Année VII, Chapitre 11 : La fille qui chantonnait

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"On dirait que le dernier acte peut commencer."

John ne remarqua la jeune fille assise au milieu de la pièce, de l'autre côté de la vitre, que lorsqu'elle prononça ces mots. C'était une jeune femme de vingt-sept ans aux longs cheveux bruns frisés. Elle portait une ample tenue blanche et des chaussons neutres. Assise en tailleur au milieu de sa chambre, elle se tenait dos à ses deux visiteurs.

John ouvrit la bouche pour parler, mais Sherlock lui fit signe de ne rien faire. La jeune femme resta un moment immobile, sans leur prêter une bien grande attention, puis referma un petit livre de poche que John avait déjà vu à plusieurs reprises auparavant : Les chants de la Mort. Elle se leva lentement, puis se tourna vers la vitre et s'avança. Ses yeux inexpressifs scrutèrent John, puis Sherlock, perçant d'un regard tous leurs secrets.

"C'est l'histoire d'un marchand qui vivait à Bagdad. Un jour, alors qu'il travaillait, il vit un voyageur le dévisager avec une expression stupéfaite. Comprenant que c'était la Mort, et qu'Elle venait le chercher, il s'enfuit à Samara. Arrivant aux portes de la ville, il rencontra de nouveau la Mort qui l'attendait.

- Très bien, dit-il, je ne fuirais plus, désormais, mon funeste destin. Mais avant de prendre mon âme, dis-moi : pourquoi, ô la Mort, avais-tu l'air si surprise ce matin, quand tu m'as vu à Bagdad ?

Alors la Mort répondit :

- Parce que j'avais rendez-vous avec toi ici-même, en cet instant, à Samara."

Après son récit, la jeune femme fixa Sherlock, la tête penchée.

"Bienvenue à ta Samara, cher frère."

John lança un regard surpris à Sherlock. Cher frère ? Le brun répondit à sa question silencieuse :

"John, laisse-moi te présenter ma sœur Euros. L'Ombre."

John recula d'un pas. L'information était si inattendue, si soudaine, et pourtant dite si simplement, qu'il pensait avoir mal entendu.

"Tu m'avais dit qu'Euros avait été tuée."

"Tu lui as dit que j'étais morte ? s'offusqua faussement l'ainée des Holmes. Je ne suis pas aussi faible."

"Sherlock." appela John, qui avait peur de comprendre.

"Tu te souviens du souvenir de Slughorn ? demanda le brun à John. Quand Euros a découvert ce qu'était la Mort et ce qu'elle provoquait, elle s'est mis en tête d'être immortelle. Elle a cherché plusieurs solutions et a finalement trouvé la bonne. Mais elle a ensuite décidé de vaincre définitivement la Mort. Et pour cela, elle a besoin de la Baguette de Sureau. Pour tuer la Mort."

"Comment ça ?"

"L'incendie du manoir Holmes. C'est elle qui l'a provoqué. C'était comme une invocation, pour faire venir la Mort. La Mort a pris nos parents, mais elle a fui avant qu'Euros ne puisse la défier. Elle était furieuse. Depuis cette nuit-là, elle assassine des personnes, les unes après les autres, pour confronter chaque la Mort. Au fur et à mesure, elle s'est formé une secte, les mangemorts, qui cherche à obtenir l'immortalité."

"Les mangemorts..., dit Euros d'un ton ennuyé. Ces imbéciles passent leur temps à chercher la solution dans le sang de licorne ou les incantations idiotes."

"Je ne comprends pas, dit John. Vous parlez de la Mort comme si... comme si c'était un être vivant... On ne peut pas tuer la Mort, puisqu'elle n'est pas vivante ! C'est de la folie pure !"

Il chercha l'appuis de Sherlock, qui détourna le regard, comme pour lui montrer qu'il avait tort.

"Ce n'est pas ça le problème, fit Sherlock sans quitter des yeux Euros qui s'installait sur son lit. Le fait est que la Mort ne vient qu'aux personnes dont l'heure est venue. Et qu'Euros ne peut pas mourir."

Les chants de la Mort - Sherlock fanfictionOù les histoires vivent. Découvrez maintenant