Année III, Chapitre 8 : Le récit d'Henry Knight

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Un silence pesant s'installa dans la pièce, durant lequel John semblait sur le point de faire de Sherlock quelqu'un de véritablement mort. Il le maintenait au sol en le tenant par le col.

"Tu ne te rends pas compte..., dit-il tout bas, prêt à exploser. Tu n'avais pas le droit de faire ça !"

Avec surprise, Sherlock vit des larmes ruisseler sur le visage du blond et goutter sur le sien. Il fronça les sourcils, tentant de comprendre.

"Tu pleures... ?" dit-il d'une toute petite voix.

"Est-ce que tu as pensé une seule seconde à ce que ceux que tu laissais derrière toi pourraient ressentir ? Molly n'a pas arrêté de culpabiliser ! Tu m'as laissé croire que tu étais mort pendant six mois ! SIX PUTAIN DE MOIS ! Et tes parents, Sherlock ! Ils étaient effondrés ! As-tu la moindre idée de ce que nous avons vécu pendant que toi tu te la coulais douce ici ? Hein ?"

N'en pouvant plus, John laissa sa tête retomber sur le sol, à côté de celle de Sherlock. Il sanglota en silence, et ne sachant pas comment réagir, Sherlock tapota maladroitement sa tête blonde. Il le fixa longuement puis se redressa pour s'asseoir. Il regarda tour à tour les personnes dans la pièce puis trouva soudainement le parquet rongé par les termites très intéressant.

"Non, je n'y avais pas pensé. A aucun moment, avoua-t-il. En fait je ne comprends pas que ma disparition puisse vous affecter autant."

Mycroft s'écarta de quelques pas pour regagner le couloir. Il n'arrivait pas à croire que son petit frère puisse penser que personne ne tenait à lui. Et tout ça était de sa faute... S'il n'avait pas répété, mainte et mainte fois, que les sentiments n'étaient qu'illusions et faiblesses, ils n'en seraient pas là...

Il avait voulu le protéger, mais il l'avait condamné à la solitude. Il avait cru que c'était une bonne chose, mais lorsque le lendemain du duel entre Jim et Sherlock il était entré dans la Grande Salle comme tous les matins, et que les professeurs étaient venus le chercher pour lui annoncer que son cadet était mort... il avait compris.

Il avait voulu le protéger de ses sentiments parce que, lui qui était le plus intelligent des deux, ne les comprenait pas. Et qu'il avait peur de ce qu'il ne pouvait comprendre. Et surtout parce qu'il avait vu ce que les sentiments avaient déjà fait à Sherlock.

Sherlock les invita à s'installer, l'air ravi de retrouver ses amis, et surtout son acolyte, son John. Il mesurait ses paroles, de peur de faire exploser la bombe qu'était devenu le blond. A aucun moment il ne mentionna le nom de Jim Moriarty. John explora la pièce pour se calmer et tomba sur le livre orné du même symbole triangulaire que le mur. Il demanda ce que c'était à Sherlock qui hésita avant de répondre.

"C'est le symbole des Reliques de la Mort. C'est ça que j'essaie d'étudier."

Entendant ces mots, Mycroft interrogea son cadet du regard mais ce dernier l'évita.

"Tu comptes lui dire pourquoi tu es partit tout ce temps ?" demanda l'ainé en désignant John du regard.

§

"Tu as vraiment cru que j'étais... Moriarty ?" s'étonna Sherlock.

John ne manqua pas de noter le ton froid qu'il avait employé pour dire le nom de son ennemi.

"C'est pour ça que tu m'as stupéfixé ?"

"Non. Je t'ai stupéfixé parce que tu es un odieux connard."

"Ah. Mais comment en étais-tu arrivé à la conclusion que Jim était encore en vie ?"

"Eh bien Mycroft avait dit que tu portais un objet qui avait disparu et que quelqu'un l'avait volé. On pensait que c'était Jim et qu'il l'avait caché dans la cabane hurlante pour revenir le chercher."

"Bravo John. A croire que ces deux années passées avec moi ne t'ont rien appris !"

John ne dit rien mais lâcha un maigre sourire faussement agacé. Il était toujours furieux contre le brun, malgré la semaine qui s'était écoulée, mais il ne pouvait pas s'empêcher d'être heureux de le revoir.

"On voulait aussi enquêter sur le loup-garou qui aurait attaqué Henry Knight, un première année."

"Un loup-garou ? Intéressant."

§

"On a le droit de faire ça ? demanda Henry. Je veux dire, entrer dans la maison Gryffondor alors que je suis à Serdaigle."

"Je ne crois pas, dit John. Mais je connais des personnes qui l'ont déjà fait et ils n'ont jamais été punis."

Il demanda à Henry de se boucher les oreilles pendant qu'il donnait le mot de passe à la grosse Dame, puis l'invita à entrer.

Le première année sursauta en voyant Sherlock assis dans le fauteuil, près du feu. Il avait déjà vu sa photo dans le journal où on disait qu'il était mort. Il voulut poser des questions, mais l'air sérieux de Sherlock, qui l'examinait déjà du regard, l'intimida. Il s'assit sur la chaise que John lui présenta et celui-ci s'installa sur le fauteuil en face de Sherlock.

John sourit : ça faisait longtemps qu'ils ne s'étaient pas installés tous les deux sur ces fauteuils, face à la cheminée. Sherlock resta muet, attendant que Henry explique son histoire de loup-garou.

"Euh... C'était il y a quelques semaines. Il restait environ une heure avant le coucher du soleil, donc je suis allé me promener dans la forêt. Après quelques temps, j'ai vu qu'il commençait à se faire tard alors..."

"Va directement aux faits." l'interrompit Sherlock.

"Ok... J'ai entendu du bruit derrière moi, comme un hurlement de loup, et quand je me suis retourné, quelque chose s'est jeté sur moi."

"A quoi ça ressemblait ?" fit Sherlock.

"C'était un loup-garou."

"Mais encore ?"

"Il avait un pelage noir et des yeux rouges. Et des énormes griffes. J'ai couru pour lui échapper..."

"Pourquoi étais-tu dans la forêt ?" demanda John.

"J'étais allé voir les Sombrals. Il y en a tout un troupeau dans la forêt."

"Oh, les Sombrals ?" dit Sherlock, intéressé.

"Qu'est-ce que c'est ?" s'enquit John.

"Ce sont des créatures que seuls ceux qui ont rencontré la Mort peuvent voir. Dis-moi, Henry ? Comment était ta rencontre avec l'Inévitable ?"

John fronça les sourcils en entendant comment Sherlock parlait de la Mort.

"Mon père... Il a été tué par un loup-garou. Un jour, il se baladait en forêt et je l'ai suivi. Il a été dévoré : son corps n'a jamais été retrouvé."

Les chants de la Mort - Sherlock fanfictionOù les histoires vivent. Découvrez maintenant