Année II, Chapitre 6 : Sherlock a la frousse

199 27 17
                                    

Il ne fallut pas plus de deux semaines à Sherlock pour être collé. Pour quoi était-ce cette fois ? Il avait tenté de réaliser une potion en cachette pendant le cours de botanique et avait accidentellement lâché un nuage de fumée hallucinogène incolore dans la serre.

Quel ne fut pas l'étonnement des professeurs lorsqu'ils retrouvèrent les élèves accroupis dans les plantes, persuadés d'être des dodos.

Ça allait faire des heures - et pour une fois ça n'était pas une exagération de drama queen - que Sherlock répondait aux admirateurs de Sir Gilderoy Conan Lockhart.

Il lisait avec dégoût les compliments démesurés adressés à l'auteur. Ce dernier, comme si ces heures n'étaient pas déjà un calvaire, lui parlait de ses aventures avec un ego dont même Sherlock ne faisait pas preuve, tout en lui posant des questions sur l'affaire de la pierre philosophale. Le brun ne daigna répondre à aucune de ses interrogations.

Il était plus concentré sur l'affaire du saule cogneur - ainsi que John la nommait, c'était stupide, mais Sherlock avait fini par admettre que nommer les choses pouvait faire gagner du temps - et sur l'agresseur de Janine.

Il n'appréciait pas Janine : c'était la meilleure amie de Sally Donovan. Elle était une victime comme une autre, un misérable grain de poussière dans un monde indifférent.

Il s'attaqua à une nouvelle enveloppe et comprit immédiatement que quelque chose n'allait pas. L'enveloppe ne comprenait aucune adresse, juste les initiales W.S.S.H.

William Sherlock Scott Holmes.

Il l'ouvrit pendant que Lockhart racontait comment il avait vaincu les démogorgons et ne trouva qu'un simple bout de papier.

Sur lequel était tracé le symbole des Reliques de la Mort avec du sang.

Lockhart, se rendant compte qu'il ne réagissait plus à ses histoires, demanda :

"Tout va bien ?"

Sherlock se leva et, les yeux accrochés au bout de parchemin, quitta la pièce.

Tel un ivrogne perdu, il arpenta les couloirs en titubant, ne souhaitant qu'une chose : retourner dans sa chambre.

Sherlock a la frousse

Le diable à ses trousses

Quittant son appui au mur, il plaqua ses mains sur ses oreilles pour étouffer la voix dans sa tête.

Quand sonne minuit

Sherlock est fini !

Sa tête tournait affreusement, il lui semblait qu'on enfonçait un pic dans sa boîte crânienne.

Trois frères réunis

Au pont de la Nuit

Il chancela et s'adossa à un mur, fermant les yeux pour tenter de s'y retrouver dans un tel brouhaha de sons, de lumières et de pensées.

Chaque chose a un prix

Entends-tu ce bruit ?

Le papier lui glissa des mains.

C'est la Mort qui toque

Dites au r'voir à Sherlock

"La ferme !"

Il ouvrit les yeux et constata, haletant, que le papier était tombé dans une mare de sang, s'en imbibant doucement.

Horrifié, il releva les yeux. Un message sur le mur, peint lettres de sang, s'adressait à lui :

Bravo

Tu as réussi le jeu du saule cogneur

La prochaine fois il y aura du contexte

Il resta figé, se remettant de ses émotions futiles.Bientôt le couloir se remplit d'élèves. Aucun ne remarqua les immenses lettresrouges.


[Chapitre vraiment très court, j'en suis désolée.]

Les chants de la Mort - Sherlock fanfictionOù les histoires vivent. Découvrez maintenant