Année II, Chapitre 14 : La chute du Reichenbach

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"Autrefois existaient, bien avant la naissance des hommes peuplant la terre, deux peuples qui se faisaient la guerre. Les anges et les démons, le bien et le mal, le jour et la nuit. L'un voulait apporter au monde la lumière éternelle, l'autre voulait l'engloutir dans les ténèbres.

Parmi les démons se trouvait l'être le plus vil qui ait jamais vécu, le plus terrible des monstres. Cet être était la Némésis. Elle buvait le sang des anges comme des démons, se délectait à la vue des visages tordus par la douleur... Mais au fil des siècles, cela ne lui suffisait plus.

Elle s'ennuyait. Elle n'avait aucun défi à la hauteur de son intelligence et de sa cruauté sans limites. Elle jouait avec les vies sans vraiment s'en amuser et les jetait dès qu'elle les avait épuisées.

Alors qu'elle avait anéanti presque toute vie en ce monde et qu'elle se languissait en admirant la désolation depuis les chutes du Reichenbach, un étrange visiteur alla jusqu'à lui. La Némésis, peu impressionnée par ce nouveau jouet, l'envoya balader. Néanmoins le voyageur insista, affirmant que lui aussi s'ennuyait.

'Tu n'es pas amusant, dit la Némésis. Tu es un ange animé par ta fausse bonté, suivant une justice injuste et brillant d'un amour factice.'

'Il est vrai que je suis du côté des anges, concéda le voyageur. Mais n'allait pas croire une seule seconde que je suis l'un d'entre eux.'

Alors la Némésis s'approcha du démon-parmi-les-anges et l'examina en haussant les épaules, partagée entre l'ennui et l'amusement.

Dès cet instant, les deux s'affrontèrent, usant de ruses et de pièges. Le ciel se scia en deux parties, le jour et la nuit. Donc ils s'affrontèrent jour et nuit, et nuit et jour. Ils apprirent comprendre leur complexité au travers des pièges et des coups et depuis, la Némésis ne connut plus jamais l'ennui.

Un matin, alors que le voyageur s'affaiblissait et sentait les bras de la Mort l'enlacer doucement, la Némésis lui demanda :

'Qui es-tu donc, toi qui n'es ni ange ni démon ? Je ne connais même pas ton nom.'

'Je suis vous.' répondit simplement le voyageur.

La Némésis, furieuse, dévisagea son ennemi. Il n'avait ni ailes ni cornes, ni auréole sur la tête, ni queue des enfers.

Et la Némésis se rendit compte que le voyageur était son reflet, là, tout en bas, dans la brume des chutes du Reichenbach.

'Je suis vous.'

Refusant d'admettre sa défaite, la Némésis sauta et se tua, emportant ainsi son ennemi juré.

W, M et E, 'Les chants de la Mort'."

Sherlock se tut et Lockhart le dévisagea tout en prenant distraitement des notes. Le brun jeta un regard à Molly, qui paniquée, secoua la tête. Le regard de Sherlock insista, et Molly s'approcha doucement de Lockhart.

Elle s'empara de sa baguette et défia le professeur :

"Immobilis !"

Sherlock la remercia d'un regard qui la fit rougir. Mais leurs sourires s'effacèrent quand ils virent le message au mur :

Bravo Sherlock

Il reste encore un problème

Il ne regarde que toi et moi

Il y aura deux morts cette fois

Rejoins-moi là où nous nous sommes rencontrés la première fois

Les chants de la Mort - Sherlock fanfictionOù les histoires vivent. Découvrez maintenant