier passait pour allumer les réverbères de la rue.

Tout semblait extrêmement silencieux, vide, creux, froid. Peut-être parce qu'il n'avait aucune enquête depuis plusieurs jours. C'était sûrement ça ! Il avait besoin de ressentir le frisson de l'aventure, de faire tourner son cerveau avant qu'il ne soit emporté par la rouille.

"Holmes !"

Un Watson mi-agacé mi-amusé par le raffut qu'avait provoqué Holmes apparu. Il accrocha son chapeau, son manteau et son écharpe au porte manteau.

Les chants de la Mort - Sherlock fanfictionOù les histoires vivent. Découvrez maintenant