Année I, Chapitre 12 : Violon et jeu de potions

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Sherlock ouvrit lentement les yeux. Il se sentait faible et une douleur, qui pourtant n'était pas physique, lui lacérait la poitrine. Un bref coup d'œil lui apprit qu'il était dans l'infirmerie. John, l'air inquiet, s'était endormi sur une chaise, à côté du lit.

Sherlock se redressa et essaya de se souvenir de ce qu'il avait vu. Puis le plus important lui revint : il devait trouver la pierre. Il secoua John et ce dernier se réveilla en sursaut et manqua de tomber de la chaise.

"Tu vas bien ? questionna le blond. Dumbledore m'a expliqué que la vue de la mort d'un être aussi pur qu'une licorne peut affecter les gens à un point inimaginable."

"Peu importe. On sait comment entrer dans la trappe. Attends-moi dans les escaliers, je te rejoins."

"Quoi ? Maintenant ?"

Sherlock avait déjà passé la porte de l'infirmerie.


§

John attendit, comme demandé, dans les escaliers qui menaient au couloir interdit. Sherlock le rejoignit quinze minutes après, une mallette noire à la main. Il voulut le questionner sur son contenu, mais Sherlock entra directement dans le couloir.

"Prêt ?" demanda-t-il en posant la main sur la poignée de la porte.

"Prêt."

Sherlock ouvrit la porte. Aucun chien féroce ne sauta sur eux. Le Cerbère dormait paisiblement. Une harpe enchantée jouait toute seule dans un coin de l'étroite salle. Ils jetèrent un œil, mais elle cessa brusquement et les deux refermèrent la porte.

"Rogue est déjà passé. Il a de l'avance sur nous." constata John.

Sherlock poussa un petit rire mais ne dit rien quand John le questionna. Il ouvrit la mallette et en sortit un magnifique violon gravé d'un E.H.

"Tu joues du violon ?" s'étonna John.

Sherlock resta muet, accorda son instrument, puis ouvrit doucement la porte. Les trois grosses têtes se réveillaient paresseusement en baillant. Sherlock cala le violon contre son cou et commença à jouer. John fut étonné de voir qu'une personne avec si peu de sentiments puisse jouer une si belle mélodie.

Les têtes retombèrent lourdement au sol. Sherlock fit un signe de la tête en direction de la trappe pour dire à John de déplacer les pattes qui en bloquaient l'accès.

"Tu te fous de moi !" forma John avec ses lèvres. Sherlock sourit et regarda John s'approcher avec crainte, déplacer la lourde patte, sursauter lorsque l'une des têtes le frôla et qu'il sentit l'haleine du Cerbère sur son visage.

Il ouvrit enfin la trappe et sauta. Sherlock le suivit aussitôt. Ils tombèrent sur quelque chose de mou. Ils tâtèrent les murs à la recherche d'une issue, sans y parvenir. Soudain, Sherlock sentit quelque chose s'enrouler autour de sa cheville, puis autour de ses poignets. Il voulut attraper sa baguette, mais elle était dans sa poche et il ne pouvait pas l'atteindre.

Il se débattit et entendit que John avait les mêmes problèmes de son côté. Puis le silence retomba du côté de son ami.

"John !" appela-t-il.

"Lumos maxima !"

La lumière illumina la salle étroite et la chose qui les retenait se rétracta et les relâcha. Ils tombèrent encore plus bas sur un sol de pierre.

"C'était un filet du diable, expliqua John. Ils ont peur de la lumière. Au moins, moi j'écoute en botanique."

"On a botanique ?" réalisa Sherlock.


§

Ils avançaient dans le couloir quand des flammes jaillirent du sol devant eux et derrière eux. Ils s'avancèrent vers la petite table qui leur faisait face. Des potions y étaient alignées, dans divers flacons de tailles et aspects différents.

Une note avait été laissée et Sherlock reconnu l'écriture de Rogue. Une énigme y était inscrite. Il la parcourut des yeux, John faisant de même par-dessus son épaule.

"Je n'ai aucune idée de laquelle ça peut-être." fit John.

"Trouvé."

"Déjà ?"

"Cherche."

"Ce n'est pas amusant. Hum... Il y a trois poisons, deux vins d'orties, une potion pour retourner en arrière, une autre pour continuer. Les poisons sont tous à gauche des vins d'ortie. La potion pour continuer n'est pas aux extrémités. Les petites fioles et les grandes ne sont pas des poisons et... la deuxième de gauche et de droite ne sont pas pareilles mais ont le même goût."

Il réfléchit longuement, certain que Sherlock se délectait de sa lenteur. Il énuméra son raisonnement à voix haute, Sherlock acquiesçant mais ne semblant pas écouter.

"Je dirais la petite fiole ?" risqua John.

"Intéressant... Mauvaise réponse. Si tu avais juste remarqué les traces de doigts sur cette fiole, la trace de propreté qui montre qu'elle a été déplacée récemment, le fait qu'elle soit mal refermée ou qu'il manque la moitié de son contenu."

John le fixa avec lassitude tandis que, satisfait, Sherlock prenait une goutte de la potion et lui tendait le reste.

Dans la salle suivante reposait un troll qui avait visiblement été assommé. Ils n'eurent pas à le combattre, bien qu'ils sachent très bien qu'ils étaient déjà de grands tueurs de trolls !

Ils arrivèrent dans la dernière salle assezrapidement. Sherlock ouvrit la dernière porte, mais au lieu d'appeler Rogueavec un air triomphant, il s'écria :[Voilà un deuxième chapitre aujourd'hui parce que le précédent n'était pas bien long et celui-ci non plus. Le prochain chapitre sera le dernier de l'année 1.]

Les chants de la Mort - Sherlock fanfictionOù les histoires vivent. Découvrez maintenant